PPP, un nouveau parti qui prône la rupture avec le passé

Publié le Lundi 30 Mai 2011 à 16:46
Parti pour le ProgrèsLe bureau politique du Parti pour le Progrès, nouveau-né du paysage politique, a donné ce matin sa première conférence de presse, depuis sa date de création le 24 mai 2011. Fathi Touzri, médecin psychiatre et opposant de longue date au régime de Ben Ali, est le porte-parole et co-fondateur du parti.

«Ce qui nous réuni c’est un projet politique, une cause, une mission, commence Fathi Touzri, ce sont la rupture avec le régime déchu, un meilleur avenir, une meilleure gestion de notre pays et la perpétuité des valeurs comme l’égalité et la justice».  Il a aussi déclaré qu’il n’est pas possible d’avancer sans faire une évaluation du passé et un bilan des erreurs commises. "Nous commençons par établir les valeurs et les principes sans lesquelles il n’est pas possible de faire de la politique. Il faut que l’on sache qu’il est possible de faire de la politique sans mercantilisme, sans que ça ne devienne un business familial, loin des pratiques corrompues du passé", a-t-il dit.

Le porte-parole du Parti pour le Progrès a expliqué que le projet politique du parti était aussi d’aller progressivement vers la démocratie "parce que la route est longue et la dictature est ancrée dans les familles, les institutions, les administrations … ". Selon lui, le terreau est propice pour l’instauration d’une démocratie, "mais il existe des forces contre-révolutionnaires, qui empêchent d’aller vers la démocratie".

Pour passer d’un régime totalitaire à une démocratie participative, toute économie traverse une période d’extrême libéralisme, d’injustice et de déséquilibre social, le temps que l’Etat régule le marché. "Il faut que l’Etat garde son aura, sa force sans qu’il ne soumette à lui le citoyen. Il faut qu’il protège celui-ci, et lui donne les moyens de se protéger et de se défendre s’il rentrait en conflit avec l’Etat ou de grandes structures", a dit Fathi Touzri. 

Il a également évoqué la coopération économique entre la Tunisie et les pays de la rive nord, qui, selon lui, devrait être une coopération équitable, "une coopération qui doit être réévaluée, et soumise à un bilan de parcours, pour savoir si elle a atteint ou pas son but. Nous devrions aussi coopérer avec le sud, où nous avions par le passé raté des opportunités considérables en ignorant ce marché", a dit le porte-parole du parti, avant d’ajouter que l’éducation, la formation, et la santé doivent être au centre des préoccupations de l’Etat, «pour donner leur dignité aux individus ».  Fathi Touzri a tenu lors de cette conférence de presse un discours simple, accessible et dévoilant la volonté d’être proche du peuple. Il n’a pas hésité à rappeler ses origines modestes qui lui ont malgré tout permis de réussir sa carrière professionnelle. Il place d’ailleurs, le parti parmi la gauche modérée. Un parti qui défend les défavorisés en s’attachant à la modernité, l’émancipation de l’homme et de la femme, la liberté, l’innovation, le travail et les valeurs arabo-musulmanes.

Interrogé sur la position du parti quant au report des élections au 16 octobre prochain (au lieu du 24 juillet 2011), Fathi Touzri estime que c’est un report salutaire "nous pensons que ni l’Etat,  ni le gouvernement, ni le peuple ne sont prêts pour le 24 juillet. C’est l’occasion pour les tunisiens de connaître plus les partis", s’est-il exprimé.

Quelle est la place du tourisme dans votre vision de l’avenir économique ? « ce secteur a des problèmes structurels et conjoncturels, il est très important puisqu’il emploie des milliers de personnes mais n’oublions pas qu’il est très énergivore, il dilapide beaucoup de ressources hydriques et ronge notre littoral… il faut une politique équilibrée pour ce secteur», dit Fathi Touzri.

Il a aussi répondu que le parti est financé par ses membres, et qu’il se soumettrait à la loi sur le financement des partis, quand celle-ci verra le jour.

