Tunisie : Affluence timide aux bureaux de vote de la Banlieue Nord

Publié le Dimanche 23 Novembre 2014 à 14:32
Contrairement aux élections du 26 octobre, il n'y avait pas une grande affluence devant les bureaux de vote de la Banlieue Nord ce dimanche. Dès 8 heures, un dispositif sécuritaire impressionnant était déjà en place surtout du côté du Kram Ouest, dans un quartier populaire.

Vers 9h00, à Carthage Al Yasmina, il n'y avait pas la grande foule. Certains trouvent que beaucoup de gens vont voter l'après-midi afin d'éviter les longues files d'attente. D'autres pensent que les Tunisiens "sont lassés".  La répartition des votants a été faite selon les tranches d'âge et c'est là que l'absence des jeunes s'est faite ressentir.

Les deux bureaux de vote pleins étaient ceux réservés aux sexagénaires et aux septuagénaires. Mouldi Chelly, un retraité de 73 ans, était satisfait d'avoir voté pour la personne qui est, selon lui, la plus apte à remettre le pays sur les rails : "J'ai travaillé avec lui, je le connais très bien. Il a de l'expérience et assez de compétence pour diriger notre pays".

Abordé à la sortie du bureau de vote, un retraité de 64 ans a déclaré avoir voté "pour quelqu'un d'expérimenté" : "J'ai travaillé au sein d'un ministère et j'ai une carrière derrière moi donc je pense avoir une idée sur la personne qu'il faut pour notre pays" a-t-il ajouté. Un ami à lui, Mohamed Ben Sadok, a insisté sur la sécurité : "Je veux retrouver une certaine tranquillité, sentir que ma femme et mes enfants sont en sécurité".

A l'école primaire de l'avenue Habib Bourguiba, au Kram, il y avait beaucoup moins de monde le matin. Selon les responsables des bureaux de vote, le taux de participation a atteint pluq 60 % à 15h00 alors que le mois dernier, certains bureaux avaient atteint les 80% à midi.

A l'école primaire 2 mars de la Goulette, il n’y avait pas la tension qui a régné lors des précédentes élections. Beaucoup de jeunes sont arrivés peu avant midi alors que les plus âgés étaient venus tôt. Le taux de participation était supérieur à celui du Kram mais n'avait toujours pas atteint les 50%. Selon un observateur, aucun dépassement n'a été signalé au sein des bureaux de vote : "Les dépassements ? Il faut sortir de l'école pour voir ce qui se passe. Ici, c'est "propre" et tout est normal".

A l'école primaire de Carthage Hannibal, la foule était plus importante qu'au Kram. Il y avait beaucoup plus de monde et les files d'attente étaient plus longues. Interrogée à sa sortie du bureau de vote, Najla Allani Bouhoula, qui a préféré ne pas révéler sa fonction, a fait savoir qu'elle souhaite que le futur président rassemble les Tunisiens et remette le pays sur les rails : "Il faut aussi que les citoyens se remettent au travail. On ne peut plus continuer comme ça" a-t-elle souligné. Mouldi Cherni, un chauffeur de 50 ans, s'est dit impatient de retrouver un minimum de sécurité : "Je rêve de voir la sécurité de retour en Tunisie. Il nous faut quelqu'un qui a de l'expérience, capable de redonner au pays un peu de stabilité. J'ai peur pour l'avenir de ma fille".

Anis Ben Othman