Tunisie : Al Massar critique la participation d'Ennahdha au gouvernement

D'après Al Massar, la composition du gouvernement n'a fait qu'affaiblir l'opposition au sein de l'Assemblée des Représentants du peuple, "ce qui est un retour vers un paysage politique que nous croyons révolu", a déploré Taieb.
 

 "Nous considérons que la participation du mouvement Ennahdha dans ce gouvernement est une ligne rouge que nous ne pouvons pas franchir. La Troïka a échoué lors de son mandat, et nous espérions une alternance pacifique au pouvoir" a-t-il dit, réfutant que l'état actuel des choses, soit une vraie alternance pacifique au pouvoir.

Il a critiqué la participation d'Ennahdha au gouvernement, et la présence du porte-parole du mouvement (Zied Ladhari)  au sein du cabinet Essid. "Ennahdha "impose un ministre de l'Intérieur, et refuse une autre ministre....c'est un rôle de choix que joue ce parti...", a-t-il dit.

 

Critiquant le choix du ministre de l'Intérieur qui a été contesté par l'Association des Magistrats, Samir Taieb s'est interrogé sur la capacité de l'actuel gouvernement à tenir ses promesses au sujet du dévoilement des assassinats politiques. "Ce gouvernement n'est ni homogène ni cohérent...nous soutiendrons tous ceux qui de l'intérieur de ce gouvernement feront un travail patriotique et serviront le pays, et d'un autre coté nous surveillerons de près ceux qui failliront à leur mission, nous leur ferons face avec tous les moyens dont nous disposons", a-t-il avisé. 

 

Le leader d'Al Massar ajoute que son parti espérait voir "un souffle sociale" chez l'actuel gouvernement, estimant que celui-ci en était démuni.  "Nous voulons voir les catégories sociales pauvres et démunies, prises en charge. Notre parti avait fait un nombre de propositions à ce sujet, au forum social, notamment concernant le modèle de développement qui n'est plus efficace", a-t-il dit.
 

Concernant les évènements qui secouent la région de Dhehiba, dans le sud de la Tunisie, Samir Taieb dit soutenir les revendications sociales et de développement des habitants, tout en appelant à la vigilance.  " Quand certaines voix revendiquent une normalisation avec Ansar Al Chariaa, il faut faire très attention, où d'autres groupes libyens...il faut faire très attention pour que les mouvements sociaux ne soient pas nourris par des causes qui ne sont pas celles de la Tunisie", a-t-il dit, saluant toutefois le déplacement du gouvernement à Dhehiba ce jeudi pour dialoguer avec la population.
 

Il a par ailleurs dénoncé la destruction de la statue de Tahar Haddad à la ville d'Al Hamma, survenue dimanche dernier. Al Massar demande que les coupables soient traduits en justice, et que le ministère de la Femme et celui de l'Intérieur prennent les dispositions nécessaires pour protéger les  symboles de l'Etat moderne, et protéger les sites archéologiques du pays.