Tunisie : 60 ans de diplomatie, un changement dans la continuité !

Publié le Lundi 02 Mai 2016 à 16:28
La diplomatie tunisienne fête demain, mardi 03 Mai 2016, son soixantième anniversaire. Rétabli le 03 Mai 1956, le ministère des Affaires étrangères, avait pour premier titulaire Habib Bourguiba, ayant présidé à sa destinée dans la foulée de l’indépendance pendant un peu plus d’une année, pour céder sa place au lendemain de la proclamation de la république. Dès lors, la diplomatie tunisienne brandissait l’impartialité et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, comme principes inaliénables.

L’adhésion de la Tunisie au groupe des non-alignés, à l’époque de la bipolarité et de la guerre froide, en a fait en théorie un pays indépendant tant du bloc de l’Ouest, que de celui de l’Est. Dans les faits, la Tunisie s’est toujours alignée sur les positions occidentales celles des Etats-Unis et de l’Europe, qui dominent le système de légalité internationale, incarné par l’ONU et le Conseil de sécurité, auquel notre pays n’a de cesse d’affirmer son attachement. Après la révolution, cette orientation s’est renforcée, et ses alliances avec l’axe américano-européen  se sont consolidées, notamment en présence d’une faiblesse et d’une désagrégation sans précédent de la région arabe, qui non seulement perd le peu d’influence qu’elle avait sur l’échiquier mondial, mais n’est plus aussi maîtresse de son propre destin.

Dans ce contexte de bouleversements régionaux et internationaux, la Tunisie qui est plus que jamais dépendante du soutien étranger promeut une diplomatie à sa taille : amicale, conciliante et non dénuée de suivisme, qu’il soit choisi, ou forcé.

89 missions diplomatiques dont 64 ambassades
A l’occasion de son 60ème anniversaire, le ministère des Affaires étrangères publie un communiqué où il revient sur les principaux fondements de la politique étrangère tunisienne depuis l’aube de l’indépendance jusqu’à cette ère postrévolutionnaire.

Il y a 60 ans, le ministère des Affaires étrangères, a été institué, en vertu d’un décret signé par le leader Habib Bourguiba, le 03 Mai 1956, en tant que Grand Vizir et chef du gouvernement tunisien, à l’époque du dernier bey husseinite, Mohamed Lamine Pacha Bey.

Cette journée constitue une date charnière dans l’histoire nationale, pendant laquelle la Tunisie a repris la gestion souveraine et indépendante de sa politique étrangère.

Habib Bourguiba était le premier à occuper le poste de ministre des Affaires étrangères du 15 avril 1956 au 28 juillet 1957. Plusieurs personnalités et hauts responsables se sont par la suite relayés à la tête du ministère, et ont poursuivi l’instauration des piliers de la diplomatie, afin qu’elle soit un instrument efficient au service des intérêts suprêmes de la Tunisie, une affirmation de l’indépendance de sa décision nationale, et une consolidation de sa place sur le double-plan régional et international.

La diplomatie tunisienne naissante a accompagné la marche de la lutte nationale, a eu un rôle pionnier quant à faire connaître la cause tunisienne et à mobiliser le soutien international au militantisme de notre peuple pour restituer sa souveraineté et réaliser son indépendance. Le ministère AE a contribué d’une manière efficiente à la construction des institutions de l’Etat indépendant, et à l’élargissement des relations extérieures de la Tunisie, en témoigne l'évolution du nombre des missions diplomatiques et consulaires ayant passé de 09 à l’aube  de l’indépendance, à 89 actuellement dont 64 ambassades. 

Bannir le recours à la violence
Reflet de la politique intérieure, la diplomatie tunisienne avait œuvré, au fil du temps, à soutenir l’effort national en vue de consolider les attributs de la sécurité, de réaliser le développement intégral, de renforcer les liens avec différents peuples frères et amis, outre le fait de faire connaître la richesse du legs culturel et civilisationnel de notre pays, de promouvoir l’image de la Tunisie en tant que destination touristique et d’investissement attractive, et de s’occuper des intérêts de la communauté tunisienne à l’étranger.

La diplomatie tunisienne s’en est tenue à une série de principes et de constantes ayant marqué de tout temps la politique étrangère fondée principalement sur l’attachement à la légalité internationale, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, au fait de faire transcender la logique du dialogue et de consensus, à bannir le recours à la violence en matière de règlement des conflits et à renforcer les principes de tolérance et de solidarité.

C’est ainsi que notre pays avait une contribution efficiente au maintien de la paix et de la sécurité internationales, à régler les conflits d’une manière pacifique, à défendre les causes justes en prime, la cause palestinienne.

Le ministère des Affaires étrangères a, par ailleurs, contribué à faire connaitre la révolution tunisienne et à appuyer le processus de transition démocratique, ce qui a valu à la Tunisie le respect de ses partenaires, et des différentes composantes de la communauté internationale, ainsi qu’à mobiliser le plus grand soutien pour faire face aux défis, en prime le terrorisme. 

Après que la Tunisie ait parachevé le processus de transition démocratique, et ait réussi à organiser ses élections législatives et présidentielles honnêtes et transparentes, et que la diplomatie ait recouvré ses constantes, sa crédibilité et son dynamisme, le ministère des Affaires étrangères continue à défendre les intérêts de notre pays, partant de notre appartenance arabo-musulmane, maghrébine, africaine et méditerranéenne, et son souhait de renforcer ses relations avec différents pays du monde. 

L’adhésion de la Tunisie au système des pays démocratiques lui fait assumer des responsabilités supplémentaires, notamment en matière de défense des valeurs de liberté, de justice et de démocratie, conclut le MAE.
Gnet
 

Commentaires 

 
+1 #1 neutralité?
Ecrit par Royaliste     02-05-2016 17:11
avec 8 000 mercenaires envoyés pour massacrer des innocents en Syrie et en Irak je trouves que le terme neutralité perd un peu de son sens... faut-il rappeler que l,envoie de ces jeunes a été orchestré et supervisé par des personnages proche de nahdha ce qui explique l'impunité totale dont ils bénificient.
 
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