Tunisie : 61 nouvelles municipalités pour plus de développement (Chahed)

Publié le Mercredi 25 Mai 2016 à 16:38
Vue de la conférence Le ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, a présenté ce mercredi le projet de généralisation des municipalités, basé sur le principe de décentralisation. 

"La décentralisation passe par trois  étapes. La première est le code des collectivités qui définira les pouvoirs qui seront octroyés aux régions. Son élaboration touchera bientôt à sa fin, avant qu'il ne soit soumis  à un conseil ministériel au mois de juin ensuite à l'ARP le 1er juillet. Le code sera examiné pendant 6 mois", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse. Le deuxième projet est la loi électorale qui sera débattue le 30 et 31 mai courant au sein de l'ARP. Et enfin la troisième étape,  la généralisation du système municipal, a expliqué le ministre. 
 
Cette troisième étape a été d'abord examinée au sein de trois conseils ministériels avant qu'elle ne soit adoptée par le gouvernement. "Si nous avons opté pour cette alternative c'est d'abord pour appliquer les dispositions de la constitution qui exige que tout le territoire tunisien doit être couvert par des conseils municipaux", selon lui, avant d'ajouter qu'en Tunisie, 3.5 des Tunisiens n'étaient pas touchés par le système municipal, et que par ailleurs il existait une corrélation entre les indices de développement et le nombre de municipalités. 
 
"Par exemple Tunis qui possède le plus haut indice de développement (76%) possède le plus grand nombre de municipalité. C'est à Kasserine où il y a le plus faible taux de croissance, qu'il y a le plus faible nombre de municipalités. Et c'est le cas sur  tout le territoire, plus la croissance est faible, moins il y a de municipalités",  a indiqué le ministre. 
 
Le but du projet, selon Chahed, est de toucher le plus de citoyens Tunisiens, et de créer des municipalités dans les 90% de la superficie du pays, où il en existe pas ou très peu. 
 
L'étude de ce projet  a débuté au mois de mars 2014 et plusieurs experts ont planché dessus, en veillant à ne pas redécouper les délégations sur tout le territoire afin de préserver le tissu social. "On a respecté des indices objectifs et on a préservé les régions ayant un nombre suffisant de municipalités, tout en optant pour la discrimination positive", a dit le ministre. 
 
Les autorités ont reçus plus de 500 appels pour créer des municipalités, ils  ont consulté les conseils municipaux et ont rencontré la société civile à plusieurs reprises, selon le ministre, et ce avant de prendre les décisions decréer de nouvelles municipalités.  "Mais nous ne créons pas les municipalités à la carte ou à la demande, nous travaillons selon une méthodologie scientifique", a-t-il dit.
 
Mokhtar Hammami, Directeur général des collectivités locales, a pour sa part expliqué que 77% des municipalités se trouvaient dans des délégations dont l'indice de croissance local est inférieur à 50%.  Dans les régions non municipales 3.5% de la superficie accueille plus de 10000 habitants, tandis que 17.5% de leur superficie accueille entre 5000 et 10000 habitants et dans 70% de leur superficie le nombre d'habitants est inférieur à 5000.
 
L'objectif de ce projet est d'instaurer des dispositions basées sur la discrimination positive au profit des municipalités au faible indice de croissance, tout en créant des  espaces municipaux équilibrés capables d'endosser la responsabilité de croissance, selon la direction des collectivités locales. 
 
Concrètement dans 90% du territoire tunisien concerné, 25 nouvelles municipalités ont été créées en 2015 et 61 nouvelles autres seront crées à partir de 2016. A Kairouan, 2 municipalités seront créées cette année si l'on prend en considération la différence entre cette région et la moyenne du pays en terme de croissance. Une différence de 51%. D'ailleurs Kairouan fait partie des régions les plus défavorisées, tout comme Siliana, Le Kef, Beja et Sidi Bouzid. A Beja il est prévu de créer trois nouvelles municipalités, à Ouechtata, Slouguia et Sidi Ismaïl, et Cinq à Kasserine, qui sont à Machrek Echams, Rakhmett, Bouzkam, Khammouda, et Aïn Khemaïssia. 
 
L'Etat prend en charge le financement des plans d'investissements des nouvelles municipalités en réservant une enveloppe de 750 millions de dinars, et participera au frais de gestion des nouvelles municipalités à travers des fonds communs aux collectivités locales. Les ressources financières seront octroyées aux nouvelles municipalités en se basant sur le principe d'égalité, d'ajustement et de discrimination positive. A cet effet, 372 cadres ont été mis à la disposition des nouvelles municipalités afin de mener la gestion et le développement local, ainsi que 86 nouveaux cadres techniques ont été recrutés afin de renforcer l'effectif.
 
En réponse à ceux qui soupçonnent la présence de partis politiques derrière cette décision d'agrandir le nombre de municipalités et ce afin de toucher le plus d'électeurs possibles, le ministre a répondu que les partis ne pouvaient pas atteindre les petites Imada, contrairement à ces nouvelles municipalités qui avant toute considération, allaient "toujours être là au service du citoyen", selon ses dires.

"Techniquement il est impossible de connaitre les orientations politiques des citoyens que nous visons, et qui vivent dans des régions reculées", a-t-il ajouté. Pour finir,  Youssef Chahed a déclaré qu'il était impossible d'atteindre tous les objectifs de développement dans l'immédiat, mais que les projets municipaux seront réalisés tout au long du plan de développement quinquennal. 
 
Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#1 Les Berges du Lac. Tunis
Ecrit par Moha     30-05-2016 10:17
A quand une municipalité aux berges du Lac 1053 Tunis aéroport ?

Il y a déjà un poste de police et une recette des impôts !

Merci
 
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