Rentrée : effectifs en baisse, programmes maintenus

Publié le Lundi 15 Septembre 2008 à 10:34
Conduits par leur instinct grégaire, plus de deux millions d’élèves ont pris ce matin le chemin de l’école. Leur effectif est en régression par rapport à l’année écoulée. Baisse des naissances oblige.

Ca y est, le rideau est tombé sur les vacances estivales et leur lot de farniente et de paresse prolongée. Le mois de Ramadan n’aura donné, lui, qu’un sursis de 15 jours à la masse scolarisée pour renouer avec l’ambiance studieuse des salles de classes. Que les choses sérieuses commencent. A moins qu’on ne pense entrer réellement dans le vif du sujet qu’après le Ramadan et les vacances de l’Aïd. D’aucuns ont déjà pris leur résolution. «Rien ne sert de courir, il faut partir à point », ont-ils tendance à balbutier.

Mais, ceci n’est pas le propos. Aujourd’hui, c’est de retrouvailles, de fournitures scolaires, d’emploi du temps, de prise de contact avec son groupe, ses camarades, ses enseignants, qu’il s’agit. Une journée qui cache des déceptions pour les uns, et de belles surprises pour les autres. Le tout sur fond de grand vacarme qui rompt avec la torpeur estivale.

La nouveauté de cette rentrée 2008/2009 est la baisse de l’effectif des élèves, tous niveaux confondus. Ils sont 45 mille élèves de moins que l’année dernière à s’être inscrits dans les écoles, les collèges et les lycées. Cette baisse touche, tout naturellement, les benjamins de l’enseignement en ce sens que le nombre d’inscrits en première année de base est sur une courbe descendante, du fait du recul des naissances, corollaire de la politique de planification familiale post-indépendance. D’ailleurs, trois écoles primaires seulement ont vu le jour cette année, et d’autres, que sait-on, auraient mis la clef sous le paillasson étant donné qu’on ne se bouscule pas à leurs portillons.

Cette baisse, quoique préoccupante, particulièrement pour les prospectivistes et les prévisionnistes, en ce sens qu’elle pose la question de la relève, augure de salles de classes quelque peu affranchies de la surcharge. Mais, les objectifs en la matière ne sont pas encore atteints. Le ministère de l’Education mise sur une moyenne d’élèves par classe de 22,2 dans le primaire, de 29,8 dans le collège et de 27,5 dans le lycée. Entre-temps, les enseignants continueront à composer avec des groupes saturés, et des programmes longs et compliqués qu’il leur sera difficile de mener à terme en à peu près huit mois de cours.

Des sujets comme la surcharge des programmes, la multiplicité des matières et le poids du cartable, agitent tout le microcosme scolaire, avec ses différents intervenants : enseignants, élèves, parents. Mais, cette année, rien à signaler côté réforme. On nous annonce une année inscrite dans la continuité. Elle sera, en effet, la dernière de la réforme quinquennale de l’éducation, celle de l’évaluation et du suivi. Voici ce qui est de nature de mettre du baume au cœur des enseignants et des parents.

Les premiers comme les seconds ont, en effet, maille à partir avec cette continuelle remise en cause du système scolaire, avec des examens tantôt supprimés tantôt réinstaurés, un examen national pour les plus petits, des filières revues de fond en comble, un processus d’orientation revu et corrigé, de nouvelles approches pédagogiques, de nouveaux enseignements…bref, l’école est devenue un vrai laboratoire d’expérimentation, et les élèves des cobayes, diront les mauvaises langues.

Même s’ils enchaînent les recyclages et les formations continues, les instits et les profs ont du mal à y voir clair. Encore moins les parents qui restent estomaqués envers un changement aussi radical des enseignements d’aujourd’hui, par rapport à ceux d’hier, « les nôtres », se rappellent-ils un brin nostalgiques.

H.J.

 

Commentaires 

 
#4 Enseignement en Tunisie
Ecrit par OMNIZAR     18-09-2008 15:01
Désolée Mr Jaziri, pour cette erreur d'inattention, car D ne peut pas être l'initial du mot maîtrise. Qu'est- ce que vous voulez c'est le jeûne!!!
 
 
#3 retour sur le commentaire(2) d\'OMNIZAR
Ecrit par jaziri     18-09-2008 02:41
pour le commentaire(2) fait par OMNIZAR je tiens à souligner que LMD signifie bien( Licence, mastère, doctorat ) et non( Licence, mastère, maîtrise) ,merci.
 
 
#2 Enseignement en Tunisie
Ecrit par OMNIZAR     16-09-2008 16:21
Je suis tout à fait d'accord avec l'avis d'amonna. Néanmoins, je pense qu'en plus de la surcharge des programmes s'ajoute l'arabisation des études tout au long des 9 années de l'enseignement de base. Je donne l'exemple de la discipline: sciences de la vie et de la terre, et bien une grande partie est reprise en français au premier cycle de l'enseignement secondaire. Je suis arabe et fière de l'être mais je trouve qu'arabiser des matières scientifiques pour les reprendre par la suite en français est une perte de temps et surtout néfaste pour l'élève qui finit de ne maîtriser aucune langue.
Pour rattraper l'occident anglo-saxon (surtout les nouvelles technologies) il serait temps d'introduire l'anglais dès la deuxième année de base.
Autre mal de l'enseignement chez nous c'est la durée des études: 9 ans en école de base + 4 ans en secondaire l'élève est bachelier à 19 ans, alors que d'autres pays on est bachelier à 17 voire à 16 ans seulement.
Je n'ai pas parlé de l'enseignement supérieur car on n'a pas assez de recul pour évaluer le système LMD (Licence, mastère, maîtrise)!!!
 
 
#1 l\'Enseignement en Tunisie
Ecrit par amonna     16-09-2008 01:31
ce qui est certain c'est que la qualité de l'enseignement est en baisse de génération en génération malgré les réformes successives.des programmes surchargés,une complication du parcours scolaire,du bourrage de crane sans que nos enfants retiennent l'essentiel.
un titulaire du certificat d'études des années cinquante était plus instruit qu'un bachelier d'aujourd'hui!
 
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