Tunisie, 47 % des femmes sont victimes d’agressions (Sihem Badi)

Publié le Jeudi 27 Septembre 2012 à 15:40
Sihem BadiLa ministre des affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi, a tenu, jeudi matin, un point de presse durant lequel elle a  évoqué l'affaire de la jeune femme violée récemment par des policiers et le programme de son ministère.
 
Programmée depuis plusieurs semaines, la conférence de presse devait tourner autour des activités du ministère de la femme et de la famille mais l'affaire de la femme violée a poussé Sihem Badi à en parler et à tirer la sonnette d'alarme : "Ce qui fait le plus mal, c'est que ce viol a été commis par personnes qui appartiennent à une institution sur qui nous comptons pour mettre fin aux agressions que subissent les femmes. Le fait qu'elle soit accusée d'atteinte à la pudeur ne justifie pas l'acte commis par ces gens. Il est temps de s'occuper des femmes agressées. Le fait que cette jeune femme ait parlé va peut être nous aider à franchir un nouveau pallier".
 
Selon Badi, la lutte contre les agressions des femmes nécessite beaucoup d'effort de la part de tous les ministères concernés : "Nous avons mis en place un centre d'accueil pour femmes agressées qui sera inauguré le 25 novembre. Ce sera le premier en Tunisie alors qu'au Maroc, il y en a plus que 80. Ces centres permettront aux victimes d'être prises en charge, d'être protégées, accompagnées et préparées sur le plan psychologique. Il faut savoir que ce n'est pas facile pour une femme agressée de raconter ce qui lui est arrivé. Il y a plein d'obstacles à franchir. Ce qui s'est passé ne fait que nous responsabiliser davantage". Entre temps, un numéro vert (1880) est à la disposition des femmes agressées qui voudraient s'exprimer. 
 
La ministre de la femme a ensuite communiqué le chiffre des femmes victimes d'agression : "47% des femmes ont déclaré qu'elles ont été victimes d'agressions physiques ou verbales et je suis sûre qu'il y en a plus car certaines femmes préfèrent se taire" avant d'ajouter : "La Tunisie ne peut se vanter d'avoir fait une révolution si la dignité de la femme n'est pas protégée. Il est donc temps de bouger et de mettre en place une stratégie efficace et je compte sur les médias pour nous aider dans notre lutte".
 
D'après Sihem Badi, les associations qui s'occupent de ces problèmes existent depuis plusieurs années mais c'est l'Etat qui ne suivait pas : "Aujourd'hui, nous comptons sur ces associations pour nous épauler dans notre tâche. Il faut tout mettre en œuvre pour que les victimes se sentent en sécurité et parlent sans pressions. Pour cela, elles ont besoin d'être prises en charge par des personnes compétentes, qui savent parler".
 
La ministre a ensuite déclaré que le fait que la date des prochaines élections ne soit toujours pas fixée freine son travail : "Nous avons besoin de savoir combien de temps nous reste-t-il pour fixer un programme de travail. Personnellement, je préfère annoncer mon programme pour que je sois jugée sur mon travail après un certain temps. J'aimerais bien que les autres ministres fassent pareil. S'ils réussissent, ils continueront leur travail et s'ils échouent, ils laisseront leurs places. Au moins, on ne changera pas de ministre parce qu'il ne plait pas aux gens". 
 
Par ailleurs, Sihem Badi a fait savoir qu’en collaboration avec l’UGTT, la LTDH et d'autres associations, une proposition de lois garantissant les droits de la femme a été présentée à l’assemblée nationale constituante : "Pour cela, nous avons étudié les programmes des pays démocratiques. Il est également temps que la femme tunisienne soit réellement présente au sein du gouvernement" a-t-elle souligné. Pour cela, une conférence internationale sera tenue en Tunisie à la fin du mois d’octobre.
 
Un programme spécial a été également élaboré pour améliorer la situation de la femme rurale : "Cette femme joue un rôle important dans notre société. Elle est active dans plusieurs domaines tels que l’artisanat et l’agriculture. Il est temps de s’occuper d’elle, de la former et de l’instruire pour moderniser son activité et lui donner plus d’efficacité". Afin de réussir ce programme, le ministère de la femme collabore avec celui de l’agriculture et avec l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement. Cette dernière a fait un don de 200 000 dinars pour financer le programme en question.
 
Le ministère a élaboré un programme qui vise à améliorer la situation des familles dont la femme est l’unique source de revenus. Vingt familles appartenant à différents gouvernorats bénéficieront d’aides pour lancer des projets qui leur permettent d’améliorer leur situation.
 
En ce qui concerne l’enfance, Sihem Badi a insisté sur la nécessite d’améliorer la prise en charge des enfants sans soutien et d’obliger les propriétaires des jardins d’enfants à se soumettre au cahier de charges avant d’ouvrir leurs établissements. Elle a aussi attiré l’attention sur la protection des enfants victimes d’agressions sexuelles.
 
Sihem Badi a appelé à faire plus attention aux personnes âgées : "Ces gens méritent plus d’attention. Plusieurs d’entre eux sont des retraités qui peuvent toujours aider avec leur expérience et leur savoir-faire. Il ne faut surtout pas qu’ils soient éloignés de nos vies".
 Anis Ben Othman
 

 

Commentaires 

 
#4 Plus bete que toi tu meurs
Ecrit par ELECTRA361     13-10-2012 04:13
A Linda de Zurich: Pour des cas comme toi il y a des hôpitaux psychiatriques..... mais je pense que ta maladie est incurable.....comme celle des violeurs!!!
 
 
+2 #3 RE: Tunisie, 47 % des femmes sont victimes d’agressions (Sihem Badi)
Ecrit par Mohamed     28-09-2012 19:49
Oui. Ma femme a été agressée et elle était seule. Pratiquement toutes le sont à ce moment. Ken je 9odemmi raw fachakht (...)....!!!!
 
 
+2 #2 NUL DOUTE
Ecrit par GROSEILLE     28-09-2012 12:43
" LA FEMME EST L'AVENIR DE L'HOMME "
signé : Louis Aragon.
 
 
-14 #1 femme un peu de respect pour votre image
Ecrit par Linda de Zurich     27-09-2012 16:08
Elle se plaigne en plus , lorsque Ben Ali était le Président de la Tunisie , la femme tunisienne dominé l homme tunisien au point que celui était grièvement touché dans sa fierté , lorsque le RCD était au pouvoir , le femme tunisienne avait tous les droit sur les homme tunisien même si la femme tunisienne était fautif.

Aujourd'hui en peut appeler sa, """récolte ce que tu as semer"""
 
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