Tunisie / Ramadan : Significations religieuses et philosophiques du jeûne

Publié le Jeudi 18 Juin 2015 à 13:10
Les Tunisiens mettent leurs pendules à l'heure ramadanesque. Le Ramadan débute ce jeudi 18 juin dans plusieurs pays musulmans. A l’instar de la majorité des 1,7 milliard de musulmans à travers le monde, les Tunisiens vont observer le jeûne tout au long de ce mois, et mettre leurs pendules à l’heure ramadanesque.  

Troisième pilier de l’Islam, le jeûne, un acte de spiritualité, de dévotion, et de communion avec Dieu, a un sens religieux et philosophique très profond. Ses enseignements sont nombreux, tout autant que ses manifestations sur l’individu et la collectivité.

L’acte de jeûner dépasse le fait de s’abstenir de boire, de manger, et de jouir des plaisirs de ce bas monde, et induit un changement de comportement, voire une nouvelle relation avec soi-même, et avec autrui. Le jeûne est l’illustration la plus éloquente des valeurs de l’Islam, comme la rectitude, la mansuétude, la générosité, la solidarité, l’entraide et on en passe.

Le jeûne revêt différents degrés d’adaptation physiologique et spirituelle, dans la mesure où le musulman apprivoise son corps, son esprit et son âme, et les rend résistants aux besoins biologiques dans le but de se rapprocher du Divin. C’est une mise à l’épreuve de la capacité de l’Homme à  maîtriser ses besoins, à ne pas succomber aux tentations, et à faire transcender ses forces, sur ses faiblesses.

Au fur et à mesure que les jours du Ramadan vont s’égrener, l’organisme va s’habituer au nouveau rythme alimentaire,  le jeûne deviendra plus facile, et plus mécanique, dans son aspect privation de nourriture et de boisson. L’effort reste néanmoins requis en matière d’attachement aux valeurs et aux principes fondateurs de notre religion, en faisant de ce mois celui des bons comportements, des bonnes actions et de la droiture, sans lesquels notre jeûne sera inaccompli.  

Le jeûne revêt-il aussi un sens philosophique inexorable, par le retour de l’être à ses origines dépouillées, et sobres. Ceux qui parviennent à l’observer conformément à la prescription religieuse, retrouveront leur pureté, leur humanisme, leur empathie avec l’autre, et prendront  de la distance avec les fioritures de la vie.

La capacité du jeûne à effacer les différences, et à instaurer une égalité et une justice, ne serait-ce que provisoires, entre les Hommes, jamais atteinte en dehors du Ramadan, avec des dizaines de millions d’individus qui ressentent la même chose en même temps, alors que d’habitude, les uns sont rassasiés, et les autres affamés, est-elle aussi évocatrice de sa profondeur.

Des phénomènes, aggravés par la société de consommation, sont, en revanche, venus altérer le principe même du jeûne, et transformer le mois de l’abstinence en mois de la consommation à outrance, de boulimie et de gaspillage. C’est aussi le mois où l’arnaque et l’escroquerie prennent des formes différentes et multiples. Plus de sensibilisation et d’éducation permettent de vernir à bout de ces péchés ramadanesques, afin de permettre une pleine pratique du jeûne, et faire en sorte que nos  journées soient ponctuées de recueillement et de prière. Ce n’est pas dans leur sens étriqué et lié à la pure pratique religieuse, mais à travers leur manifestation la plus large dans la vie en société, le travail bien fait, la promotion des bonnes œuvres, la préservation du bien collectif, le renforcement du sentiment d’appartenance et de patriotisme.

Cette force que l’on puise à l’intérieur de nous durant le mois saint, ne devra jamais nous manquer, en ces temps difficiles, où la responsabilité nous incombe tous de sortir le pays de l’ornière, en faisant valoir le sens collectif et l’intérêt général, sur les égoïsmes, sous toutes leur formes, et leurs effets destructeurs.
H.J.


 

Commentaires 

 
#4 Romdhan Mabrouk
Ecrit par Royaliste     19-06-2015 12:40
Comme les décrivait Maalouf:

''Parce qu'ils ont une religion, ils se croient dispensés d'avoir une morale''
 
 
-2 #3 innocence infantile
Ecrit par Léon     19-06-2015 11:16
Un jour, avant 2011, en posant la question à un gamin: "c'est quoi le mois de Ramadhan?", il m'avait répondu dans un élan de naïveté propre aux enfants: "C'est le mois de Sbouï (l'acteur de choufli 7al)" et de la brika".
Croyez-moi c'est la vérité pour 99% des adultes qui le cachent derrière une hypocrisie propre aux tunisiens, arguant de faits et contenus religieux qui sont bien au dessus de ce peuple pitoyable.
Sauf que, l'été 2011, Sbouï (Sofiène Charfi) est parti, prenant avec lui le sourire de tout un pays. À l'instar des compétences tunisiennes cultivées par six décennies de travail, le seul comédien valable a laissé la Tunisie à sa misère.
La brika est aussi partie de l'assiette de beaucoup de pauvres.
Les gueux en ont voulu ainsi. Ils ne changeront jamais; Ramadhan ou pas Ramadhan, ils demeurent haineux, prétentieux, régionalistes , à l'instar de ceux qui, descendus le 12 janvier par ville entière dans la rue, ont aidé, en connaissance de cause, les américains à embarquer le symbole de leur souveraineté: Leur Président.
Léon, Min joundi Tounis Al Awfiya.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
+1 #2 Où sont les bons musulmans ?
Ecrit par Zen     19-06-2015 09:35
Un bon article .....seulement, la pratique de la vie nous enseigne qu'une partie des gens se comporte d'une maniere nonchalante au niveau du travail et avec agressivité au niveau de caractère.....alors oû sont les principes de l'islam ? Où sont les bons musulmans ?
 
 
+2 #1 jeune ridicule
Ecrit par riri     18-06-2015 15:07
Comment peux on jeuner dans un pays qui ressemble à une poubelle? vous ne voyez aucune contradiction vous ?
 
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