Terrorisme : tant que le flou persiste, l’unité nationale sera un vœu pieux ! |
| Publié le Vendredi 27 Novembre 2015 à 18:03 |
 L’appel à l’unité nationale revient tel un leitmotiv, mais entre le discours et la réalité, il y a encore un profond hiatus. La scène politique et le débat public restent traversés par des tensions, des querelles et des tiraillements tous azimuts, prolongement de l’atmosphère ayant prévalu depuis le lendemain de la révolution. On ne compte pas les fois où des politiques et des personnalités publiques de tous bords, ont fait l’éloge de l’union sacrée, comme bouclier contre le terrorisme. Dans les faits, il n’en est rien, cela reste un vœu pieux. Le terrorisme continue à nourrir les frictions entre les politiques, les institutions et les corps de métier. Les accusations qui fusent ça et là sont signes d’une classe politique immature et encore rongée par la méfiance, et d’institutions encore vulnérables, qui tardent à se réformer et à se reconstruire, pour se hisser au rang de piliers républicains, auxquels il ne serait pas convenable de s’en prendre. Cet état de fait est dû à l’accélération du mouvement de l’histoire, aux mutations fulgurantes que le pays a connues, et qu’il n’a pas encore su gérer et assumer, aux innombrables difficultés qui en ont découlé, outre les bouleversements ayant caractérisé la région, sur lesquelles est venu se greffer le fléau du terrorisme qui a eu tout le temps depuis la première période postrévolutionnaire, de prendre pied dans nos contrées, d'introduire armes et munitions, de faire son expansion, de se déplacer des montagnes vers les villes pour perpétrer ses attaques barbares. Son objectif est on ne peut plus clair, comme cela a été dit et redit : diviser pour régner, à travers la déstabilisation et le chaos généralisé. Ce qui est néanmoins peu ou pas du tout clair, c’est la nature et les origines du terrorisme en Tunisie, étant donné que plusieurs facteurs s’enchevêtrent, et vu les innombrables versions présentées à ce sujet où tout un chacun prétend détenir des dossiers et avoir la vérité, sans qu’un récit crédible, et étayé de preuves n’ait jamais été jusque-là donné. Si les auteurs des attaques terroristes sont connus, étant issus des cellules extrémistes, tenantes du takfir (accusation d’apostasie), que le ministère de l’Intérieur ne cesse de démanteler et d’en arrêter les membres à travers les différentes régions de la république ; les commanditaires, les soutiens internes et externes, les sources de financement sont autant de facteurs encore entourés de zones d’ombre. Selon les officiels, le terrorisme a pour principale provenance la Libye, et est lié à la contrebande. Des versions évoquent des allégeances locales, d’autres font état d’implication de forces régionales et internationales, voire d’une alliance objective entre les deux. Un embrouillamini à n’en plus finir. Tant qu’il persiste, il ne saurait y avoir de concorde nationale, car celle-ci ne pourrait être bâtie sur les suspicions, la crise de confiance, voire l’instrumentalisation qui caractérise actuellement le champ public et qui se répercute sur la conscience populaire. Seul un débat franc et dépassionné sur le terrorisme où l’on tentera de cerner les erreurs commises, et d’établir les responsabilités des uns et des autres, est en mesure de faire avancer la perception générale de ce phénomène, et de parfaire l’approche multiforme à même de le contrer et de l'éradiquer. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 30-11-2015 18:40
Bien sûr qu'il y a des allégeances locales, mais son meilleur allié, c'est le laxisme sous couvert de tolérance...