Région arabe : BCE met en garde contre l’effondrement des Etats nationaux

Publié le Mercredi 02 Mars 2016 à 16:00
BCE devant les ministres de l'Intérieur arabes. Le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a qualifié la conjoncture régionale de critique. "L’explosion des situations internes  dans certains de nos pays est un avertissement quant aux dangers d’effondrement des Etats nationaux, du démantèlement des institutions, de la propagation du chaos et de l’insécurité".  

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la 33ème session du conseil des ministres de l’Intérieur arabes, à son siège aux Berges du Lac, BCE a indiqué ce mercredi 02 mars, que les défis auxquels fait face notre région sont sans précédent, de part leur gravité et leur diversité, énumérant les dangers à l’origine de leur exacerbation à l’instar de la discorde confessionnelle, la polarisation internationale, les luttes intestines sur la base de l’identité, et de l’appartenance confessionnelle, ethnique, et politique.  "Ces facteurs constituent un terrain fertile pour la montée des groupes armés, notamment l’organisation terroriste Daesh. Celle-ci vient en tête des menaces contre la sécurité nationale arabe, étant une force d’attraction des combattants dans la nation arabo-musulmane, et dans le monde, et du fait de ses plans visant la chute de l’Etat national moderne", a-t-il souligné. 

La région arabe doit revoir ses priorités

BCE a pressé la région "à revoir ses priorités et à concevoir un système de sécurité arabe collectif et global, susceptible de préserver nos pays, nos sociétés et nos intérêts des dangers endogènes et exogènes".

Il a appelé les pays arabes "à adhérer totalement au règlement des conflits infiltrant leurs sphères vitales et à procéder à un traitement solidaire des causes dont se nourrit le terrorisme, notamment la dégradation du niveau du développement, la hausse du taux de la pauvreté et du chômage, la propagation de la culture de l’extrémisme, du fanatisme, de la haine et l’atteinte programmée à la religion musulmane".

"Notre bataille contre le terrorisme se poursuit tant qu’il n’est pas extirpé, et requiert des fronts internes, unis et solidaires, comme elle exige de transcender l’enfermement, qui fait que chaque pays planche sur ses soucis sécuritaires internes et se détourne de son environnement arabe".

"Etant donné que la sécurité arabe est un tout indissociable, la cause palestinienne doit demeurer la boussole du régime régional arabe, étant la clef de la sécurité et de la paix dans la région et dans le monde, et ce en consolidant les droits nationaux du peuple palestinien, en exploitant l’unanimité internationale autour de la solution des deux Etats, et la progression des  reconnaissances de l’Etat palestinien pour relancer la cause palestinienne et parvenir à une solution définitive à une échéance déterminée", a-t-il prôné. 

Des dangers sans précédent guettent la Tunisie
Evoquant la situation locale, le chef de l’Etat a souligné que la Tunisie est aux prises avec des dangers sans précédent qui menacent sa sécurité nationale, sa stabilité politique, ses institutions et ses attributs économiques et culturels.

La poursuite de dégradation de la situation en Libye constitue une menace directe pour la Tunisie, qui est parmi les pays les plus exposés aux répercussions de la crise libyenne, a-t-il dit.

"Le pouvoir grandissant des groupes terroristes, la propagation du chaos et des conflits armés dans d’autres pays arabes touchent notre stabilité et sécurité collectives", a-t-il encore déploré. 

Le locataire de Carthage a affirmé que la guerre contre le terrorisme est devenue depuis l’attentat contre le musée du Bardo le 18 mars 2015, une priorité nationale. "Ce qui requiert une approche globale comportant les dimensions sécuritaire, politique, économique, sociale, religieuse, culturelle et médiatique, et tout ce qui est de nature à garantir l’invulnérabilité de l’Etat, la réhabilitation de l’individu et de la collectivité et leur immunisation contre le désespoir, l’extrémisme, et la violence. Comme elle exige l’instauration d’institutions civiles et constitutionnelles susceptibles d’appuyer ces orientations et d’atteindre ces objectifs".

Immuniser le front politique intérieur 

Le chef de l’Etat a encore indiqué que la Tunisie avait atteint "un niveau avancé de sécurité politique, en écartant la culture d’affrontement, à la faveur de la voie du dialogue, du consensus et de la reconnaissance du pluralisme, du droit à la différence, sans discordance autour des constantes nationales".

Cette approche nous a permis d’assurer l’immunité politique de notre front intérieur afin que nos efforts ne soient pas dispersés dans des batailles marginales, a-t-il souligné, "ce qui nous incite à progresser davantage sur la voie de réalisation de notre sécurité culturelle, intellectuelle et religieuse, à travers la consécration des valeurs de tolérance, de modération et d’attachement à l’identité nationale avec l’ouverture sur autrui". 

"Nous devons également nous attacher au principe selon lequel la religion est pour Allah, et la patrie pour tous. Aucune partie partisane n’a le droit de prétendre représenter l’Islam, de le monopoliser ou de marchander avec à des fins politiques. Nous sommes un peule dont la quasi majorité est musulmane, et n’accepte pas de ce fait les surenchères autour de sa religion", a fait valoir BCE.

"L’Islam constitue, dans son texte et son esprit, la base de la sécurité globale. Il renvoie, sur le plan linguistique, à la paix, et à la sécurité et est source de sérénité et de quiétude". L’Islam est innocent de ceux qui appellent au meurtre, au terrorisme, à la rancune et à la barbarie. Le vrai musulman croit que la sécurité de son peuple et son hôte est une responsabilité dont l’atteinte est une violation à sa foi et son honneur, a-t-il expliqué.

Pour des lois criminalisant le ralliement aux milices terroristes

BCE a évoqué l’adhésion de la Tunisie à la coalition internationale contre Daesh, "étant consciente que le terrorisme est un phénomène transfrontalier menaçant la sécurité et la stabilité dans le monde", comme elle a annoncé son adhésion à l’initiative de l’Arabie saoudite de créer une coalition islamique contre le terrorisme, a-t-il dit.

La Tunisie a foi que sa sécurité est indissociable de celle de la nation arabe, a-t-il souligné, évoquant le souci constant de notre pays d’appuyer les instruments de l’action arabe commune, notamment le conseil des ministres de l’Intérieur arabes, vu le fardeau qu’il porte pour protéger la société arabe de tous les fléaux et dérives. 

Il a plaidé pour "une coordination quotidienne entre nos institutions sécuritaires et la modernisation continue de nos stratégies en matière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la contrebande, la drogue, l’immigration clandestine, la traite des personnes, et la destruction du patrimoine civilisationnel".

Béji Caïd Essebsi a appelé "à émettre des lois criminalisant le ralliement aux milices terroristes, à en assécher les sources de financement, et à les empêcher d’utiliser les technologies de communication modernes et les réseaux sociaux pour notamment influencer notre jeunesse et l’utiliser comme carburant dans les foyers de tension et de combat".
Gnet


 

Commentaires 

 
+3 #1 un pays souverain?
Ecrit par Royaliste     03-03-2016 11:53
la troika a organise le congres des amis de la syrie et a decide de vendre des milliers de tunisiens pour disloquer la syrie

le gouvernement actuel continue a etre l excecutant aveugle des ordres des monaques des pays du golfe
 
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