Tunisie : Assailli par les critiques, Chahed est face à une épreuve difficile !

Publié le Mercredi 10 Janvier 2018 à 17:10
Youssef Chahed doit pouvoir sortir indemne du feu de la contestation. L’embrouillamini continue sur la contestation sociale qui traverse le pays. L’exaspération populaire face à la cherté de la vie, au déficit de développement, au chômage et au dénuement notamment dans les régions intérieures, est réelle et palpable. Ce qui confère  toute sa légitimité à la protestation pacifique. L’intrusion des casseurs, qui pillent et saccagent à tour de bras, éclabousse ce mouvement, le détourne de ses objectifs, et altère le message que le peuple cherche à envoyer à ses dirigeants.

En deux jours de troubles nocturnes, les dégâts sont lourds à s’en référer au bilan rendu public par la police, en termes de pillage et de destruction de biens publics et privés, mais aussi d’atteinte contre les forces de l’ordre dont des dizaines ont été blessées, dans les échauffourées.

Le gouvernement de Youssef Chahed traverse ainsi l’une de ses épreuves les plus difficiles, en étant certes à court de vision face à l’évolution de ce mouvement, et à l’ampleur qu’il prendra les prochains jours, notamment le dimanche 14 janvier, date de la célébration du 7ème anniversaire de la révolution. Pour le Front populaire, rejoint par d’autres partis, ce sera une journée de mobilisation par excellence "pour faire chuter la loi de finances dans la rue".  

"La subsistance du peuple"
Comme al-Jabha, coalition d’extrême-gauche conduite par Hamma Hammami, d’autres partis politiques pensent que la flamme contestatrice ne sera éteinte que par l’annulation, en bonne et due forme, des mesures décriées de la loi de finances, notamment celles relatives à l’augmentation de la TVA de 1% qui contribuent au renchérissement des prix, et d’autres impôts indirects qui seront répercutés sur le prix final proposé au consommateur.

Dans un communiqué paru ce mercredi, l’initiative de rassemblement de la gauche considère "la montée des vagues de protestation populaire au cours des derniers jours, comme le résultat naturel des mesures abusives incluses dans la loi de finances".

Cette formation politique, encore en gestation, appelle le chef du gouvernement à suspendre les articles de la loi de finances ayant touché, lors de leur application, "la subsistance du peuple", et à proposer un projet de loi de finances complémentaire dans les plus brefs délais, tenant compte "du besoin pour un développement équitable, et pour l’ouverture de nouvelles perspectives d’emploi pour les chômeurs".

L’initiative du rassemblement de la gauche presse le président de la république à une intervention urgente en vue d’inciter le gouvernement à une révision immédiate des prix, "en élimination des causes directes de la tension", qui menace la sécurité, la paix et la stabilité de la Tunisie.

Pour d’autres partis, ce malaise social n’est pas tant lié aux dispositions de la loi de finances, qu’à la politique menée par le couple Nidaa/Ennahdha, source de "blocage" et de "paralysie". Une position défendue par Ettakatol. 

Le parti qui dit soutenir les protestations sociales pacifiques légitimes contre la cherté de la vie, considère qu’elles ne sont pas tant le résultat des mesures introduites par la loi de finances, que celui "naturel et fatal de la paralysie du dispositif du pouvoir et du positionnement partisan". Chose ayant conduit, à ses yeux, au "blocage des réformes structurelles, à la dégradation de la cadence de développement dans les régions, à la détérioration record de la valeur du dinar, et à la hausse du taux d’inflation".

Le parti appelle toutes les forces vives opposées à la politique du tandem au pouvoir, à mettre "un cadre commun permettant de créer un équilibre sur la scène politique, à mettre un terme aux dépassements récurrents dudit tandem, à contrer les politiques de rafistolage ayant amené à la crise, et à imposer une alternative politique sur les plans économique et social".

Dans le camp des soutiens au gouvernement, on reste persuadé que la voie de salut réside dans le document de Carthage, en traduisant dans les faits son contenu.

Al-Moubadara qui dit son soutien à toutes les "revendications légitimes de protéger le pouvoir d’achat", appelle le gouvernement "à bien écouter les préoccupations de la population, et à lui dire la vérité sur la situation, à travers une stratégie de communication claire rompant avec les tergiversations en matière d’affrontement des protestations".

Le parti appelle à transformer la teneur des dimensions socio-économiques du document de Carthage, en programme d’action détaillé du gouvernement, autour duquel s’accorderont toutes les parties.

En deux jours, le jeune chef du gouvernement est submergé par les critiques, et assailli par les propositions, à lui de savoir séparer le bon grain de l’ivraie, pour pouvoir sortir indemne du feu de la contestation politique et populaire.
Gnet

 

Commentaires 

 
#2 Pas Plus que zéro.
Ecrit par Tunisien     11-01-2018 15:45
Tunisien veut la paix, la stabilité de La Tunisie.
Si H.Hammami, Si Marzouki X Y Z ,Tout les partis, vous pouvez se disputer du matin jusqu'au soir , mais vous touchez pas LA TUNISIE. Protester et donner les solutions bien argumentées oui et oui . Casser ou faire du mal c'est non et c'est non. Je suis Tunisien et j'ai le droit de vivre à mon pays tranquille. On a assez ça fait 7 ans, qu'On souffre, on va devenir fout c'est inadmissible!!
Le faite de protester avec la casse, la nuit ...c'est déjà un mal fait. Si on avance un pas pendant 7 ans et on fait tomber tout en 3jours! et on revient à zéro ! ça veut dire quoi?
Nous sommes pas obligés de ramasser les ordures des autres. Nous somme pas obligés de payer la casse , la perte... Hôpital, Finance, ...police, c'est qui le propriétaire?
Si Chahed, Si Nacer , Si Essebsi peuvent organiser une réunion et mettre les points sur les iii! LA TUNISIE EST UN ETAT, ON DOIT METTRE EN CONSIDÉRATION ET FAIRE LE NÉCESSAIRE. Toutes les autres formules viendront après.
Nous Tunisiens, on a assez!!
Et puis les casseurs, ceux qui n'aiment pas la Tunisie, on aura pas besoin, le faite qu'il casse , qu'il fait du mal c'est considéré comme un ennemi pour la Tunisie.
 
 
#1 RE: Tunisie : Assailli par les critiques, Chahed est face à une épreuve difficile !
Ecrit par Agatacriztiz     10-01-2018 23:25
Tiens bon Chahed ! Du moment qu'ils manigancent en pleine nuit, c'est qu'ils n'osent pas agir à découvert, en pleine lumière...
 
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