Un million de travailleurs informels, l'appel de l'Etat à la régularisation

Publié le Jeudi 26 Mai 2016 à 17:11
Vue de la conférenceLe ministre de l’Emploi, Zied Laadhari, a déclaré ce jeudi qu’environ la moitié du PIB de la Tunisie proviendrait du secteur informel, et que plus de 30% des personnes actives évoluent dans ce secteur. C’est lors d’une journée consacrée à l’emploi informel et aux solutions possibles pour la transition vers le formel, que Zied Laadhari a parlé de chiffres «effarants» sur lesquels planche le gouvernement afin de faire appliquer les dispositions de lutte contre le travail informel.

Lors de cette journée organisée par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, en coopération avec les Associations TAMSS et GlobalFairness, trois conventions de partenariat ont été signées ; une convention cadre entre l’association TAMMS et le ministère en vue de mettre en œuvre un manuel de formation des formateurs sur le processus de formalisation des activités informelles, et deux conventions spécifiques entre TAMSS, l’ANETI, le CENAFFIF et Taysir Conseil dans le cadre d’un plan stratégique de l’emploi 2016-2020 dont l’objectif est de faciliter la transition de l’emploi informel.

Le  centre d’affaires du Kef et l’Association Tamss avait aussi signé récemment une convention de partenariat pour la création d’un bureau pilote d’appui à la formalisation des travailleurs informels.

«Nous travaillons avec la société civile, des associations nationales et internationales afin de trouver des solutions et appuyer les personnes qui travaillent dans l’informel, les former et les accompagner », a dit le ministre, en rappelant que le secteur informel  privait ses adeptes de leurs droits sociaux comme la sécurité sociale et l’accès aux soins.

Laâdhari a évoqué l’exemple des « Barbecha » dont le travail est de collecter les déchets en plastique pour les revendre aux centres de recyclage. « Ils sont au nombre de 9000 et représentent un vrai système économique, qui contribue à la création d’une économie verte dans le cadre du développement durable. Ce secteur d’activité est aujourd’hui en grande partie informel. Il est important de les aider à rentrer dans le secteur formel et pour cela nous incitons les jeunes à régulariser leur situation », a-t-il souligné.

Interrogé par Gnet sur la réaction des travailleurs de l’informel face aux tentatives de l’Etat de les régulariser, le ministre de la formation professionnelle et de l’emploi a répondu que de toute évidence dans certaines régions du pays, et notamment le sud, les travailleurs de certains secteurs informels avaient des revenus très élevés à l’instar des contrebandiers.  « Il est difficile d’intégrer cette catégorie de leur propre gré, puisqu’ils trouvent plus avantageux de travailler dans l’informel. Pour cela, nous avons des dispositions incitatives et d’autres légales et sécuritaires. D’autre part, il y a ceux qui sont dans d’autres secteurs et ne voient pas d’inconvénients à rejoindre le secteur formel, s’ils trouvent de l’appui et les encouragements nécessaires », a-t-il dit.

Cette méthode trouve écho auprès d’une partie du secteur ciblé à l’instar des « Barbecha », a indiqué le ministre, qui dit que les autorités croient au dialogue comme préalable.

Tarak Lamouchi, coordinateur du projet d’initiative Tunisienne pour l’emploi inclusif (TILI)  mis en place par le ministère, a présenté à cette occasion le guide d’information pour la structuration des activités. Il s’agit d’un livret élaboré par les différents acteurs dont TAMSS et TILI qui servira à la formation des formateurs mais aussi au public concerné par l’intégration dans le secteur formel. Un livret détaillé qui répond à toutes les questions que peuvent se poser les travailleurs désireux de régulariser leur situation.

Il y est indiqué que le système d’intégration TILI concerne le personnel domestique, les artisans, les pécheurs à bord des petites embarcations, les pêcheurs indépendants et les agriculteurs dont les terres ne dépassent pas les 5 hectares ou possédant des terres irriguées ne dépassant pas le 1 hectare de superficie. Ce guide initialement élaboré en langue arabe, a été dans une récente édition rédigé en dialecte tunisien, afin de toucher le plus de monde possible.

Chokri Ouali, directeur de l’inspection du travail et de la conciliation, a reconnu le rôle important des inspecteurs, qui consiste à inciter les travailleurs à rejoindre le secteur formel en usant du conseil et de l’orientation, avant de recourir à l’application de la loi. « Nous nous sommes réveillé ces derniers jours sur un chiffre inquiétant qui est de 1 million d’actifs dans le secteur informel », a-t-il dit, ajoutant qu’il était plus que jamais nécessaire de faire intégrer les petits métiers dans le secteur formel. 

La société civile et les responsables gouvernementaux ont débattu des différentes solutions et outils qui permettent d’appuyer l’intégration des travailleurs informels. Parmi ces solutions, la réalisation d’un guide de contrôle des unités informelles en Tunisie par l’inspection du travail, la simplification d’accès aux services de sécurité sociales ou la création d’un bureau d’appui à la formalisation au kef. D’après Asma Ben Hassen, directrice du projet TILI, l’association tunisienne de Gestion et de stabilité sociale a lancé depuis 2014 plusieurs campagnes de sensibilisation dans différentes régions et a créé un cadre de dialogue et de concertation entre les structures syndicales et les autorités locales afin de faciliter la transition de l’informel vers le formel.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#2 Je traduis
Ecrit par Léon     27-05-2016 09:11
Régularisation de quoi? Allez-vous en faire des fonctionnaires? Certainement pas! Mais Léon sait ce que vous avez derrière la tête.
Vous voulez les régulariser dans le sens où vous voulez les comptabiliser en tant que non-chômeurs. Histoire d'améliorer considérablement vos chiffres (de 30% d'un coup) sans aucun effort et avoir de beaux chiffres alors que le chômage est plus important.
Comme tous les tunisiens vous avez l'art du détournement, de l'hypocrisie et de la triche.
Cela ne remplira pas leurs couffins. Vous les aurez quand même dans la rue. Et gare à vous ce jour-là!
Bandes de traitres! On ne la fait pas aux patriotes de ma trempe!

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
#1 0 confiance
Ecrit par Royaliste     26-05-2016 23:58
nahdha, le parti politique de ce ministre a promis de créer 400 000 emplois? ils sont ou?

certes, ils ont nommé leurs sbires dans la fonction publique SANS passer les coucours comme le commun des citoyens... normal, ce sont les enfants de ghannouchi

aprés ca, tu penses bien, mr le ministre que toutes tes paroles ne sont pas prises au sérieux (seulement par les naifs)
 
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