Tunisie : Au nom du 20 mars, gardons-nous de toute dépendance !

Publié le Mercredi 19 Mars 2014 à 17:44
Habib Bourguiba, père de l'indépendance. La Tunisie fête en ce jeudi 20 mars 2014 le 58ème anniversaire de son indépendance. Une date mémorable et clef de notre histoire contemporaine, qui nous rappelle les luttes des résistants et autres chantres du mouvement national. Ceux qui se sont sacrifiés pour affranchir la Tunisie du joug de la colonisation, et lui rendre sa souveraineté et sa liberté. C’est alors que commençait l’œuvre d’édification de l’Etat moderne, par celui qu’on appelait le combattant suprême, Habib Bourguiba.

Au lendemain de l’indépendance, Bourguiba a tenté d’emblée de révolutionner les esprits, et de secouer les carcans du sous-développement et de l’arriération. Son œuvre de modernisation a reposé sur deux piliers l’alphabétisation, voire la promotion de l’éducation de masse, et l’émancipation de la femme, à travers la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP). Autant il a semé les germes de la modernisation sociale et culturelle, celles qui ont fleuri notamment en termes de taux d'instruction des plus élevés dans le monde arabe, autant il a consacré un régime autocratique, étouffant dans l’œuf toute espérance de démocratisation. Grandeur et décadence, a-t-on tendance à qualifier l’œuvre de ce leader ambivalent, celui qui a enfanté le régime dictatorial lu ayant succédé. Si ce n’était pas Bourguiba, on n’aurait jamais eu Ben Ali, et ses 23 années de plomb, ne cesse-t-on de répéter.

Mais, l’histoire est ce qu’elle est, personne n’est en mesure de la changer. Comme toute action humaine, celle du père de l’indépendance a des points lumineux et des points obscurs. Le travail des historiens est loin d’être fini pour analyser l’intense épisode bourguibiste, afin que l’on sache mesurer, d’une manière objective et sans parti-pris, ce qu’il a réellement apporté au pays, et ce dont il l’a privé. Ce travail est d’autant plus nécessaire, que les jugements émis sur l’homme dans un sens ou dans l’autre, sont souvent subjectifs, et partiaux. Les uns le sacralisent, poussant la nostalgie à son extrême au point qu’ils cherchent à en ressusciter l’époque, les autres le honnissent au point qu’ils veuillent faire l’impasse sur son apport. Or l’essentiel est, aujourd’hui, de tirer les enseignements de son règne, loin de toute approche dogmatique.

20 mars et 14 janvier : deux dates complémentaires
Le 20 mars 1956, la Tunisie a reconquis son indépendance, mais son peuple ne s’est pas réellement libéré, parce qu’il est resté otage du monolithisme et de la dictature. Le 14 janvier 2014, le peuple s’est révolté pour la liberté, la dignité et la justice sociale. Ces deux dates intervenues à 55 ans d’intervalle sont complémentaires. Le 14 janvier 2011 vient compléter l’œuvre inachevée du 20 mars 1956, libérant l'espoir de bâtir un pays réellement souverain, maître de sa décision, développé, et qui, plus est, respecte les libertés et les droits de l’Homme, et adopte la démocratie et la pluralité, comme mode de gouvernance.

Cette aspiration qui anime le commun des Tunisiens se heurte à des difficultés économiques et sécuritaires inextricables, et à une conjoncture régionale instable et difficile, avec le déclin enregistré dans plusieurs pays du printemps arabe. La Tunisie indépendante doit se garder aujourd’hui de tomber dans la dépendance envers l’extérieur, notamment à l'égard des bailleurs de fonds, (pays ou organisations), dans la mesure où elle a vitalement besoin de ressources financières pour redresser ses déséquilibres budgétaires et relancer son économie.

Le gouvernement actuel qui cherche à mobiliser des fonds des pays frères et amis, d’où l’actuelle tournée de Mehdi Jomaâ dans le Golfe et sa prochaine visite en France et aux Etats-Unis, n’est pas tenu de s’aligner sur les positions de ses pays hôtes, pour s’attirer leurs grâces et leur argent. Notre liberté de décision est un attribut de notre souveraineté, avec laquelle personne ne peut transiger.