Interrogé par Gnet sur les raisons de sa scission du Parti démocratique progressiste, Fathi Touzri évoque des différends sur l’approche politique et la structure du parti. "Nous étions un courant au sein du parti, nous avions proposé des changements mais les écarts se sont creusés et nous avions décidé de nous retirer", dit-il sans plus de précisions. Fathi Touzri avait fait partie du PDP pendant 9 ans, avant de se retirer en 2009. le prochain meeting populaire du parti se tiendra le samedi 4 juin 2011, à la coupole d’El Menzah.

Chiraz Kefi


 

Commentaires 

 
#10 VIVA LA REVOLUCION
Ecrit par M SKHIRI     02-06-2011 13:35
Je ne comprends pas les gens qui créent encore des partis qui prônent au faite grosso modo les mêmes valeurs que ça soit de gauche ou de droite ou du centre. Ma question pour ces nouveaux "entrepreneurs" est la suivante:
Qu'est ce qu'ils rapportent de nouveau?
Est ce qu'ils ne se retrouvent dans aucun parti des 70 partis existants?
Leur programme s'ils en ont se limitent seulement à rompre avec le passé, contre le RCD, contre tel ou tel autre parti ou idée pour l'emploi des jeunes et une distribution équitable des richesses et c'est tout. Dans ce brouillard politique l'effritement des voix profite à un ou deux parti sans plus, alors j'invite les nouveaux "entrepreneurs politique" à s'unir autour d'un pôle de gauche ou de centre ou de droite afin de nous permettre de voir clair, à moins que la nouvelle campagne électorale aura pour programme TOUS PRÉSIDENTS c'est à dire 10 millions de présidents et vive l'anarchie et "VIVA LA REVOLUCION".
 
 
#9 PASSE ET FUTUR
Ecrit par khammous     01-06-2011 23:32
Rompre avec le passé n'est pas prévoir l'avenir.
Alors dîtes nous °° gouverner c'est prévoir °° ou °° gouverner c'est rompre avec le passé °°.
On n'en apprend toujours ....
 
 
#8 BON COURAGE 3P
Ecrit par Chams     31-05-2011 17:12
Je vous encourage Dr Touzri sur la voie de la persévérance...
 
 
#7 Re @HatemC
Ecrit par zico     31-05-2011 15:05
Dans ces conditions, le tunisien va être confronter à une equation simple: Voter pour ENNADHA, c'est le seul parti qui a une visibilité avec PDP de Chebbi
C'est pour cette raison que Ennahdha et le PDP veulent des elections illico presto. Il ya assez de brouillard dans l'armosphere electorale que ce sont les deux seuls partis visibles. D'un coté Ennahdha qui utilise les mosquées comme tribunes politiques et essaye de faire un lavage de cerveau en règle surtout parmis les tunisiens simples d'esprit.
De l'autre coté, il ya le PDP qui est soudainement devenu parti tellement riche capable de financer des campagnes publicitaires un peu partout. Biensure tout ca avec un financement ultra transparent nous assure-t-on. Il parait que certains tunisiens en pleine crise financiere et économiques sont prêts a ércire des chèques au PDP!
Logiquement les anciens du RCD devrai voter PDP parceque c'est le seul parti qui pourra garantir une continuté avec le passé. D'ailleur N. Chebbi l'a bien démontré il a été dans un gouvernement de transition qui a été une continuité du gouvernement Ben Ali.
Tous les autres partis ne sont la que pour brouiller les cartes et ils vont disparaitre aussi vie qu'ils sont apparus
 
 
#6 RE: PPP, un nouveau parti qui prône la rupture avec le passé
Ecrit par HatemC     31-05-2011 12:05
Dans ces conditions, le tunisien va être confronter à une equation simple: Voter pour ENNADHA, c'est le seul parti qui a une visibilité avec PDP de Chebbi
 
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