Par loyauté aux martyrs, préservons la Tunisie de l’ingérence étrangère !

Publié le Vendredi 08 Avril 2016 à 17:31
Le mouvement contestataire du 09 avril 1938.L’histoire de la Tunisie moderne est loin d’être un long fleuve tranquille. C’est plutôt un combat incessant, et des luttes transmises de génération en génération, pour que ce petit pays niché dans la partie septentrionale de l’Afrique, préserve sa souveraineté et sa dignité.

Il n’y a pas eu un, mais des combats, lesquels quoiqu’espacés dans le temps, sont imbriqués, par ce fort sentiment patriotique, et cet attachement à l’invulnérabilité du territoire national. Les contextes sont différents, mais le motif des luttes est le même : un pays souverain et indépendant,  et un peuple libre et affranchi de toutes les formes de domination et d’asservissement. 

Lorsque nos anciens ont investi les rues le 09 avril 1938, c’était pour dire tout leur rejet du protectorat français, réclamer des réformes politiques et l’avènement d’un parlement tunisien, prélude à l’indépendance du pays. Des contestations qui ont été réprimées dans le sang par les forces coloniales, marquant un tournant du mouvement national, avec la dissolution du néo-Destour dont plusieurs militants sont arrêtés et contraints à l’exil, alors que d’autres sont entrés dans la clandestinité.

Dès lors, des Tunisiens ont pris le maquis, et les luttes ont redoublé d’intensité. Le sens de sacrifice sans égal affiché par des combattants aguerris, a eu raison 28ans après des forces coloniales, donnant lieu le 20 mars 1956 à la Tunisie indépendante. C’était un aboutissement, mais pas la fin ; commençait alors le combat pour la construction de la Tunisie postcoloniale, qui était loin d'être une sinécure.

Le vœu pieux de Bourguiba

Pendant ses soixante ans d’indépendance, le pays a avancé sur plusieurs registres, mais a accumulé les retards politiques et socio-économiques, qui l’ont empêché de sortir du sous-développement et de s’arrimer à la locomotive des pays avancés, un vœu pieux que Bourguiba répétait à l’envi dans ses discours.

Après 31 ans de Bourguibisme et 23 ans du  régime qui lui a succédé, le modèle postindépendance s’est essoufflé, miné qu’il était par des dérives et des abus de toutes sortes, jusqu’à s’éloigner totalement de l’idéal de l’origine, celui que caressaient les générations de l’indépendance.

Cette déviation  était une déloyauté pour les martyrs de 1938 et ceux qui leur ont succédé, que le soulèvement du 17 décembre – 14 janvier a tenté de corriger, en ressuscitant leur esprit combatif pour soustraire le pays au despotisme, et rétablir la liberté, la justice et la dignité du peuple.

Là aussi, plusieurs martyrs civils, sécuritaires et militaires sont tombés pour faire chuter un régime autocratique, permettre au pays de réussir sa transition démocratique, et en prémunir le modèle sociétal contre l’offensive terroriste sans précédent qui l’a pris pour cible.

Les résultats réalisés ne sont pas certes à la hauteur des sacrifices consentis, mais la situation tunisienne est nettement meilleure que celle qui prévaut dans la région. Le climat pacifique dont la Tunisie jouit à ce stade, malgré une multitude de défis et de difficultés qui l’assaille de toutes parts, c’est à ses martyrs, et à leur sens de sacrifice qu’elle le doit.

Témoigner notre gratitude à nos martyrs, revient à tirer les enseignements de leur combat, œuvrer à ne pas dilapider les acquis rendus possibles par leur courage et leur engagement, et tâcher à préserver l’indépendance et la souveraineté de la Tunisie. Lesquelles sont aujourd’hui menacées par une dépendance de l’aide étrangère qui prend des proportions inquiétantes, soit des grandes puissances, soit des institutions financières internationales.

Plus l’on sera tributaire du soutien étranger pour gérer nos affaires intérieures et surmonter les défis économiques, sécuritaires et autres qui nous guettent, et plus le taux d’endettement augmente ; plus on sera vulnérable à l’ingérence étrangère aux conséquences redoutables.

Notre planche de salut pour échapper au néocolonialisme et à la domination extérieure, c’est de prendre véritablement notre destin en main, à travers le retour au travail, la création et la fructification des richesses.
H.J.

 

Commentaires 

 
#1 RE: Par loyauté aux martyrs, préservons la Tunisie de l’ingérence étrangère !
Ecrit par Montygolikely     11-04-2016 10:49
Malheureusement, dans ce monde on doit composer avec ceux qui sont plus forts que nous, du genre ceux qui fabriquent et peuvent mettre à notre disposition l'armement sophistiqué qui nous aidera à éradiquer et à nous débarrasser, entre autres, de la vermine terroriste du mont Chaâmbi.
Alors, dans une époque où le pragmatisme et le réalisme sont rois, les excès de patriotisme naïf sont dépassés et inutiles...
 
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