Tunisie : Aljoumhouri dévoile son projet d’instance électorale

Publié le Jeudi 02 Août 2012 à 13:56
Riadh Mouakher et Issam Chebbi du Parti RépublicainLe parti Al-Joumhouri a dévoilé ce jeudi son projet d’instance indépendante des élections, qu’il compte présenter à l’assemblée nationale constituante. Riadh Mouakher et Issam Chebbi ont présenté lors d’une conférence de presse les tenants et aboutissants de cette proposition qui intervient, une semaine après l’annonce du projet du gouvernement.

Pourquoi ce projet du Parti Républicain ? Pour Ridha Mouakher, il n’y a plus une minute à perdre et il faut dès maintenant préparer le terrain à la mise en place d’une instance totalement indépendante, dont les membres ne sont pas affiliés à des partis politiques : « La Tunisie a réussi les premières élections libres de son histoire, mais nous avons décelé certaines lacunes. Ce projet est une idée et pas une solution miracle. Il sera proposé à l’ANC dans les jours à venir ». Issam Chebbi intervient et précise : « Le 23 octobre c’est du passé. Actuellement, nous avons des informations qui parlent d’une volonté du gouvernement de mettre la main sur la prochaine instance des élections, ceci est complètement aberrant. Nous tirons la sonnette d’alarme et nous demandons à chacun de prendre ses responsabilités ».

Les accusations sont directement adressées au président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfer : « Avec tout le respect qu’on lui doit, il faudrait qu’il réagisse et qu’il empêche une mascarade au vrai sens du terme » souligne Chebbi. Il poursuit : « L’ANC ne doit pas faire de la figuration et laisser le gouvernement décider de la composition et du mode de fonctionnement de la prochaine instance électorale. Le Parti Républicain ne restera pas les bras croisés ; notre projet tend à optimiser le travail de l’instance afin que les prochaines élections soient libres et réellement transparente ».

Qu’y a-t-il de nouveau dans ce projet ? La parole à Riadh Mouakher : « Il se base sur une collaboration étroite entre l’ancienne instance et celle qui sera créée. Le conseil de l’instance supérieure indépendante des élections doit être complètement indépendant du gouvernement, des partis politiques, ainsi que des groupes de pression. Il doit jouir d’une totale neutralité.

Le projet du parti républicain propose la création d’une commission parlementaire chargé de procéder à un choix préliminaire des candidats avant de les soumettre à la séance plénière, le vote au sein de la commission doit être selon la majorité caractérisée en guise du consensus. Les candidats doivent être auditionnés au sein de la commission, pour plus de transparence quant à leur compétence.

Les candidatures à la présidence de l’instance doivent être présentées à la commission parlementaire ad hoc, la commission choisit au moins deux candidats à la majorité des ¾. Ces derniers sont présentés à la plénière pour le vote, et le candidat qui obtient le plus de voix est désigné par décision présidentielle en tant que président de l’instance supérieure indépendante des élections.

Les membres ne doivent pas être âgés de moins de 35 ans. Ils ne doivent pas appartenir à des partis politiques. Et surtout, nous insistons pour que  l’instance ne partage pas ses tâches avec le gouvernement, mais qu’elle travaille en collaboration avec l’Etat. Les crimes électoraux ? Il faut les publier sur un site internet et ensuite dans le journal officiel. La transparence ? Elle devra être régie par une loi claire. Nous avons besoin de rapidité de l’accès à l’information, publication en temps réel des décisions prises et des résultats partiels ».

Le Parti Républicain, parle d’une main mise du gouvernement sur l’instance électorale. Issam Chebbi, explique : « Aux dernières nouvelles, la garde policière a été levée autour des locaux de l’ISIE. Le gouvernement veut contrôler ces endroits et mettre la main sur les documents qui s’y trouvent, ce qui est inadmissible. Rien ne sert de continuer dans ce chemin déjà parsemé de doutes.

Pour le Parti Républicain, c’est la société civile, et uniquement l’UGTT pour la partie syndicale, qui doit proposer des candidats pour la prochaine instance électorale. A la question de savoir, s’il y a un risque que ces propositions se transforment en désignations, Ridha Mouakher répond  « Nous n’offrons pas de solution miracle, mais juste un projet qui sera discuté. Certains disent que les syndicats sont politisés. Ce n’est pas faux et cela disparaitra avec le temps ». Issam Chebbi intervient : « Il y a un pluralisme syndical en Tunisie mais pas dans tous les secteurs, c’est pour cela que nous avons choisi l’UGTT ».

Pour voir la version intégrale du projet d'Al Joumhouri, cliquez ICI
Selim Slimi

 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie : Aljoumhouri dévoile son projet d’instance électorale
Ecrit par sissi     02-08-2012 18:20
pas d'accord pour que l'ugtt intervienne , l'ugtt est aujourd'hui corrompue et politisée pas besoin de ça , seule la société civile à son mot à dire . j'espère juste que chaque personne soit consciente des implications et de la force d'une seule voix et qui ne l'offre pas pour un mouton ou 10 dinars...
 
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