Tunisie / Présidentielle : Liste préliminaire des candidats (es) et leur profil

Publié le Lundi 18 Août 2014 à 10:55
La concurrence sera rude au scrutin du 23 novembre. Beaucoup de prétendants, et un seul sera élu en définitive.  La liste des candidats à la présidentielle de dimanche 23 novembre s’allonge sans cesse, avec des annonces intervenant jour après jour. Parmi les postulants, il y a des hommes et des femmes de différents horizons, dont certains ont déjà officialisé leur candidature. Tous caressent le rêve d’accéder au palais présidentiel, mus par différents idéaux. La constitution tunisienne stipule que la candidature à la présidentielle, est un droit pour tout électeur et toute électrice, de nationalité tunisienne, de confession musulmane, âgé de 35 ans au minimum. Il doit être parrainé par dix députés, quarante présidents de conseils locaux, et 10 mille électeurs. Le candidat doit déposer à la trésorerie publique une caution de 10 mille dinars, qu’il ne peut restituer que s’il obtient au moins un score de 3% de voix. Gnet a tenté de dresser une liste préliminaire des candidats à la magistrature suprême, avec l’intention de l’actualiser, au fur et à mesure que le paysage se clarifie davantage.  

Ahmed Nejib Chebbi

Néjib Chebbi Il a officiellement annoncé sa candidature à la présidentielle le dimanche 03 août,  à Kasserine. Agé de 70 ans, et avocat de profession, Chebbi est une figure emblématique de l’opposition à Ben Ali, en tant que leader du RSP (Rassemblement socialiste progressiste), qui a évolué après en  PDP, (Parti démocratique progressiste). Il a accédé à l’Assemblée nationale constituante, en tant que député, après les élections du 23 octobre. Le PDP s’est transformé après les élections du 23 octobre, en parti républicain, au sein duquel, Nejib Chebbi occupait le poste de chef du haut comité politique. Un poste qu’il a quitté à l’annonce de sa candidature pour se consacrer à sa campagne électorale. Le candidat d’al-Joumhouri se dit attaché à la liberté pour tous les Tunisiens, quelle qu’en soit l’appartenance, et se dit le continuateur du projet de l’Etat d’indépendance. Des sujets comme la réforme de l’enseignement, de la santé, et le développement régional lui tiennent à cœur.

Mohamed Moncef Marzouki
Moncef MarzoukiIl est un candidat pressenti à sa propre succession. Agé de 69ans, médecin de profession,  militant des droits de l’Homme et auteur de plusieurs ouvrages, Moncef Marzouki était un opposant farouche à l’ex-régime et un pourfendeur infatigable de la dictature. Il a été élu en tant que président de la république par l’Assemblée nationale constituante après les élections du 23 octobre, dans le cadre d’une coalition tripartite, entre Ennahdha, parti majoritaire, Ettakatol et le CPR (un parti qu’il a quitté après avoir accédé à Carthage). Il a déclaré en juin dernier qu’il se prononcera sur sa décision ou non de se présenter à la présidentielle un mois avant les élections. Le SG du Congrès pour la République, Imed Daïmi, a déclaré récemment à une radio locale que Moncef Marzouki est le candidat naturel du CPR, ajoutant que la décision sera prise dans les semaines à venir conformément aux délais fixés par l’instance électorale.

Mustapha Ben Jaâfar

Mustapha Ben Jaâfar. Il s’apprête à annoncer officiellement sa candidature à la présidentielle et sa démission de la présidence de l’ANC, selon toute vraisemblance à la rentrée de septembre. Agé de 74 ans, Ben Jaâfar a accédé à la présidence de l’Assemblée nationale constituante, après les élections du 23 octobre, dans le cadre d’une coalition tripartite entre le parti qu’il dirige, Ettakatol, le CPR et Ennahdha. Médecin de profession, Ben Jaâfar est une figure connue de l’opposition tunisienne, étant un militant de longue date contre la dictature. Il se proclame de la social-démocratie et se dit un fervent défenseur des valeurs de démocratie, de liberté, et des droits de la femme. Il inscrit son projet dans le droit fil du mouvement réformateur tunisien, entamé au 19ème siècle, par Kheireddine Pacha et Ahmed Ibn Abi Dhiaf .

