Pour quelles raisons des Tunisiens ont-ils mis fin à leurs jours en octobre ?

Publié le Mercredi 18 Novembre 2015 à 16:18
Les mouvements protestataires ont considérablement augmenté en octobre 2015 avec 910 actions, par rapport à septembre (398), selon l’Observatoire Social Tunisien, un accroissement qui s’explique par certaines circonstances à l’instar de la rentrée scolaire, la rentrée universitaire, la rentrée sportive, la rentrée politique et de l’année juridique mais aussi par une politique de gestion des conflits quasi-absente de l’Etat ou se limitant  à gérer les urgences sans solutions de fond.

Les 24 gouvernorats du pays sans exception ont connu une recrudescence  notable des mouvements de protestation, avec des fréquences plus importantes à  Tunis, Gafsa, Médenine, Kairouan et Sfax.

En dépit d’une constance des mouvements observés, le gouvernorat de Bizerte continue à être le haut lieu des protestations qu’a enregistré le mois d’Octobre 2015, souligne cet observatoire relevant du  Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES).

Même les gouvernorats, relativement calmes durant les mois précédents, ont été gagnés par la vague protestataire  d’Octobre 2015. C’est le cas de Gabes, Siliana, Zaghouan, Tozeur, La Manouba, Monastir, Mahdia, Tataouine, Nabeul, El Kef et Beja. Idem pour l’Ariana et Ben Arous.

Durant le mois d’Octobre 2015, les mouvements de protestation ont revêtu un caractère violent dans 84 cas, avec une nette augmentation par rapport à septembre et août 2015.

La rentrée scolaire et universitaire a remis à l’ordre du jour les lacunes et les manques dont souffre le système éducatif tunisien ainsi que la lenteur des traitements par les instances gouvernementales de tutelle. Ceci a engendré, sur l’ensemble du territoire tunisien, un nombre assez important de manifestations citoyennes aussi bien revendicatrices que dénonciatrices initiées par tous les acteurs impliqués dans ce secteur : cadres éducatifs, cadres administratifs, étudiants, élèves et parents d’élèves.

Par ailleurs, la lutte contre le commerce parallèle et les décisions restrictives des instances frontalières libyennes ont engendré des mouvements contestataires dans les zones frontalières, ayant en majorité revêtu un caractère violent.
 
Le milieu sportif a connu aussi des mouvements protestataires concernant notamment certains dossiers de gestion financière douteuse. Certains gouvernorats ont connu des manifestations citoyennes collectives exprimant le mécontentement de certains fidèles  concernant les nominations dans les mosquées, allant jusqu’au blocage de la prière du vendredi pendant plusieurs semaines consécutives.

Suicide : La tranche d’âge 26 à 35ans est la plus touchée
Les suicides et tentatives de suicide ont été moins fréquents en octobre, qu’en septembre avec 27 cas de moins, répartis à raison de 31 cas masculins et 11 cas féminins.      

Un enfant de 11ans, originaire de Kasserine, est décédé en voulant reproduire une scène télévisuelle, souligne l’observatoire. Sept jeunes, dont 3 filles,  âgés entre 16 et 25 ans ont tenté de mettre fin à leurs jours, ou se sont suicidés ou en octobre. Le suicide et tentatives de suicides ont le plus touché, selon l’Observatoire Social Tunisien, la tranche d’âge de  26 à 35 ans, notamment le sexe masculin.

Certains cas auraient pu être évités s’il y avait eu une campagne de sensibilisation et d’accompagnement aux proches des victimes, initiée par les instances de tutelle auprès de la population comme le cas notable de cette jeune femme dans la région de Bouhajla (Kairouan) qui s’est donnée la mort après le suicide de son futur époux, le jour de noces ou cette mère, originaire de Kairouan, n’ayant pas pu survivre au suicide de sa fille, a mis fin à ses jours.

L’observatoire a relevé à travers les 24 gouvernorats du pays 17 cas de suicide et tentatives de suicide par pendaison, 16 cas par immolation, 3 actes de précipitation, un cas par ingestion chimique et un cas par arme à feu. Bizerte a connu 3 cas de suicide celui d’une mère de 2 enfants, celui d’une jeune fille de 31 ans, pour raison de précarité sociale et le cas d’un agent de la sécurité de 25 ans. Jendouba a vu le suicide d’un cinquantenaire, père de 4 enfants, Kairouan a connu  2 cas de suicide masculins par pendaison et 2 cas de suicides féminins l’un par pendaison et l’autre par précipitation dans le puits domestique.

Le siège du gouvernorat de Kebilli a été le lieu qu’a choisi un jeune homme pour mettre fin à sa vie en sautant du toit.

Le gouvernorat de Nabeul a été le théâtre du suicide notable d’une jeune fille de 18 ans pour raisons inconnues et d’un jeune homme de 17 ans pour incapacité pécuniaire l’empêchant de rejoindre les bancs de l’école. Une famille composée de la mère, du père et de leur fille ont tenté de boire de l’eau de javel afin de dénoncer l’incarcération de leur fils. Le Quartier d’EL Manar à Tunis a vu le suicide d’une jeune de 32 ans pour différends familiaux.

Deux jeunes s’immolent par le feu, dans le gouvernorat de Sfax, le premier pour différends entre voisins et le second pour saisie de sa marchandise de contrebande constituée de 3060 paquets de cigarettes.

Un instituteur remplaçant a tenté de se suicider à Monastir, en s’apercevant qu’il pourrait être au chômage. Un agent douanier a mis fin à ses jours suite au refus, par la direction, de le réintégrer à son poste après une convalescence due à des difficultés psychologiques. Un ancien employé du secteur touristique a tenté de mettre fin à ses jours. Une mère de 2 enfants,  anciennement employée dans le secteur touristique a tenté de mettre fin à ses jours à Sousse.

Le gouvernorat de l’Ariana a connu le cas de cet homme ayant tenté de se suicider suite à la destruction de son kiosque par les instances municipales après avoir reçu maints avis municipaux.

Mehdia, un instituteur suppléant a mis fin à sa vie suite à la situation précaire dans laquelle il était depuis des années, et un surveillant général a tenté de se suicider sans raisons apparentes.

D’après Rapport de l’OST

   


 

Commentaires 

 
-1 #1 C'est un choix
Ecrit par Royaliste     19-11-2015 12:23
Un citoyen adulte qui met fin a sa vie est un choix personel que la société doit respecter.
 
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