Sarkozy en Tunisie : ça déplairait à l’Algérie et à la France officielle !

Publié le Mercredi 22 Juillet 2015 à 14:01
Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un accueil digne d’un chef d’Etat en exercice au cours de sa visite de trois jours en Tunisie. Sa visite aurait fait des mécontents, la France officielle et l’Algérie. L’ancien président français s’en est pris à notre voisin de l’ouest, mettant la Tunisie dans l’embarras, chose qui a obligé le parti de la majorité à s’expliquer ce mercredi dans un communiqué.  

Sur le site de l’ambassade de France, aucun mot sur la visite de Sarkozy en Tunisie, la photo du 14 juillet trône toujours en tête de la page d’accueil du site. C’est dire que l’ancien locataire de l’Elysée n’a rien à voir avec la France officielle. Les honneurs accordés par le parti de la majorité à celui qui s’apprête à briguer un nouveau mandat à la présidentielle française de 2017, en disent long sur la nature des alliances politiques tuniso-françaises. A fortiori qu’il a été clairement dit lors de la visite de Sarkozy, que son parti les Républicains est venu  conclure un accord avec Nida Tounes, "le parti qu’il sent le plus proche de ses idées" libérales.

François Hollande qui est venu à trois reprises en Tunisie, depuis qu’il est président de la république, et a accueilli son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi, à Paris, en visite officielle, devait se sentir embarrassé par l’hospitalité tunisienne à son rival de 2012, et qu’il s’apprête probablement à affronter en 2017. La visite du chef de la droite française ne fait que confirmer une donnée historique et connue de tous : la droite est amie avec Nida Tounes, après qu’elle ne l’était avec le RCD, et la gauche est l’amie des partis sociaux-démocrates, et des anciens opposants. Ses leaders entretiennent des relations privilégiées avec des figures politiques tunisiennes à l’instar de Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et bien d’autres.

La visite de Sarkozy risque donc d’impacter quelque peu les relations entre la Tunisie et la France pendant le reste du quinquennat de François Hollande, mais ce n’est pas tout. Elle est de nature à nuire aux relations tuniso-algériennes, avec les propos prononcés par le président des Républicains, ayant suscité, à raison, des grincements de dents côté algérien.

Habitué des phrases assassines et des formules choc - on se souvient, pour la digression, des propos qu’il avait tenus alors président dans son fameux discours de Dakar, où il a lâhé l’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire - Sarkozy emploie à Tunis des propos sarcastiques et provocateurs envers l’Algérie.

"La Tunisie est frontalière avec l'Algérie et la Libye. Ce n'est pas nouveau. Vous n'avez pas choisi votre emplacement. L'Algérie, qu'en sera-t-il dans l'avenir, de son développement, de sa situation », s’est-il demandé, suggérant d’évoquer ce sujet dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, un projet dont il est l’instigateur, mais qui est tombé depuis dans l’oubli.  

Ces propos ont été largement critiqués par les médias algériens, et seraient, certainement, mal perçus par les autorités algériennes qui y verraient une ingérence malvenue dans les affaires intérieure du pays, chose qui a contraint Nida Tounes à s’expliquer ce mercredi dans un communiqué.

La visite effectuée par le l’ancien président français (…) s’inscrit dans le cadre des relations extérieurs du mouvement Nida Tounes avec le parti français, les Républicains, indique le parti de la majorité. Il s’agit "d’une activité bilatérale et stratégique entre deux partis qu’on ne peut personnifier, a fortiori que les Républicains est considéré comme étant un parti ancien en matière de démocratie dans le monde".

Le parti qui dit respecter "les relations historiques entre la Tunisie et l’Algérie et œuvre à les développer et les relancer", précise que "les déclarations de Sarkozy n’engagent que sa personne, et cela ne peut en rien attenter à la profondeur des relations historiques entre les deux pays". "Nida Tounes est soucieux de raffermir les relations de fraternité et de bon voisinage avec la sœur algérienne, et cela s’inscrit au cœur de son programme, et n’est pas prêt à accepter des leçons ou des surenchères à ce sujet", souligne-t-il.