Béji Caïd Essebsi
Béji Caïd Essebsi. Béji Caïd Essebsi, 88 ans est le président de Nida Tounes, un parti qui s’est constitué après les élections du 23 octobre, dans le but affiché de rééquilibrer un paysage politique bancal, à la faveur Ennahdha. Avocat de profession, il était notamment ministre de la Défense, de l’Intérieur  et des Affaires étrangères sous Bourguiba, et a présidé la chambre des députés pendant une année 90/91 sous l’ancien régime. Béji Caïd Essebsi a été nommé Premier ministre de transition le 27 février 2011, succédant à Mohamed Ghannouchi, et a réussi à conduire le pays aux élections du 23 octobre 2011, le premier scrutin démocratique jamais organisé en Tunisie, de l’aveu du monde entier.
Charismatique et fin tribun, Béji Caïd Essebsi se proclame du néo-destour et s’affiche comme un disciple de Bourguiba, à qui il emprunte le style et même la mimique, et dont il s’affiche comme le continuateur de l’œuvre. Fortement critiqué de vouloir recycler l’appareil de l’ancien régime, l’homme balaie ces critiques d’un revers de main, et se dit pour le consensus pour sortir la Tunisie de l’ornière.

Hamadi Jebali
Hamadi Jebali. Hamadi Jebali, 65 ans, ingénieur de profession, était un ténor d’Ennahdha, avant de s’en détacher pour des divergences de fond avec ses "frères". Jebali a occupé dans les années 80 la présidence du mouvement islamiste, ainsi que plusieurs postes au sein de ses instances dirigeantes. Il a écopé de plus de quinze ans de prison dans la foulée de la grande vague d’arrestations et de répression ayant visé le mouvement islamiste au début des années 90. Hamadi Jebali a dirigé le gouvernement de la troïka, étant issu du parti majoritaire à l’issue des élections du 23 octobre 2011. Il a annoncé le 19 février 2013 sa démission de la présidence du gouvernement, suite à l’échec de son initiative de gouvernement de compétences apolitiques, qu’il a proposée pour amortir le choc consécutif à l’assassinat de Chokri Belaïd. Une initiative qui a été largement rejetée notamment au sein de son parti, c’est le début de la séparation entre Jebali et son mouvement, qui s’est confirmée après sa décision d'en quitter le secrétariat Général, un poste confié le 13 juillet dernier à Ali Laâridh, celui-là même qui lui a succédé à la présidence du gouvernement. Hamadi Jebali n’a pas exclu l'éventualité de se présenter à la présidentielle, faisant valoir une candidature en tant qu’indépendant.

Hamma Hammami
Hamma Hammami. Agé de 62 ans, il est le leader du Front populaire. Il a affirmé le mercredi 13 août que la tendance générale au sein du FP penche vers sa désignation en tant que candidat à la présidentielle, estimant que la décision officielle sera annoncée dans les prochains jours. Réduit à la clandestinité pendant de longues années sous l’ancien régime, il est l’une des icones de la lutte contre la dictature et la répression. Hamma Hammami était le leader du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), devenu parti des travailleurs à l’issue d’un congrès tenu après la révolution. Se proclamant de la gauche radicale, il s’affiche en tant que défenseur des couches démunies, et marginalisées et milite pour la justice sociale et l’égalité. L’homme s’est inscrit en rupture avec les gouvernements qui se sont succédé après les révolutions, les taxant notamment de faire perdurer le même modèle économique de l’ancien régime, consacrant les inégalités et les injustices au sein de la société.  

Kamel Morjane

Kamel Morjane.Ancien ministre de Ben Ali, où il a occupé les portefeuilles de la Défense et des Affaires étrangères, Kamel Morjane est revenu sur la scène politique après la révolution avec son parti al-Moubadara (initiative). Agé de 66 ans, il est juriste de formation. Il a déclaré en juin dernier qu’il réfléchit à se porter candidat à la présidentielle, mais n’a pas encore annoncé sa décision définitive à ce sujet. Kamel Morjane a été désigné le 31 juillet dernier président du nouveau parti, l’Initiative nationale destourienne tunisienne, né d’un rassemblement de six partis dont le sien. Le nouveau parti se présentera aux législatives par des listes unifiées dans toutes les circonscriptions de la Tunisie.

La liste des candidats masculins à la prochaine présidentielle comporte de nombreux autres noms dont certains ont d’ores et déjà annoncé leur intention de solliciter les suffrages des Tunisiens le dimanche 23 novembre, à l’instar de  Hechemi Hamdi (expatrié à Londres, propriétaire de la chaîne al-Mustakila et chef du courant d’al-Mahaba) Slim Riahi (Union patriotique libre, UPL), Abdelwaheb el-Heni (chef du parti al-Majd), Lazhar Bali (président du parti el-Amen)  Zied el-Heni (journaliste), Abderrahim Zouari (figure de l’ancien régime et candidat du parti du mouvement destourien, dirigé par Hamed Karoui).

Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque centrale n’a pas écarté son intention de se présenter, sans annoncer sa décision définitive. Nourredine Hached, fils du leader syndicaliste Farhat Hached, compte enter dans la course à Carthage, selon des sources médiatiques.


Candidates féminines
Quatre femmes ont officiellement annoncé leur candidature à la présidentielle.

Kalthoum Kannou
Kalthoum KanouElle a annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles, estimant posséder les atouts nécessaires pour occuper la fonction. Ancienne présidente de l’Association  des Magistrats Tunisiens, militante et opposante, elle a été longtemps victime de mesures répressives de la part de l’ancien régime. Elle a été mutée en 2010, de Kairouan à Tozeur. L’idée de choisir une personnalité consensuelle pour le poste de chef d’Etat représente, à ses yeux,  une menace pour les droits des Tunisiens. L’éventualité que la personnalité en question soit une personne en rapport avec l’ancien régime, l’a poussée à prendre la décision d’entrer dans la course électorale, a-t-elle dit.

Emna Mansour Karoui
Emna Mansour KarouiElle est la première femme à avoir annoncé sa candidature à la présidentielle. Méconnue du public avant le 14 janvier, son nom a émergé après la révolution, comme présidente du Mouvement démocratique pour la réforme et la construction, légalisé le 28 avril 2011. Elle est diplômée en Economie et Gestion à l’Université de Strasbourg en 1986. Dans ses déclarations aux médias, elle a indiqué que sa démarche relevait de son sens du patriotisme, appelant à donner la chance aux femmes.

Leila Saidi Hammami

Le public tunisien l’a connu, en même temps qu’elle a annoncé son intention d’entrer dans la course à la présidentielle. Professeur universitaire, chercheur et conseillère auprès d'Organisations internationales,  elle réside à Londress. Dans un communiqué, paru sur sa page Facebook, Leila Saidi Hammami, dit n’appartenir à aucun parti politique, ni dépendre de capitaux…elle s’engage, en cas de victoire aux élections présidentielles,  à garder l’armée en dehors des tiraillements politiques, et à ne plus permettre à ce que l’institution militaire soit touchée dans sa dignité et intégrité, "pour qu’elle puisse mener à bien sa mission qui consiste à protéger la patrie et à soutenir le développement".

Badra Gaâloul

 Badra GaâloulElle a annoncé le 25 mars 2014, sa candidature aux présidentielles, estimant posséder les atouts nécessaire pour la fonction. Elle est professeur de sciences sociales militaires, et présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires.




Gnet


 

Commentaires 

 
#3 @lotfi
Ecrit par Léon     18-08-2014 20:44
Tu dis, je cite: "tu est malade de voir les tunisiens reussir sans le bandit Ben ali et le clan des trabelsi".
Mais c'est une blague! ou bien est-ce que tu n'a pas visité la Tunisie post-merdolution?
Ta Tunisie n'a pas réussi! Elle a échoué avec une panoplie de Bac+12 et n'est pas arrivée à faire le dixième de ce que vous avez le culot d'appeler le Bac-4:
1- Le Chômage a triplé.
2- Le coût des denrées de base aussi
3- L'insécurité est à vos portes (écoute Kafon dans "chkoune fikom merte7".)
4- Les caisses sont vides.
5- Le dinar en chute libre.
Et tu appelle çà, une réussite. C'est vrai que c'en est une pour les médiocres.
Ce qui arrive à la Tunisie était évident et bien cité dans le VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
Léon.
Bonne réussite!
 
 
-1 #2 @leon
Ecrit par Lotfi     18-08-2014 17:01
Riahi n'a aucun niveau et il se presentera ton avis ??
tu est malade de voir les tunisiens reussir sans le bandit Ben ali et le clan des trabelsi
 
 
-2 #1 narcissisme
Ecrit par Léon     18-08-2014 12:10
Un peuple de tarés dont chacun se prend pour le tout du cru du monde.
Ils n'en reviennent pas d'être arrivés si haut dans leur études, alors ils se permettent de rêver de la magistrature suprême.
D'ailleurs c'est un peu normal: Les politiques successives de l'avant-merdolution du 14, ont tellement réussi que le peuple a cru à un certain moment qu'il était génial.
Non mes grands, les géniaux furent ceux à qui vous avez dit "Dégage!".
Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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