Tunisie : 29 % des crédits bancaires à l’économie, vont aux ménages !

Publié le Vendredi 30 Mars 2018 à 16:34
Les Tunisiens de plus en plus endettés. Les crédits accordés par les banques aux ménages tunisiens sont passés de 10.7 milliards de dinars en décembre 2010 à 22.5 milliards de dinars en décembre 2017, soit une augmentation de 110 %, indique ce vendredi 30 Mars l’Institut national de consommation (INC) dans une note sur l’état des crédits de consommation de la famille tunisienne, parue sur son site officiel.

Ces emprunts représentent à peu près 29 % du total des crédits octroyés par les banques à l’économie nationale, ajoute cette note qui se réfère aux derniers chiffres de la banque centrale de Tunisie.

D’une année à l'autre, les crédits accordés par les banques aux familles tunisiennes ont évolué de 5.7 % en 2015, 10 % en 2016 et 9.9 % en 2017.

L’encours des crédits se répartit jusqu’à décembre 2017 :
*10.2 milliards de dinars pour l’acquisition d’un nouveau logement, soit 49.7 %
*9.1 milliards de dinars pour l’amélioration du logement, soit 41 %
*2.9 milliards de dinars portent sur des crédits de consommation
*317 millions de dinars pour l’achat d’une voiture
*4.5 millions de dinars comme crédits universitaires

De tous les crédits, ceux destinés à l’achat d’un logement neuf ont le plus augmenté en 2017 (+11.1%), contre une hausse de 7.8 % pour les crédits voiture.

Le volume des crédits qui font l’objet de contentieux ou sont difficiles à rembourser s’est élevé à 854 millions de dinars en 2016, soit une hausse de 18.4 %, par rapport à 2015.

Taux d’intérêt
Les taux d’intérêt appliqués aux crédits de consommation varient entre TMM + 5 et TMM + 7 ; les taux d’intérêt appliqués aux crédits de construction de logement, et crédits immobiliers oscillent entre TMM + 3.25 et TMM + 9 ; ceux appliqués aux crédits long terme, destinés notamment à l’acquisition d’un logement varient entre TMM +4 et TMM +7, soit entre 9.75 % et 12.75%. Il s’agit là de taux plafond prévu par la politique commerciale de chaque banque, ne devant pas dépasser dans tous les cas, les taux plafonds fixés par le ministère des Finances, en vertu d’un arrêté.

Les caisses sociales constituent une autre source d’emprunt pour les consommateurs, notamment pour les fonctionnaires. Un rapport d’activités de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) de 2015, souligne que l’orientation en matière de crédits consiste à reporter les fonds alloués aux crédits logement et voiture aux crédits personnels, remboursables sur une année, et permettant à l’affilié de faire face aux dépenses imprévues.

Le volume des crédits accordés aux affiliés en 2015 a atteint 14.5 millions de dinars en 2015, contre 8 millions de dinars en 2014.

Selon les dernières études réalisées par l’INC auprès d’un échantillon des 18 – 35 ans, et des + 50 ans,  28.4 %  des 18 – 35 ans sont en train de rembourser un crédit, contre 35 % des plus de 50 %.

L’INC estime que les chiffres relatifs aux crédits de consommation ne reflètent pas la réalité, en l’absence de données sur l’achat à tempérament auprès des commerces et grandes surfaces, notamment de l’électroménager.

Quant au montant découlant des comptes dans le rouge, voire le découvert bancaire, les données de l’association professionnelle des banques et des institutions financières, révèlent qu’il ne dépasse pas les 471 millions de dinars, soit 3 % du total des crédits accordés aux ménages, et 0,9 % ces crédits octroyés par les banques. Le taux d’intérêt appliqué au rouge est élevé et a atteint en Mars 2018, 12.61 %.

Gnet