Retour sur les événements majeurs de 2017 en Tunisie |
Publié le Jeudi 28 Décembre 2017 à 17:01 |
L’année 2017 qui tire à sa fin n’a pas été génératrice de grands bouleversements sur la scène nationale. Des changements ? Les douze mois écoulés en ont apportés dans les sphères politique, économique, sociale et sociétale, certains ont tenu le pays en haleine, à l’instar du ou des remaniements, d’autres ont suscité l’enthousiasme populaire comme la campagne anti-corruption, d’autres encore ont alimenté la controverse, comme l’appel présidentiel à l’égalité homme/ femme notamment en matière successorale, mais au fil des jours, l’effet de ces annonces s’est estompé, et c’est plutôt la continuité et le statu quo qui prévalent. Rétrospective. L’événement du début de l’année 2017 était social, avec l’élection le jeudi 26 janvier 2017 de Noureddine Taboubi en tant que nouveau Secrétaire Général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), au terme du 23ème congrès de la centrale syndicale. Un peu plus conciliant que son prédécesseur, (Hassine Abassi) Taboubi a prôné d’emblée dialogue et démarche consensuelle avec le gouvernement pour sortir le pays de l’impasse, mais les sujets de friction n’ont pas tardé à refaire surface. La réforme des caisses sociales, le devenir du secteur public, et des entreprises publiques à propos duquel l’influente organisation syndicale oppose un Niet à tout processus de privatisation, les négociations sociales pour des majorations salariales dans les secteurs public et privé sont autant de pommes de discorde entre la centrale syndicale d’un côté, et le gouvernement et le patronat de l’autre, et 2018 promet d’être socialement chaud. Les trois remaniements de l'année Sur le plan politique, l’année qui s’achève a été marquée par trois remaniements, un large, et deux partiels, opérés par Youssef Chahed. Le premier a été annoncé le samedi 25 février et a touché notamment les ministères des affaires religieuses, et de la fonction publique et de la gouvernance. Un département qui a été carrément supprimé dans la foulée, après que Khalil Ghariani, dirigeant du patronat, qui a été nommé à sa tête en remplacement d’Abid Briki, s’est désisté, à l’issue de la polémique suscitée par sa désignation. Le 06 septembre 2017, Chahed a opéré un large remaniement de son équipe, au cours duquel deux ministères de souveraineté, soit l’Intérieur, et la Défense ont changé de titulaire, confiés respectivement à Lotfi Brahem, en remplacement de Hédi Majdoub, et à Abdelkarim Zbidi, qui succédait à Farhat Horchani. D’autres portefeuilles économiques ont changé de titulaires, mais l’architecture du gouvernement est restée inchangée, tout autant que l’ossature de la coalition. Troisième et dernier remaniement de l’année, celui intervenu, le samedi 18 novembre, en vertu duquel Imed Hammami (Ennahdha) a été nommé ministre de la Santé, et Selim Feriani (Nidaa Tounes) s’est vu confier le portefeuille de l’Industrie. L’année 2017 a été, aussi, marqué par le décès de notre regretté ministre de la Santé, Slim Chaker, qui a succombé le dimanche 08 octobre à une crise cardiaque, après sa participation à un marathon pour la prévention du cancer à Nabeul. Pendant cette année qui en est à ses dernières heures, le champs partisan n’en a pas fini avec les avatars. De nouvelles formations politiques ont vu le jour, dont notamment al-Badil Ettounsi (l’alternative tunisienne) de l’ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ lancé fin mars, le mouvement Tounes Awalen (la Tunisie d’abord) lancé par d’anciens dirigeants de Nidaa Tounes, à leur tête Ridha Belhaj le 24 juillet 2017, et Bani Watani, de son fondateur Saïd Aïdi, ancien dirigeant de Nidaa et ex-ministre de la Santé. Sur le plan sécuritaire, 2017 a été marquée par la campagne anti-corruption lancée par Youssf Chahed, ayant recueilli une large adhésion populaire. Un coup de filet a été lancé le 23 Mai, à la surprise générale, dans les milieux de la corruption et de la contrebande, avec l’arrestation et l’assignation à résidence d’hommes d’affaires et d’anciens cadres de la douane, en vertu du décret du 26 janvier 1978, régissant l’état d’urgence. Economiquement, le pays n’a pas réussi à sortir de la crise en 2017, et les difficultés se sont accentuées. Nonobstant des signes annonciateurs de reprise, avec une hausse de la croissance, une relance du tourisme et du phosphate avec la reprise de production dans le bassin minier, les équilibres macroéconomique demeurent désespérément fragiles avec le creusement des déficits, la hausse de la dette, la baisse des réserves en devises, outre la dépréciation du dinar par rapport à l’Euro et au dollar, qui s’est accélérée en 2017, suscitant des craintes grandissantes dans les cercles économico-financiers et dans les milieux populaires, pour ses retombées fort néfastes sur l’économie et le pouvoir d’achat. Le volet sociétal n’était pas en reste, et a défrayé la chronique pendant l’été dernier. Dans son discours du 13 août, le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a ouvert la voie à une réforme du code du statut personnel (CSP), en vue de s’acheminer vers une égalité homme/ femme en matière d’héritage. Comme il a préconisé une légalisation du mariage d’une Tunisienne avec un non-musulman, en appelant à la révision de la circulaire 73. Ces annonces avaient donné lieu à une large controverse qui a depuis fléchi. Entretemps, la circulaire de 1973 et tous les textes analogues empêchant une Tunisienne de convoler en justes noces avec un adepte d’une religion autre que l’Islam a été abrogée. Quant à la réforme du droit successoral, son sort devra se décider au sein de la commission des libertés individuelles et de l’égalité créée le 13 août pour en préparer les contours conformément aux valeurs de l’Islam et aux principes de la constitution. Gnet
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Commentaires
Ecrit par mehdi mountather 29-12-2017 14:49