ONU Femmes : Harmoniser les lois pour lutter contre la violence

Publié le Dimanche 06 Décembre 2015 à 17:05
Une journée de sensibilisation à la violence à l’encontre des Femmes en Tunisie a été organisée à l’initiative de l’ONU Femmes, en partenariat avec une vingtaine d’associations et organismes au centre culturel d’El Menzah 6. Mot d'ordre : harmoniser les lois avec la Constitution.
 
Les participants à cette journée, qui s’inscrit dans le cadre des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ont lancé un appel à la mobilisation citoyenne pour l’adoption d’une loi intégrale de lutte contre ce phénomène. Au programme : Des activités artistiques, des spots de sensibilisation, des formations et ateliers.
 
Une Tunisienne sur deux est victime de violence
Emna Louzir, journaliste et animatrice à RTCIRencontrée devant l’un des stands, Emna Louzir, journaliste et animatrice à RTCI, a indiqué qu’une Tunisienne sur deux est victime de violence physique ou sexuelle : "La majorité d’entre elles subissent des violences de la part de leurs époux", a-t-elle précisé. 

"Ce phénomène me touche directement, tout d’abord en tant que femme, citoyenne, ou tout simplement en tant qu’être humain. Je participe à cette journée car j’ai besoin de tendre la main aux victimes et participer à ce combat contre la violence".
 
Pourquoi cette violence est tolérée en Tunisie ?
Hela Sekhir, chargée du programme nationale au bureau de l'ONU Femmes TunisieHela Sekhir, chargée du programme nationale au bureau de l'ONU Femmes Tunisie, a indiqué que "cette journée, ouverte à toutes les institutions publiques ou représentants de la société civile qui ont des services concrets pour les femmes victimes de violences, permet aux femmes agressées de se manifester, d'être écoutées et orientées pour dépasser cette dure épreuve. L'agression des femmes est une violation des droits de l’homme, mais en Tunisie, ce phénomène est accepté et toléré. Nous œuvrons pour contraindre les autorités à inscrire cette question parmi leurs priorités. Pour ce faire, il faut que toutes les dispositions et les lois soient revues sur la base de la Constitution ». Hela Sekhir reconnait qu’il existe beaucoup de défaillances au niveau de la loi et certaines d'entre elles pourraient être modifiées ou annulées.
 
Adapter le texte de loi à la nouvelle disposition de la Constitution 
Oussame Bouajila, de la Convention Cedaw Tunisie Oussame Bouajila, de la Convention Cedaw Tunisie (Conventions Sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes), indique que le but de sa participation est de soutenir cette cause et proposer des solutions. "Notre proposition est basée sur la nécessité d’adapter le texte de lois à la nouvelle disposition de la Constitution. L’objectif étant de faire table rase des lois jugées discriminatoires à l’égard des femmes". Il a ajouté: "adopter la convention n’est pas suffisant, mais il faut la concrétiser pour aboutir à l’égalité entre homme et femme".
 
Le ministère de la Femme n’a pas joué son rôle ?
Les organisateurs de cet évènement ont proposé un atelier de formation pour les journalistes sur le traitement des sujets relatifs à la violence faite aux femmes. Fathia Saidi, sociologue, a expliqué aux collègues présents la différence entre le sexe (différence biologique) et le genre (approche basée sur les différences sociales et culturelles).

"Cette approche qui étudie de prés l’intégration de la femme dans la société vise à détruire les stéréotypes normalisant la violence faite à son encontre pour construire une autre image qui met les deux sexes sur le même pied d’égalité", souligne Fathia Saidi. La formatirice a dénoncé les différentes formes de violences qui affectent la participation socio-économique et politique de la femme.
 
"La loi portant criminalisation de la violence à l'égard des femmes ne concerne malheureusement que la violence physique. Sur le plan psychologique, le certificat médical délivré par un psychiatre ne constitue pas une preuve devant le juge. C'est inadmissible".

Saidi a indiqué que les autorités n'ont pas joué leur rôle pour dévulgariser la violence à l’égard des femmes, rappelant que selon une dernière étude, 47,6% des femmes tunisiennes ont été victimes de violence. 65% d'entre elles ne demandent pas assistance pour des raisons socioculturelles, et que seulement 17,8% portent plainte.
C.B
 

Commentaires 

 
#1 frustrés
Ecrit par Royaliste     07-12-2015 16:50
C'est banal, on en rigole sur les plateau tv tunisien
 
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