Sihem Ben Sedrine : "L’IVD a trouvé sa vitesse de croisière"

Publié le Mercredi 16 Décembre 2015 à 18:21
Vue de la conférence
L’Instance Vérité et Dignité a tenu, ce mercredi à son siège à Tunis, une conférence de presse, présidée par Sihem Ben Sedrine au cours de laquelle elle a présenté un résumé des travaux durant une année. L’IVD a révélé qu’elle a enregistré 22.600 dossiers (18775 hommes et 3696 femmes), précisant que l’objectif est d’atteindre 30 milles inscriptions.

L'instance a publié la répartition des dossiers par gouvernorat: Le plus grand nombre se trouve à Tunis, avec 3096 enregistrements (soit 13.62%), talonnée par Kasserine avec 3152 dossiers (13.99%). Gafsa (2436) occupe la 3ème place. Les gouvernorats de Tataouine (131 dossiers) et Zaghoaun (127) ferment la marche. L’Instance a décidé de prolonger de six mois les délais de réception des dossiers afin de laisser du temps pour traiter toutes ces demandes. La nouvelle date limite de dépôt de dossier est le 15 juin 2016. 
 
L’Instance double son effectif le mois prochain 
"Les deux principales activités de l’IVD sont les auditions (à huis clos et publiques) et l’investigation", souligne Ben Sedrine, qui a ajouté : "il y a aussi toutes les questions que nous sommes en train de gérer par rapport à la réparation urgente surtout sur le plan sanitaire afin d’empêcher que les choses irréversibles se produisent". 

L’IVD a rappelé que cinq nouveaux bureaux régionaux s’apprêtent à ouvrir leurs portes à Gabes, Medenine, Sousse, Le Kef et Jendouba, en sus de son siège central à Tunis et des bureaux de Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid et Sfax qui ont été inaugurés l’année dernière. L'instance est formée de 6 commissions, avec 12 équipes spécialisées dans le domaine juridique et social et qui ont fait des formations en transition démocratique. Elle compte 13 bureaux d’écoute (selon les membres de l’Instance, l’objectif et d’atteindre les 100 bureaux), ainsi qu''un centre d’appel. 
 
De plus, l’instance a décidé de mettre en marche les unités mobiles qui sont déjà opérationnelles. Ben Sedrine explique à Gnet, "qu’il s’agit des unités d’audition à huis clos et qui se tiennent aux domiciles de certaines victimes, principalement les personnes âgées et les femmes qui ont subi des violences sexuelles". La présidente de l’IVD a ajouté que "l’instance est en train de préparer la mise en place des bureaux itinérants ; une sorte de bus, relié par VPN au siège de l’instance. Il va enregistrer les plaintes et faire les auditions". Mais elle souligne : "l’effectif actuel est incapable de gérer toutes ces activités, d'où la décision de doubler l’effectif en janvier prochain". 
 
Légère hausse des enregistrements des femmes victimes 
Interrogée sur les raisons du faible taux des femmes inscrites, Ibtihel Abdellatif, présidente de la commission de la femme a indiqué que l’IVD a pourtant enregistré une légère hausse des enregistrements des victimes féminine : "Nous sommes partis avec 10%. Nous en sommes à 17%".
 
Cette progression de 7% ne réjouit pas particulièrement Sihem Ben Sedrine, qui rappelle : "Nous sommes toujours en deçà de la réalité de la situation victimaire féminine car beaucoup de femmes considéraient que le statut de la victime est liée à la prison, or grâce à la sensibilisation qui a été faite par les médias et la société civile, ces femmes ont pu découvrir que le statut de la victime couvre l’ensemble de la violation". 

La présidente de l’IVD: "Les débuts étaient difficiles. Les gens ne comprenaient pas vraiment à quoi sert l'IVD. Maintenant, beaucoup de Tunisiens sont conscients que cette instance est indispensable pour réussir la transition"  Pour Ben Sedrine, les répercussions des violences graves poursuivent toujours les victimes : " C’est donc l’apaisement que nous cherchons. Nous ne voulons pas de sanctions, mais une justice réparatrice", a-t-elle conclu. 
                                                                                                                                                                                                                                                                                                           C.B
 
 

Commentaires 

 
+1 #3 croisiere
Ecrit par haykel     20-12-2015 13:48
plus de deux ans pour trouver la vitesse de croisiere et a quel prix cet vitesse
n'est il pas plus favorable mettre ce dossier dans les mains de la magistrature et est laisse les tunisiens travailler
le crois que cet l'IVD set l'une des erreurs ge nos politicals si ce n'est une connerie pour transmettre nos dossiers secret a qatar
 
 
#2 Ou sont l'argent ?
Ecrit par Tounsi     17-12-2015 18:53
Vaut mieux mettre l'argent pour nettoyer et rendre propre notre chere TUNISIE.
On depense l'argent pour qu'on se bagare plus!!
l'alarme toujours en marche.
 
 
+1 #1 Cette femme...
Ecrit par El Fallag Tiraillour     17-12-2015 08:55
....va mener le pays dans une guerre civile et en sera la première victime.
 
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