Tourisme : Une action au sénat français, pour redorer le blason de la Tunisie en France

Publié le Mercredi 25 Janvier 2017 à 17:42
Une opération charme menée par Raffarin et Rekik pour promouvoir le tourisme tunisien.La Tunisie cherche à redynamiser son secteur touristique, frappé de plein fouet par les actes terroristes perpétrés sur sol, notamment les attentats du Bardo, de Sousse et de Tunis survenus en 2015.

Une reprise du marché français se dessine, à la faveur d’une hausse sensible des réservations au dernier trimestre de l’année écoulée. L’action organisée hier au Sénat français est de nature à la consolider.

Des officiels français et tunisiens se sont réunis hier au Palais du Luxembourg, siège du Sénat français, en présence de l’ex-Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, de membres du Sénat, de la ministre du Tourisme, Selma Elloumi-Rekik, de l’ambassadeur de Tunisie à Paris, Abdelaziz Rassaâ, et de l’ambassadeur de Tunisie auprès de l’UNESCO, Ghazi Ghraïri, dans une tentative affichée de redorer le blason de la destination Tunisie, ternie notamment après l’information relayée par la presse française (le Figaro, TV 5... ayant repris une dépêche AFP) sur "le risque de somalisation", contre lequel avait mis en garde un syndicat sécuritaire tunisien.

La Tunisie est une destination sûre et plus stable qu’avant, a dit Raffarin, incitant les touristes français à passer leurs vacances dans nos contrées. "La Tunisie est un pays d’une grande histoire, où il fait bon vivre et où l’on peut se délecter du produit touristique", a-t-il assuré, selon la page officielle du ministère du Tourisme.

Le secteur touristique commence à retrouver sa place, a dit la  ministre du Tourisme, Selma Elloumi-Rekik, affirmant les dispositions de la Tunisie à accueillir ses visiteurs. La stabilité sécuritaire aide le tourisme tunisien à s’ouvrir davantage sur les marchés internationaux, et à diversifier son produit, a-t-elle souligné.

Une quasi-rupture entre la destination Tunisie et ses visiteurs traditionnels
La diversification du produit est un point récurrent dans les politiques touristiques nationales engagées depuis des lustres. Secteur stratégique et principal pourvoyeur de devises, le tourisme n’a pas réussi à sortir de sa vocation balnéaire, attirant des masses à bas coût. Une tendance qui a empiré après la révolution, du fait de l’offensive terroriste, ayant marqué une quasi-rupture entre la destination Tunisie et ses visiteurs traditionnels, Anglais, britanniques, français, etc.

La crise a poussé les professionnels à brader encore plus leur offre, et à attirer au forceps des touristes, notamment des pays de l’Europe de l’Est, connus pour être peu dépensiers, l’impact sur les caisses des hôteliers, et sur les réserves en devises était peu signifiant.

Le secteur, extrêmement vulnérable aux aléas, évolue aujourd’hui dans un contexte de crise profonde politique, économico-financière et sécuritaire. La montée des nationalismes et le retour au souverainisme nourrissent la peur de l’Autre, incitent au repli sur soi, et favorisent la fermeture des frontières, plutôt que leur ouverture. La crise financière qui sévit depuis de longues années en Europe et ses conséquences sur les ménages qui ont vu leur budget vacances réduit telle une peau de chagrin, favorisent l’immobilisme, plutôt que la circulation.

Le terrorisme transnational, et les drames ayant endeuillé le monde, provoquent  une obsession sécuritaire généralisée, et dissuadent les touristes potentiels à prendre l’avion et à se rendre à des destinations lointaines. Toute stratégie touristique doit prendre en considération ces facteurs, pour aider le secteur à remonter la pente sur la durée.

Aussi, la Tunisie gagnerait à creuser ses sillons dans le haut de gamme, où des destinations concurrentielles à l’instar du Maroc, nous dament le pion. Il lui faudra à ce titre promouvoir la qualité de service, l’un des principaux talons d’Achille du secteur.

Gnet