La Tunisie ne peut se reconstruire, se réformer et se démocratiser réellement que si elle est maîtresse de sa décision, ne se laissant influencer ni par les monarchies du Golfe, ni par l’Occident. Certes, notre pays a besoin aujourd’hui d’investissements et de fonds étrangers pour relancer l’économie, mais elle doit faire valoir l’approche gagnant/ gagnant avec ses partenaires, en évitant de s’engager dans une quelconque coopération conditionnée dont les conséquences sont souvent désastreuses.

H.J.


 

Commentaires 

 
+2 #3 SAR LAMINE BEY
Ecrit par S A R MONCEF BEY     22-03-2014 21:27
LAMENTABLE !!!ET HONTEUX ET ODIEUX

celui qui a rendu l enseignement gratuit et obligatoire en 1943 BIEN AVNT LE COUP D ETAT TRAITRE DE JUILLET 57 s appelle

SON ALTESSE ROYALE MOHAMED ELMONCEF BEY

celui qui a soutenu la lutte pour l independance négocié et signe L ACTE DE L INDEPENDANCE S apellait

SAR MOHAMED LAMINE BEY

celui qui a ordonné et SIGNE la CODE DU STATUT PERSONNEL qui a aboli la polygamie le 13 AOUT 1956 bien avant le coup d etat traitre de bouguiba s appellait

SON ALTESSE ROYALE MOHAMED LAMINE BEY

ROI DE LA TUNISIE INDEPENDANTE et membre des NATIONS UNIES

Celui a déformé l HISTOIRE et truqué LES ELECTIONS POUR se maintenir au pouvoir s appellait TRICHEUR SUPREME

MERCI DE CONSULTER LES JOURNAUX DE L EPOQUE et en particulier le JOUNAL OFFICIRL

et surtout ayez le courage de publier ces vérités indéniables
 
 
-2 #2 Laissez-moi rire
Ecrit par Léon     20-03-2014 17:17
Lorsque je parlais du danger "colonisation" due à cette maudite révolution, vous m'insultiez de tous les noms. Vous acceptiez tels des traîtres que vous êtes le fait établi de l'ingérence étrangère évidente. L'essentiel pour vous était de satisfaire vos bas sentiments de jalousie et de régionalisme.
Et aujourd'hui vous appelez à l'indépendance! C'est VOUS qui êtes à l'origine de la catastrophe.
Croyez-vous qu'il y ait une seule personne au monde qui fait du mal en ne croyant pas bien faire?
Léon.
Signature: Le VERSET que vous me censurez tout le temps tel une parole vulgaire (que Dieu vous le rende!)
 
 
-1 #1 Gnet est indépandante?
Ecrit par Royaliste     20-03-2014 16:52
Je retiens que Gnet ne fait jamais le bilan des gouvernements de la Troika, mais adore faire des reproches a Bourguiba.

En 56, Comment voulez vous promouvoir la démocratie alors que la population était analphabète?

Une population analphabète vote pour les menteurs et manipulateurs, regardez ce qui s’est passé avec elHamdi (qui a promis la gratuité tout azimut) et nahdha (qui a promis le paradis pour ses électeurs).

On a très bien vécu sous Bourguiba et on a bien vécu sous BenAli mais sous les manipulateurs de nahdha on n’a vue que le terrorisme, la violence, la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat et les courbettes déplacés envers les dictatures du Golfe.

Quand les analphabètes votent, La démocratie est un hymne a la médiocrité.
la Tunisie , a était dirigée par Jbéli et Laraydh, 2 personnes qui n’ont jamais travaillé : c’est une grave bêtise que nous allons payer chère pendant des années.

J’ai toujours dit, quand vous avez mal au cœur, vous allez voir un médecin et non un mécanicien : vous allez voir un spécialiste. La politique c’est pareil.
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.