Trump 45ème président US : Sa marge de manœuvre est-elle exagérée ?

Publié le Vendredi 20 Janvier 2017 à 17:28
Donald Trump est investi ce vendredi 20 janvier, comme le 45ème président des Etats-Unis. Le monde entier a les yeux rivés  sur la superpuissance mondiale, et le cœur suspendu à la politique que mènera le successeur de Barack Obama, notamment en matière de commerce mondial, d’alliance stratégique, de gestion de conflits dans le monde, etc.

Le nouveau locataire de la Maison Blanche suscite des craintes et déchaîne les passions. Ses excès de langage et son intention annoncée de tout chambouler font de lui un homme redouté.

L’Europe, allié traditionnel des Etats-Unis, le regarde avec méfiance et défiance, et ne cesse de marquer ses distances avec ses prises de position. Le vieux continent voit d’un mauvais œil que Trump veuille revoir les alliances stratégiques euro-américaines, ses critiques envers  l’OTAN, et ses menaces à peine voilées de la quitter. Elle voit mal son rapprochement affiché et assumé de la Russie, l’ennemi stratégique de l’Amérique, de l’Europe, et leur rival en Ukraine, en Syrie... Certains, en Occident, vont jusqu’à dire que l’alliance entre la Russie et les Etats-Unis marquent la fin du monde. Ce serait surtout la fin pour de bon de la guerre froide dans sa version classique, ayant prévalu depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, et que l’on croyait révolue avec l’effondrement de l’ex-URSS et la chute du mur de Berlin, mais qui a ressuscité avec les conflits du début de ce 21 ème siècle. 

Les autres déclarations tonitruantes de Trump, inquiétantes notamment pour l’Europe et la Chine, ont trait à son rejet de la mondialisation, du libre-échange et sa volonté de renouer avec le protectionnisme dans l'objectif de mieux protéger l’économie américaine.

Trump est aussi appréhendé pour ses propos désobligeants et discriminatoires envers les musulmans. Sa proximité d’Israël, le soutien qu’il ne cesse de lui témoigner et son  intention de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem (al-Quds)  laissent présager une hégémonie israélienne encore plus grande.

Au regard de tout cela, l’Amérique de Trump ne serait plus comme avant, et ses rapports avec le monde seraient autres que ceux ayant jusque-là prévalu.

Dans son esprit et sa lettre, son discours défend la notion de l’Amérique d’abord, et le reste du monde ensuite. Trump veut que les Etats-Unis cessent d’être les gendarmes du monde, et de mener des guerres partout. N’a-t-il pas critiqué les interventions militaires américaines notamment au Moyen-Orient, et la destruction de l’Irak. S’il rompt avec l’interventionnisme américain, ce sera déjà ça de gagner, du moins pour le monde arabe qui a longuement souffert et souffre encore des ingérences occidentales. 

Quant à la Palestine, la question est de savoir qu’ont fait ses prédécesseurs pour la cause palestinienne, à travers les innombrables initiatives de paix, le processus d’Oslo qui 23 ans après est totalement inhumé, ou encore le moribond processus de paix et ses négociations directes en rade, devant déboucher sur la solution à deux Etat et permettre aux Palestiniens d’instaurer leur Etat indépendant, ayant pour capitale al-Qud ? Les Palestiniens n'en ont rien récolté, et Israël persiste dans sa politique colonialiste oppressante.

La politique de Trump envers le conflit arabo-israélien sera-t-elle pire que celle jusque-là menée par l’administration américaine, ou est-il en train de dire tout haut, ce que ceux qui l’ont précédé au bureau ovale disaient tout bas ?

S’agissant de l’Afrique, il semble que le nouveau président US s’achemine vers un désengagement en termes de soutien financier au continent, privilégiant que ses fonds servent à lutter contre la pauvreté et la précarité grandissante en Amérique. Quid de la Tunisie, trouvera-t-elle grâce à ses yeux ? Trump entretiendra-t-il le même discours laudateur envers notre pays, en tant que jeune démocratie qui mérite soutien et encouragements ?

La Tunisie ne cesse, de son côté, de plaider pour le renforcement de sa coopération et son partenariat avec les Etats-Unis notamment dans le domaine économique et sécuritaire, faisant prévaloir des liens anciens entre les deux pays qui remontent à 200 ans. Tunis et Washington ont-elles aussi  entamé un dialogue stratégique sous l’administration Obama, dont on ignore non seulement la teneur, mais aussi, désormais, le sort.

Quoi qu’il en soit, avec Trump, le mystère reste entier, il faut le voir à l’œuvre pour pouvoir le juger sur pièce. Il semble néanmoins que sa dangerosité, sa marge de manœuvre et sa capacité de changer les rapports de force dans le monde sont exagérées, à plus forte raison  que dans le système politique américain, les pouvoirs du président restent limités face aux différents milieux de décision : les Etats réunis sous un système fédéral, le congrès, les services de renseignements, les usines d’armement, les lobbies, Wall Street, etc. Trump ne peut prendre aucune décision, sans qu’il n’ait le feu vert de tous les protagonistes de l’establishment américain complexe.
H.J.
 

 

Commentaires 

 
#1 La TUNISIE
Ecrit par Tunisien     22-01-2017 12:19
La Tunisie a toujours des liens avec le monde extérieur; seulement il faut établir, étudier et mettre ces relations avec précaution pour le bien de la Tunisie.
La base qui nous supporte c'est nous c'est notre travail, nos projets relatives à nos besoins.
 
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