Palestine : Haniyeh appelle à une nouvelle intifadha pour libérer al-Quds

Publié le Jeudi 07 Décembre 2017 à 10:35
Ismaïl Haniyeh Ismaïl Haniyeh a proclamé ce jeudi 07 décembre, la mort du processus de paix, et des accords d’Oslo. Dans un discours en des termes virulents, prononcé à Gaza, et retransmis en direct par al-Jazeera, au lendemain de la décision de Donald Trump, de reconnaitre al-Quds comme capitale d’Israël, le chef du mouvement Hamas a appelé à une intifadha palestinienne et arabe, dont la première étincelle doit éclater demain vendredi 08/12, pour la libération d’al-Quds et de la Cisjordnaie.

Ismail Haniyeh a appelé "à faire éclater la première étincelle d’une nouvelle intifadha, face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis", rappelant l’intifadha populaire ayant éclaté la dernière période à al-Quds, suite à la décision israélienne, d’installer des portiques de sécurité, ayant permis aux palestiniens de faire capituler Israël, d’humilier Netanyahu et d’entrer triomphants à la mosquée al-Aqsa.

Il a appelé l’autorité palestinienne à faire montre "d’audace, de courage et de responsabilité nationale et à s’affranchir des accords injustes et oppressants d’Oslo".

"Stratégie d’affrontement avec l’occupation israélienne et l’administration américaine"
Il a appelé à accélérer la réconciliation et l’unité palestinienne, à mettre de l’ordre dans les cadres de leadership palestinien pour décider d’une stratégie d’affrontement avec l’occupation israélienne et l’administration américaine.

Le numéro un de Hamas a réclamé une réunion palestinienne urgente rassemblant tous les dirigeants palestiniens pour étudier la situation actuelle et se mettre d’accord sur la politique palestinienne à venir. Cette réunion peut se tenir dans le cadre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au Caire, ou dans n’importe quelle capitale arabe, a-t-il suggéré.

"Aujourd’hui, al-Quds a été kidnappé, extorqué de son environnement palestinien, arabe et musulman, et il n’y a plus lieu de demi-mesures", s’est élevé le leader de Hamas, laissant transparaitre un sentiment de vif colère. Il a appelé "à alléger les pressions sur le peuple palestinien, à lever les sanctions et mettre un terme à l’embargo imposé à Gaza, pour permettre au peuple palestinien de reprendre ses forces, d’exprimer sa colère et son attachement à son droit éternel qui est al-Quds et la Palestine".

Haniyeh a pressé l’autorité palestinienne à mettre fin à la coordination sécuritaire avec l’ennemi sioniste en Cisjordanie. "Gaza et la Cisjordanie sont les deux ailes d’une même patrie", a-t-il lancé. "En même temps, qu’on tend à permettre au gouvernement d’agir à Gaza et en Cisjordanie, il faut permettre à la résistance d’agir en Cisjordanie", a-t-il exigé. 

Le chef de Hamas a qualifié la décision américaine de "casus belli", et d’agression contre les lieux saints musulmans et chrétiens, considérant al-Quds comme "le cœur battant de la Palestine". "La cause palestinienne est une cause de libération nationale, on n’est pas en train de quémander au seuil de n’importe quel pays, on revendique tout juste un droit", a-t-il asséné.

Haniyeh a juré de la capacité du peuple palestinien à défendre ses droits, et à contrer cette agression. "Le peuple palestinien ne capitulera pas, et ne se laissera pas imposer des équations, c’est lui qui va imposer les équations, soutenu en cela par la nation arabe e musulmane", a-t-il promis.

Il a considéré la décision américaine comme une agression contre les Palestiniens, contre tous les peuples arabes, musulmans et les libres de ce monde, appelant les pays arabes et musulmans à une position ferme et sérieuse pour défendre al-Quds, "lieu d’al-Isra et Miraj du prophète (son voyage nocturne de la Mecque à al-Quds et son ascension), celui qui a été libéré par Omar Ibn al-Khattab (2ème calife de l’Islam), par Salaheddine, et plusieurs autres compagnons et dirigeants arabes qui ont marché sur leurs pas dont Abdelkader Hussein et bien d’autres". 

"Appel à désamorcer la tension dans la région arabe face à un défi stratégique"

L’ex-Premier ministre de Gaza a appelé la région arabe à désamorcer les tensions, et à mettre un terme aux conflits qui la secouent, quels qu’en soient les mobiles et les raisons, étant devant un défi stratégique, devant une menace mettant en péril son existence en tant que Nation. "La Oumma doit s’unifier et prendre une décision dans le cadre de la Ligue arabe ou de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), en proclamant le boycott de l’administration américaine, et en arrêtant de traiter avec elle pour ce qui est des droits des Palestiniens", a-t-il dit.

"Netanyahu et Trump ont saisi l’occasion de cette situation régionale en or pour prendre cette décision et s’en prendre à la mosquée al-Aqsa". Ils ont été séduits par ce discours sur la normalisation, par les tractations en dessous et au dessus de la table, par une certaine pensée sioniste véhiculée par des intellectuels arabes etc. , pour exécuter ce complot, a-t-il déploré, exhortant la oumma à soutenir l’intifadha d’al-Quds, "car si al-Quds est perdu, tout sera perdu : notre honneur, notre dignité, notre boussole et notre raison d’exister".

Tout en saluant l’appel d’Erdogan à un sommet de l’OCI le 13 décembre à Istanbul, Hanihey a appelé à un sommet de la ligue arabe. "Quoi de plus grave que cette agression contre al-Quds, pour justifier un tel sommet," s’est-il interrogé. 

Toutes les ailes de Hamas en état d'alerte

Il a ajouté que des consignes ont été données à tous les membres de Hamas de l’intérieur et de la diaspora pour se tenir en état d’alerte et être prêts aux exigences de la prochaine étape, laquelle est "charnière dans l’histoire de la guerre avec les Israéliens".

"Le peuple palestinien va prendre son destin en main, le langage de la capitulation et de la lâcheté ne fait pas partie de notre glossaire", a-t-il affirmé, soulignant que la direction de Hamas est en réunion ouverte et permanente et a appelé toutes ses ailes à "la promptitude totale en vue d’affronter ce danger stratégique qui menace al-quds et la cause palestinienne". "Hamas est en conflit avec l’ennemi israélien, ses armes et sa force seront dirigées contre les sionistes et ne seront pas utilisées dans tout conflit intérieur", a-t-il souligné.

Haniyeh a salué le sursaut rapide des Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, des terres occupées de 48, de la diaspora, les pressant à poursuivre et à renforcer cet élan. "Trump et Netanyahu vont regretter cette décision", a-t-il fulminé, appelant que "le vendredi 08/12/2017 soit un jour de colère, et un début de l’intifadha pour la liberté d’al-Quds et de la Cisjordanie". "Comme le 8/12/1987 était le début d’al-Intifadha de la pierre, le 8/12/2017 doit être le début d’al-Intifadha pour al-Quds et de la libération de la terre", a-t-il tempêté.

Il s’est défendu que les Palestiniens se trouvent aujourd’hui dans un pétrin, excepté "ceux qui ont parié sur l’occupation et l’administration américaine". "Nous sommes tous à bord du même navire, nous devons être forts, unis et soudés, et nous devons surmonter tous les différends internes pour se consacrer à la libération d’al-Quds et d’al-Aqsa", a conclu le chef de Hamas.
Gnet