Que faire pour éviter un million de chômeurs à la Tunisie ?

Publié le Lundi 12 Septembre 2011 à 16:36
En Tunisie, le nombre de chômeurs ne cesse de croitre depuis quelques années. Il est actuellement autour de 700 000, et si  l'Etat et le secteur privé ne mettent pas les bouchées doubles pour sortir la Tunisie de la crise actuelle, ce nombre pourrait atteindre le 1 million selon les estimations de l’Etat. Ce pour quoi les ministères de la Formation professionnelle et de l’Emploi et du Développement régional, en coordination avec les différentes parties prenantes de l’emploi organisent : « le mois de l’emploi et du développement régional », qui se déroulera du 12 au 30 septembre 2011.

«La question que l’on doit se poser, c’est comment créer de l’emploi dans les 24 gouvernorats. On a toujours entendu parler d’un taux de chômage global mais jamais des écarts de taux de chômage entre les régions. On parle d’un taux de pauvreté global de 3.8%, alors que ce taux varie entre 1% et 12.8%, en fonction des régions », dit Abderrazek Zouari, ministre du Développement régional. Selon lui, l’effort consenti par le ministère de l’Emploi à créer 50 000 emplois alors que la croissance du pays est de 0%, est extraordinaire. Mais, il faut qu’il y ait à côté de cela une réforme profonde de l’administration. « Que celui qui prétend pouvoir élucider la question des disparités régionales en 4 mois, se manifeste…celui qui prétend cela ne peut être qu’un politicien, or je ne le suis pas ». Cette mission est en effet, certes compliquée et nécessiterait beaucoup de temps mais possible si certaines conditions se réunissent. Entre autres, un nouveau découpage administratif, avec la création d’un bassin d’emploi dans chaque région. «Il faut que chaque région ait son indépendance en instaurant une démocratie locale », dit Abderrazek Zouari.

Le centre et le nord-ouest de la Tunisie sont les plus touchés par le chômage, «un enfant né dans ces régions a moins de chance de s’en sortir et de trouver du travail qu’un enfant d’une autre région», explique Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires sociales. Pour pourvoir du travail à une seule personne, il faut en moyenne 50 000 dinars d’investissement.  Pour sa part le ministre des Finances, Jalloul Ayed, ayant assisté au sommet du G8 des ministres des Finances tenu à Marseille le 10 septembre 2011, a rapporté la prédisposition des pays ayant participé à ce sommet, de prêter main forte à la Tunisie. La délégation tunisienne avait présenté «le plan jasmin" commandé par le G8, qui présentait les besoins de la Tunisie. Les pays du G8 et leurs partenaires s’étaient engagés à mettre à la disposition des pays du printemps arabe, 38 milliards de dollars de finanacements. «Pour ceux qui crient au surendettement, je réponds que c’est au contraire un investissement pour l’avenir de nos enfants. Ce qu’il nous faut actuellement, c’est une réforme sérieuse du système bancaire et financier, de l’administration publique, une réforme de l’éducation et de la justice », dit le ministre des Finances.

Durant ce sommet, les pays arabes se sont montrés enclins à venir investir en Tunisie, «à condition que nous leur assurons un climat sain et stable, nous avaient dit nos interlocuteurs qataris », ajoute le ministre.

La capacité de l’Etat à investir étant actuellement très limitée, les ministres présents se sont accordés à dire que c’est le secteur privé qui devrait le faire. Toutefois, l’Etat doit ouvrir la voie aux investisseurs privés en rendant le climat plus propice et en réétudiant les cadres réglementaires qui touchent aux affaires et à l’économie. 
Jalloul Ayed a parlé de l’importance de la caisse de dépôt et de consignation et du Fonds générationnel, « qui servirait à aider les privés qui  n’ont pas la capacité d’investir», dit-il.

Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a évoqué dans son allocution l’importance de la bonne gouvernance : «parce que la mauvaise gouvernance à un coût plus ou moins lourd. Et que la démocratie n’est pas synonyme de bonne gouvernance systématique. Le régime doit être fort, stable et responsable vis-à-vis du peuple », dit-il.

Ce mois de l’emploi qui aura lieu dans tout le territoire tunisien, « prévoit des journées thématiques et sectorielles, sous le slogan «Pour un nouveau pacte de développement ». L’emploi est une responsabilité que l’on partage tous », avait débuté Said Aïdi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi.

Le Premier ministre, Beji Caid Essebsi, dont la présence était programmée pour l’inauguration des travaux, s’était désisté ce matin, à cause d’une «extinction de voix», avait annoncé le ministre Saïd Aïdi.
Chiraz Kefi






 

Commentaires 

 
+1 #8 @GNET
Ecrit par Zine Ben Ali     14-09-2011 11:49
Apparemment vous n'avez aucun sens de l'humour! La prochaine fois je ferai précéder mes commentaires de la mention: "sérieux s'abstenir".
 
 
+2 #7 Réponse à Haykel (et aux zôtres)
Ecrit par Si Toyen     13-09-2011 19:58
Salam,

Notre administration c'est nous, ses pratiquent sont les nôtres.

L'administration ne changera que si nous changeons, ses pratiques ne changeront que si les nôtres changent... de préférence Tawwa! ;-)

La vérité est ailleurs...

Salam
 
 
-4 #6 RE: Que faire pour éviter un million de chômeurs à la Tunisie ?
Ecrit par Ben Whirlpool     13-09-2011 19:58
Ben, comme d'habitude, envoyer 1 million d'émigrés en Europe, comme ça les chômeurs seront là-bas et pas en Tunisie.
 
 
-1 #5 Diminuer la cotisation Patronale à la CNSS
Ecrit par Si Toyen     13-09-2011 19:52
Salam,

Puisqu'il n'y aura plus de détournement -faramineux- de fonds, on peut penser à la diminution de la cotisation patronale à la CNSS (> 20% !), qui pour autant ne va pas s'appauvrir, et donc permettre aux patrons d'embaucher et aux investisseurs de risquer.

Surtout en matière de sociétés de services, qui rament à cause des charges patronales.

L'impôt sur les bénéfices n'est pas incriminé -ici-, car s'il y a bénéfs, pas de problème d'en rendre une partie à ... César.

Salam.
 
 
+4 #4 RE: Que faire pour éviter un million de chômeurs à la Tunisie ?
Ecrit par BROMEST     13-09-2011 13:55
TOUT SIMPLEMENT IL FAUT TRAVAILLER ET ARRETER LES SIT IN POUR NE PAS PERDRE ENCORE PLUS D'EMPLOIS.
PAR LA SUITE C'EST AUX POLITIQUES DE FAIRE LEURS BOULOTS.
ON PEUT AMELIORER LA SITUATION SI LA DOUANE,LES FINANCES,LA MAGISTRATURE ET LA POLICE ACCOMPLISSENT HONNNETEMENT LEURS TACHES.
 
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