Tunisie 2018/ 2019 : Plaidoyer pour une meilleure condition de la femme arabe !

Publié le Vendredi 02 Mars 2018 à 16:23
Vue de la réunion de Gammarth. Mieux lotie que ses semblables de la région, la femme tunisienne est une source d’inspiration pour celles qui se battent ici et là pour leurs droits les plus élémentaires dans des sociétés patriarcales, où elles sont discriminées, violentées, victimes d’injustices, et réduites à un statut de seconde zone.

Choisie capitale de la femme arabe en 2018/ 2019, en marge de la tenue de la 37ème édition de la commission du même nom, les 1er et 2 Mars à Gammarth, la Tunisie aura à plaider la cause de la femme arabe et à contribuer à en améliorer la condition, s’appuyant sur les acquis engrangés dès l’aube de l’indépendance par la femme tunisienne, en l’occurrence le Code du Statut personnel, CSP, lequel a été consolidé après la révolution, à travers l’inscription de l’égalité homme/ femme et la parité dans la constitution, et plus récemment encore par l’adoption d’une loi organique portant élimination de toutes les formes de violence faite aux femmes.

Entretemps, les femmes arabes ont des aspirations, voire des revendications qu’elles ont exprimées d’emblée dans un manifeste rendu public à l’occasion de la réunion de Tunis. Baptisé déclaration de Carthage, ce document plaide pour le renforcement  des droits politiques, économiques et sociaux de la gent féminine arabe.

Tout en saluant des expériences pionnières en matière de consolidation des droits de la femme, et la consécration de l’égalité des chances entre les deux sexes, les participants (es) appellent à développer les législations pour supprimer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et en préserver la dignité.

Rendant hommage à la femme arabe pour son rôle d’avant-garde en matière d’instauration de la culture de dialogue et de démocratie, de lutte contre l’extrémisme, et de prévention de la violence et de la discrimination, tout autant qu’à la capacité qu’avait la femme de démontrer au fil des siècles et à travers le monde, son rôle central en matière de développement, de sécurité et de stabilité, bien que ses contributions restent dissimulées et non comptabilisées dans les indicateurs de développement, les membres de la commission appellent à battre en brèche les clichés, et les aprioris s’agissant du regard porté sur elle, et de mettre un terme à l’absence de l’égalité économique et sociale, laquelle est attentatoire à la stabilité et à l’unité des sociétés.

Chose qui est de nature à menacer l’avenir des nouvelles générations dans un monde que l’on a voulu solidaire à l’horizon de 2030, débarrassé de la pauvreté et favorisant l’égalité Homme/ femme. 

Les participants (es) appellent à cristalliser les droits humains de la femme au niveau de la pratique, et à en redynamiser le rôle en matière de développement et de préservation de la sécurité, de la paix et de la stabilité. 

Ils appellent à garantir le rôle de la femme en matière de formation, de développement des aptitudes, et d’accès à l’information, son droit à la couverture sociale, et son insertion dans les secteurs structurés, et à l’initier aux principes de paix, de tolérance et de respect des droits humains pour tous.

Ils prônent la mise en place d’une stratégie arabe pour faire face au phénomène d’immigration clandestine des femmes et filles arabes, comme ils préconisent d’hisser cette commission en conseil ministériel des affaires de la femme, où siègeront les ministres et présidents des organismes nationaux chargés de la femme et des relations avec les organisations régionales et internationales.

Les membres de la commission s’engagent à œuvrer à adopter une convention de lutte contre la violence faite aux femmes, et la violence familiale.

Ils font leur une proposition soumise par la Tunisie à l’ONU, pour consacrer une journée mondiale à l’image de la femme et de l’enfant dans les médias. 

Organisée à l’occasion du 08 Mars, journée internationale de la femme, cette réunion préparatoire de la 62ème édition de la commission onusienne de la condition de la femme, axée sur l’autonomisation de la femme, a débattu ce vendredi après-midi de l’élimination de toutes les formes de violence contre les femmes et filles rurales.
Gnet