Non-Maghreb : La Tunisie et les deux voisins en délicatesse

Publié le Jeudi 13 Février 2014 à 17:07
En à peine deux semaines qu’il est aux commandes au Palais de la Kasbah, Mehdi Jomaâ se rend, à quelques jours d’intervalle, en Algérie, puis au Maroc. Par ces deux déplacements de proximité, le chef du gouvernement chercherait à confirmer l’ancrage de la Tunisie dans son espace maghrébin.

Tout autant qu’en Algérie où il a été accueilli le week-end des 1er et 2 février par les marques d’hospitalité d’usage, et s’est entretenu avec le président Bouteflika, et avec son homologue, Abdelmalek Sellal, le chef du gouvernement a été chaleureusement accueilli au Maroc, où il s’est entretenu avec son homologue Abdelilah Brenkirane, et rencontrera ce jeudi avant son retour à Tunis, le roi Mohamed six.

Mehdi Jomaâ et Abdelilah Brenkirane.  Mehdi Jomaâ et Abdelmalek Sellal.

Comme en Algérie, le chef du gouvernement a informé les autorités marocaines de la détente politique en Tunisie, où des élections libres, transparentes et démocratiques sont prévues à la fin de 2014. Comme en Algérie, il a été question "de consolider les relations bilatérales dans les différents domaines, et de raffermir les liens fraternels et historiques entre les deux peuples". De belles paroles protocolaires, les mêmes prononcées depuis des années. Signe que la Tunisie entretient des relations étroites et courtoises avec ses deux voisins en délicatesse, et se tient à la même distance des deux pouvoirs en place, se gardant de se ranger d’un côté ou de l’autre ; de soutenir l’un ou l’autre dans ce conflit chronique, celui du Sahara occidental qui envenime les relations entre Alger et Rabat depuis de longues années. Un Contentieux profond  qui empêche la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, fermées depuis 20 ans. Situation de plus en plus rare à l'ère de la mondialisation, hormis dans les pays en situation d’occupation, de colonisation ou d’endiguement des flux migratoires.

L’insoluble conflit du Sahara empêche l’avènement de l’union du Maghreb arabe qui est restée, depuis son traité fondateur, celui de Marrakech, du 17 février 1989, un vœu pieux. Le non-Maghreb fait coûter aux pays de la région – 2 % de croissance, à l’heure où ces pays sont confrontés à des défis économiques énormes marqués par le chômage touchant de plein fouet leur jeunesse, la pauvreté, les disparités sociales et régionales ; à l’heure où ils peinent à trouver des marchés extérieurs pour écouler leurs produits, où ils ont du mal, à des degrés variables, à attirer les investissements, à promouvoir leurs économies et à assurer essor et prospérité à leur peuple.

A maintes reprises, il était question de débloquer le processus de construction maghrébine, par la création d’un marché économique commun, par l’instauration de la libre circulation des biens et des personnes, et par la promotion des échanges intermaghrébins, une promesse qui s’est révélée être une chimère, tellement le conflit politique bride les volontés et coupe tout élan unificateur. Pourtant, les mutations profondes survenues dans la région, la montée de l’insécurité, de la contrebande et du risque terroriste, montrent que les pays maghrébins sont liés par une communauté de destin, et sont fatalement condamnés à se lancer, tôt ou tard, dans un processus d’intégration.

La Tunisie qui est en train de parachever, non sans difficultés, sa transition démocratique, qui a jusque-là réussi là où d’autres pays de la région ont échoué, pourrait avoir un rôle catalyseur pour un réel éveil maghrébin. Autant elle peut influencer positivement et encourager son voisin du sud la Libye à se ressaisir et à éviter de sombrer encore plus dans les abysses de l’abîme, autant elle peut et elle doit jouer les bons offices pour réaliser la réconciliation algéro-marocaine. 

Les positions neutres et tièdes qui ont toujours caractérisé notre diplomatie doivent céder la place à des positions plus énergiques à même de contribuer à secouer les torpeurs, et à amorcer la marche vers le grand espace maghrébin. Cela relève du domaine du possible, pour peu qu’il y ait volonté.
H.J.


 

Commentaires 

 
#3 RE: Non-Maghreb : La Tunisie et les deux voisins en délicatesse
Ecrit par Montygolikely     19-02-2014 09:22
C'est surtout l'incapacité des dirigeants de résoudre les problèmes communs aux pays du Maghreb et le manque patent de bonne volonté de ces derniers de mettre au profit de l'ensemble des populations maghrébines les différentes ressources et richesses que recèle l'Afrique du Nord qui encouragent les vautours Européens, Américains et Asiatiques à profiter allègrement de cette discorde pathétique.
 
 
#2 Qui croire
Ecrit par khammous     18-02-2014 00:10
mehdi mountather C est quoi la Chariaa On trouve beaucoup de livres et d ecits contradictoires Que faire Qui croire
 
 
-4 #1 les voisins
Ecrit par mehdi mountather     15-02-2014 13:16
Aux gouvernements de Maghreb arabe d'appliquer la charia islamique aujourd'hui surtout l'Algérie pour éviter leurs fin et la fin des maghrébins par ces punitions d'ALLAH les inondations vent violent 200km/h les forts séismes tempête de neige tempête de sable les virus arrêt cardiaque volcan tsunami les foudres grêlons les accidents de la route de train crash d'avion naufrage Qaida Aqmi Gia des diables humains leurs fondateurs pire les franc maçons arabes leurs fin comme la fin de leurs idole pharaon ou pire INCHAALLAH
 
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