Tunisie : 17 cas de suicide en août, les conflits conjugaux mis en cause

Publié le Vendredi 11 Septembre 2015 à 16:42
Quelque 17 cas de suicide et tentatives de suicide ont été enregistrés durant le mois d’Août 2015, indique le rapport de l’Observatoire social tunisien (OST), relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), dont une copie est parvenue ce vendredi 11 septembre à Gnet.

L’observatoire relève un nombre important de suicides et tentatives de mettre fin à ses jours, chez les jeunes adultes masculins ayant pour raisons, essentiellement, des conflits conjugaux. L’approche genre nous permet de constater une baisse des cas de suicides et tentatives de suicide chez les femmes, hormis le cas d’une jeune femme de 25 ans par précipitation de l’étage de l’hôpital régional de Mahdia et le cas notable de l’épouse de l’agent de surveillance du siège du gouvernorat de Kairouan, par précipitation, pour dénoncer sa situation précaire.

Le gouvernorat de Béja a connu en août 4 cas de suicides et tentatives de suicide, avec la pendaison, comme mode opératoire. Trois suicides et tentatives de suicides se sont produits à Bizerte, ayant pour raisons essentielles des conflits conjugaux ainsi que l’acte désespéré d’un jeune homme qui s’est vu refuser sa demande en mariage de la part de la famille de la jeune femme.

Certains gouvernorats ont connu des mouvements de désespoir comme la menace de suicide de ce jeune autiste de 17 ans ayant subi un harcèlement sexuel, ou l’acte de ce diplômé universitaire qui s’est vu interdire le changement de vocation d’un local de l’ancien parti politique au pouvoir en un centre de loisirs pour enfants de la région.
Il est, aussi, à noter, le cas d’un adulte de 61 ans, à Zaghouan, qui a tenté de s’immoler et de brûler son domicile suite à des conflits familiaux.

Mouvements de protestation pour réclamer le droit à l’eau
L’Observatoire Social Tunisien a enregistré un nombre quasi-égal de mouvements citoyens de protestation entre le mois d’Août et le mois de Juillet  2015, 275 mouvements en août, contre 272 en juillet.

La proportion des manifestations collectives a été de loin la plus importante, passant de 222 en Juillet 2015 à 252 mouvements en Août 2015. Elles  ont eu, pour motif essentiel, le droit à l’eau potable qui est une revendication persistante depuis Juillet 2015.

Les mouvements de protestation individuels ont connu en août une architecture différente de celle du mois de Juillet 2015. Hormis les suicides et tentatives de suicide, il a été enregistré, 6autres formes de protestations individuelles ; en l’occurrence le cas d’un ancien détenu d’opinion, bénéficiant de l’amnistie générale et originaire de Mahdia, qui a décidé d’entrer dans un mouvement de grève sauvage de la faim et de se coudre la bouche, comme signe de désespoir.

Comparés aux mois de Juillet et Juin, les Gouvernorats de Kairouan, Tunis, Gafsa, Tataouine et Mahdia ont connu une augmentation notable en termes de mouvements citoyens. Une baisse, en revanche, a été constatée à Kasserine, Sfax, Sousse et Zaghouan. Tozeur, Seliana, Ben Arous et Ariana ont connu une sorte de trêve durant ce mois d’Août 2015.

Kairouan a connu le mois écoulé le plus important des mouvements citoyens en nombre autour de la principale revendication du droit à l’eau potable et la sécurité contre les différents vols subis par les habitants dudit gouvernorat.

Le gouvernorat de Tunis a connu 37 mouvements citoyens, pour des revendications socio-économiques, essentiellement. Plusieurs mouvements de protestation revendiquant le droit à l’eau portable, l’infrastructure sanitaire, le droit à l’emploi et autres ont eu lieu à Gafsa.

Des protestations citoyennes contre la situation sécuritaire défaillante, ayant pour conséquences les vols de bétail et autres, ont été enregistrées en août.

Kairouan a connu une augmentation notable des cas de violences enregistrées par l’Observatoire Social Tunisien pendant ce mois. Les vols, les conflits familiaux et conjugaux sont à l’origine de cette recrudescence des violences avec des armes à feu et blanches.

Il est à signaler la mort d’un adulte originaire de la région, mordu par un chien, pour manque de suivi sanitaire ; ainsi que le cas de cette jeune fille de 16 ans qui a tenté de tirer sur son père suite à un conflit entre ses parents induisant la mort de la mère, qui s’est interposée entre le fusil de chasse, tenu par la fille, et le père.

Tunis a été frappé par plusieurs cas de violences pour vols et agressions par usage d’armes blanches dans certains quartiers à l’instar de la cité Ettadhemen, Sjoumi et EL Kram.
Synthèse de Gnet