Tunisie / PLF 2018 : Le langage inhabituel de l’UTICA, une alerte pour le gouvernement !

Publié le Lundi 30 Octobre 2017 à 17:07
Conférence ce lundi 30 octobre à l'UTICA sur le projet de loi de finances 2018.L’UTICA ne décolère pas. Si le projet de loi de finances 2018 est adopté tel qu’il est, l’organisation patronale agite le spectre de l’escalade et ne s’interdit rien. Sa présidente Wided Bouchamaoui a réitéré ce lundi 30 octobre les menaces de se retirer de l’accord de Carthage, et ce n’est pas tout : "Nous pouvons faire grève, fermer nos entreprises, tout est possible", a-t-elle averti. 

Dans une déclaration aux médias en marge d’une conférence organisée ce lundi au siège de l’UTICA à Tunis, sur le projet de loi de finances 2018, Bouchamaoui a affirmé que l’entreprise économique du secteur organisé n’est plus en capacité de payer davantage d’impôts. "Nous voulons avoir une stabilité fiscale, et non, chaque année, une imposition différente, chose qui est contre l’investissement, l’emploi et les exportations", a-t-elle déploré, mettant en garde contre "les dangers du PLF 2018 pour la pérennité de l’entreprise économique". 

Fait rarissime, la grogne est lancée, cette fois-ci, par le patronat, qui, se résout à emprunter des modes militants, de la rivale organisation syndicale, auxquels il est d’habitude profondément hostile. C’est peut-être la première fois qu’on entend, une organisation patronale menacer de décréter la grève, et de fermer les entreprises, elle, qui est si soucieuse, dans ses traditions et fondements, de prévenir toute cessation d’activités sous quelque forme que ce soit, de préserver la production et d’améliorer la productivité. En arriver à ce point, est le signe d’un profond malaise, selon lequel la crise économico-financière qui secoue le pays est en train de changer les règles du jeu, et de redessiner les rôles et les alliances. Elle préfigure, si elle n’est pas circonscrite, d’un isolement redoutable du gouvernement, hypothéquant sa continuité et faisant planer de nouveaux risques d’instabilité politique.

Le gouvernement qui place l’année 2018 sous le signe des grandes réformes, de l’assainissement des comptes, et de la maîtrise des dérapages budgétaires et des dépenses, ne peut traduire sa politique dans les faits, que suivant une démarche nationale concertée, rassemblant tous les acteurs de la vie politique et socio-économiques (partis et partenaires sociaux) autour de la même table. Il n’a pas intérêt à s’aliéner le soutien des influentes organisations nationales, cela reviendrait à se tirer une balle dans le pied.

La Kasbah qui prône le dialogue pour aplanir les différends doit d’emblée réfléchir à d’autres solutions pour mobiliser des ressources à même de couvrir les dépenses budgétaires, maintenant que les patrons opposent une fin de non-recevoir à toute augmentation de charges.

Ne pas compromettre les organisations patronale et syndicale et préserver un minimum d’entente politique est indispensable pour ne pas mettre en péril le document de Carthage, dans l’esprit duquel gouvernement dit d’union nationale a été formé, et sur lequel il a bâti sa légitimité.

Si l’UTICA met ses menaces à exécution et se désolidarise de ce pacte, cela en signerait l’arrêt de mort, et mènera le pays à une crise encore plus grave. Un scénario que personne ne veut voir se produire, ce qui prédit une révision sûre et certaine du PLF 2018. Le gouvernement, à travers, le ministère des Finances, doit revoir sa copie et formuler de nouvelles propositions…pour renflouer les caisses sans augmenter l’impôt.
 
Gnet

 

Commentaires 

 
+1 #1 Il existe d'autres moyens pour financer.
Ecrit par Tunisien     31-10-2017 14:30
La preuve, que la société Tunisienne est malade :c'est de remarquer qu'il n y a pas des recrutements. la marche économique est à zéro.
Pourquoi charger encore les sociétés du moment ou elles sont déjà en difficulté.
La solution: c'est donner les terres pour l'agriculture.(les prix du légumes vont automatiquement baissés). Donner les immeubles qui vont tomber et causer des catastrophes pour la reconstruction. augmenter les amendes dues aux fautes volontaires.
Créer, augmenter et contrôler les ressources étatiques.(locations- ventes-....).
Tous, on doit payer nos parts de financement à l’état. (de l'ouvrier simple jusqu'au PDG y compris tous les cadres et fonctionnaires privés).
Faire travailler les prisonniers, ils peuvent ramener de l'argent à l’État.
/ Autoroutes, autoriser la vitesse maxi à 130 km/h et faire marcher les radars. (Pénalité: 500D).
 
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