Projections 2014-2044 : La Tunisie vient de connaître un baby boom (INS)

Publié le Jeudi 23 Juillet 2015 à 13:29
Les Tunisiens ont eu beaucoup d'enfants ces dernières années. Les résultats de projections démographiques 2014-2044 ont été présentés hier, mercredi 22 juillet, lors d’un atelier organisé à Tunis par l’Institut national de la Statistique (INS). Ces projections sont basées sur les résultats du recensement général de population et de l’Habitat de 2014, ainsi que sur les données de l’état civil notamment les naissances et les décès. (Voir : Tunisie/ Population : Au revoir jeunesse, bonjour vieillesse !)

Elles serviront de base à la préparation du prochain plan de développement économique et social pour la période 2016-2020, et permettront de guider les prévisions sectorielles (santé, éducation, logement, etc.).

Selon le modèle des Nations-Unies, la population en Tunisie atteindrait en 2029 :
-11,803 millions d’habitants pour l’hypothèse basse
-12,504 millions d’habitants pour l’hypothèse moyenne
-13,205 millions d’habitants pour l’hypothèse haute.

Pour 2044, ces chiffres sont respectivement de 11726, 13085 et 14487.

Depuis la fin de la dernière décennie, on a commencé à observer une hausse du nombre des naissances ayant pour corollaire une hausse des taux de fécondité, souligne l'INS. Le nombre des naissances est ainsi passé de 182478 naissances en 2005, à 225887 naissances en 2014.

La pyramide des âges obtenue à partir du résultat du recensement de 2014 reflète l’évolution de la fécondité. L’évolution de la tranche d’âge 0-4 ans et 5-9 ans est due à l’élévation du nombre de naissances durant la dernière période.

Entre avril 2004 et avril 2009, on a compté 935985 naissances, alors que le nombre des 5-9 ans est de 854574, soit un rapport de 90,9 %. Ce rapport est de 92,4 % si on compare les naissances entre avril 2009 et avril 2014, et la population du groupe d’âge 0-4ans.

L’indice synthétique de fécondité (ISF, moyenne d'enfant par femme) a connu une hausse importante passant de 2,16 en 2004, à 2,20 en 2009 pour atteindre 2,46 en 2014.

La hausse de la fécondité s’explique par l’augmentation du nombre des mariages en grande partie, due à l’entrée des cohortes nombreuses nées dans les années 1970-1980.

S’appuyant notamment sur les projections des Nations-Unies, l’INS estime fort probable que la fécondité amorce une baisse à compter de 2014. A fortiori que le rythme d’accroissement des naissances est en train de régresser. Idem pour les mariages qui affichent une tendance baissière, après avoir évolué selon une cadence haussière pendant huit ans.

Après une augmentation, les mariages repartent à la baisse
Le nombre de mariages a connu une augmentation continue entre 2004 et 2012. Les contrats de mariage sont passés de 78097 en 2004 à 109681 en 2012. La tendance était à la baisse en 2013 et 2014 avec respectivement 108312 et 106102 nouveaux couples qui ont convolé en justes noces.

L’analyse de la structure des groupes d’âge des mariés durant les 10 dernières années ne monte pas un changement significatif tant pour les hommes que pour les femmes, un résultat confirmé par le recensement de 2014. Bien que la proportion des célibataires ait baissé entre 2004 et 2014, pour les hommes et les femmes, la proportion de célibataires par groupes d’âge, entre 15 et 49 ans ne montrent pas des changements importants.

Les mariages des femmes par catégorie d’âge montrent que 6,85 des femmes qui se sont mariées en 2013 appartiennent à la catégorie d’âge 15-19 ans. La plus grande proportion des nouvelles mariées en 2013 est celle des 25-29 ans (34,78 %). Ce sont 26,35 % de femmes âgées de 20-24 ans qui ont dit oui au prince charmant en 2013.

Durant la décennie 2004 – 2014, le célibat reste important chez les femmes et les hommes avec quelques variations selon les tranches d’âge. Le nombre des célibataires des 25-29 ans est passé de 52,7 % chez les femmes en 2004 à 50,9 % en 2014, chez les hommes, il a quelque peu baissé en 2014 avec 83.7 % contre 84.1 % en 2004. Chez les 30-34 ans, le célibat a concerné 28 % des femmes en 2004 et 28.4 % en 2014. Chez les hommes, il a touché respectivement 50.1% et 53.5%. En 2014, 9,3 % des 45-49 ans chez les femmes, et 6.8% chez les hommes étaient célibataires, contre 13,7 % des 40-44 ans chez les femmes, et 12.9 % chez les hommes qui n’ont pas trouvé l’âme sœur, pendant la même année.

Gnet