Nidaa Tounes : Un machin plein de contradictions, qui court à sa perte !

Publié le Jeudi 12 Novembre 2015 à 17:43
Etreinte entre Fadhel Ben Omran et Bochra Belhaj Hmida. Tout compte fait, toutes les critiques qui ont été adressées à Nida Tounes, d’être dépourvu des attributs propres à tout parti politique digne de ce nom, se sont révélées justes. De l’aveu même de Caïd Essebsi junior, Nidaa Tounes n’était pas et n’est pas encore un parti politique, c’était juste une machine électorale. Entendez par là un tremplin ayant permis à des profils hétéroclites d’accéder au pouvoir, et de mettre la main sur l’ensemble de ses leviers, sans qu’il n’ait pu leur offrir un cadre partisan cohérent et solide au niveau du projet, et de la ligne politique et idéologique. D’où les contradictions actuelles qu’il peine à gérer, les rivalités, et tout cet embrouillamini qu’il véhicule au niveau des idées, des humeurs, et des positions.

Les divergences et le débat démocratique sont signes de bonne santé au sein d’une formation politique, mais quand ils se transforment en cacophonie et en dialogue de sourds, au point de l’inintelligibilité, c’est là où ça risque de tout faire voler en éclats. A écouter les déclarations des uns et des autres, on en déduit qu’il y a autant de Nidaa que de Nidaouis, tellement tout le monde est en désaccord avec tout le monde. De là à dire, que le parti risque non seulement la scission, mais la dislocation et le morcellement, il n y a qu’un pas que l’on n’hésite pas à franchir.

Des G......... à n'en plus finir

Dans la crise actuelle, il y a en apparence deux camps, celui du fils du président, HCE, et celui du Secrétaire Général, Mohsen Marzouk, mais ce n’est pas tout. Faouzi Elloumi est revenu ce jeudi d’une manière plus explicité sur le groupe des 20 (G20), qu’il compte créer, qui n’est pas un troisième bloc parlementaire mais un courant pour la défense de la démocratie au sein du parti, découlant du G 32, auquel comptent se rallier, selon ses dires, le G 17 issu du G 54 (proches de Hafedh Caïd Essebsi). Des divisions et des subdivisions à n’en plus finir, prouvant la fragilité de ce machin.

Nidaa Tounes est aussi le parti des sautes d’humeur et de l’inconstance. Une photo publiée sur la page officielle du mouvement montre une étreinte entre Fadhel Ben Omran, le président du bloc parlementaire, et Bochra Belhaj Hmida, faisant partie des démissionnaires. Après l’avoir congédié hier de la présidence de la commission des droits et libertés, il l’étreint aujourd’hui et se prend en photo avec elle, les deux tout sourire.

Le mouvement en crise serait aussi tiraillé entre le néo-bourguisme et la pensée bourguibiste rénovée. A en croire HCE, dans son interview d’hier sur Nesma, son rival Mohsen Marzouki serait adepte de la première pensée, et lui-même de la deuxième, étant l’un des fondements du parti dès son avènement, a-t-il dit. 

De prime abord, ces deux concepts pourraient revenir à bonnet blanc, blanc bonnet, mais de part leur résonnance, ils peuvent renfermer une connotation différente. Les néo-bourguibistes renvoient aux néoconservateurs américains, ce qui induit radicalisation et fanatisme idéologique. La pensée bourguibiste rénovée, pourrait signifier une mise à jour et une réactualisation au niveau de la pensée, selon le contexte de l’heure, ce qui signifie ouverture, réforme et optimisation des acquis. Mais Nidaa Tounes semble à mille lieues d’un tel niveau de compréhension et d’engagement, et ne fait que s’engloutir de jour en jour dans ses ambigüités et paradoxes au point de l’autodestruction.

H.J.