Sarkozy a donc fait des vagues. Ses mots gentils prononcés sur la Tunisie, comme le fait de dire que "le seul printemps arabe véritablement réussi c’est le printemps tunisien", ou d’affirmer "l’urgence absolue d’être du côté de nos amis tunisiens pour les aider dans le rétablissement d’un climat sécuritaire digne de la démocratie tunisienne", ne doivent pas nous faire perdre de vue une réalité : Sarkozy a un théoricien, un stratège et un maître-penseur qui s’appelle Bernard-Henri levy, celui dont la mission est de déstabiliser la région arabe et d’y semer les troubles et les divisions. Ses tentatives en Algérie ont d’ailleurs été vouées à l’échec. On se souvient du tollé provoqué par la visite de BHL le 1er novembre 2014 en Tunisie d’où il a été vite refoulé. Sarkzoy aurait certainement souhaité le compter parmi la délégation l’ayant accompagné en Tunisie, ne s’est-il pas affiché allégrement avec lui devant les caméras à Benghazi ?
H.J.



 

Commentaires 

 
#6 RE: Sarkozy en Tunisie : ça déplairait à l’Algérie et à la France officielle !
Ecrit par Volvert     26-07-2015 13:52
Je crois que c'est accorder trop d'honneur, et d'importance, à BHL comme il se définit par cet acronyme, que de lui accorder le qualificatif de "penseur" ou encore de "stratège". En vérité, c'est un Sayanim comme le soutient monsieur Jacob Cohen, un agent du sionisme, un porteur de valise ou bien un voyageur de commerce au service d'un État. Même au détriment des intérêts de son pays, la France, s'il le fallait, c'est cela être Sayanim.
On peut compter au nombre de ses compagnons, défenseurs et porte-voix de cette cause, bien des gens fort connus, tels Attali, ou encore des hommes et femmes, ministres anciens ou actuels français.
Leur arrogance n'a de justification que le soutien, que dis-je?, l'alignement de ce pays et des pays occidentaux en général, sur les politiques d'Israël.
Disant cela, c'est ne pas verser dans ce que propagent ces mêmes agents, dans je ne sais quelle judeophobie, antisémitisme ou autre complotisme, c'est regarder dans les yeux ces complices du fascisme et des horreurs commises et des crimes impunis de cet État croupion devant quoi s'agenouillent tous chefs d'État ou de gouvernement, acceptant l'insulte et le déni du réel.
 
 
#5 RE: Sarkozy en Tunisie : ça déplairait à l’Algérie et à la France officielle !
Ecrit par taghast     24-07-2015 02:15
@tatelle
Parce qu'un ex président facho et raciste de surcroit ne respectant même pas ses hôtes en les mettant dans l'embarras et en s’immisçant dans leur politique étrangère n'est pas un extrémiste ?!? Et vous ne trompez personne : on voit bien que vous êtes loin d'être un ami des Tunisiens.
 
 
+1 #4 Un traitre
Ecrit par Nadia     23-07-2015 20:41
Bien dit Youcef. Je ss entierement d accord avec vs. quand a .. L'Algérie aide la Tunisie avec grande humilité sans ouvrir grande sa gueule..mais cela est typiquement Algerien.
 
 
-2 #3 Il ne s'est pas fait que des amis
Ecrit par Tatelle     23-07-2015 00:27
Il n'y a qu'à voir les réactions toujours extrémistes dans les journaux algériens pour constater qu'il ne s'est pas fait beaucoup d'amis ! Mais il faut reconnaitre que la situation géographique de la Tunisie ne facilite pas toujours les choses. Bon courage au peuple tunisien !
 
 
-2 #2 remarque amicale
Ecrit par Royaliste     22-07-2015 17:11
ghannouchi, le chef de la nahdha, qui n'a jamais occupé un poste officiel en Tunisie, et bien, quand il se déplace en Algérie, il est reçu par le président algérien, ca ne vous dérange pas?
d'ailleurs qui paye pour les déplacement de ghannouchi?

je n'aime pas Sarkozy, il n'est pas mieux ou pire que l'actuel president français mais je veux juste vous invitez a vous concentrez sur la scéne politique tunisienne.

vous vous accommodez des excès de notre classe politique et vous vous concentrer sur des faux débats.
 
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