Monde arabe : Le sionisme triomphant, l’arabisme décadent !

Publié le Jeudi 03 Mars 2016 à 17:18
Hassan Nasrallah. Le classement du Hezbollah comme organisation terroriste, le mercredi 02 mars, à quelques heures d’intervalle, d’abord par le conseil de coopération du Golfe (CCG), et ensuite par le conseil des ministres de l’Intérieur arabes, à l’issue de sa réunion à Tunis, est signe de la décadence de la nation arabo-musulmane, au profit du  triomphe du sionisme, qui ne semble pas loin du projet du Grand Israël, une fois il sera parvenu, avec la précieuse aide des alliés arabes, à lever toutes les résistances sur son chemin.  

L’annonce de cette décision suscite, de prime abord, un sentiment de honte et de malaise. Comment ose-t-on balayer d’un revers de main une si longue histoire honorable du Hezbollah, dans son militantisme et sa résistance contre l’occupation israélienne, tant au Liban, qu’en Palestine où il a toujours constitué le principal soutien du peuple désarmé de Gaza.

Le parti de Nasrallah se prévaut de nombreuses victoires contre l’entité sioniste. Nonobstant l’inadéquation des moyens, il a réussi à chasser Israël du Sud-Liban, et ses combattants sont parvenus, à plusieurs reprises, à vaincre les forces d’occupation sur le front et à les acculer à la capitulation. Le Hezbollah a toujours fait trembler l’Etat hébreu, beaucoup plus que les armées arabes régulières dont il fait, en ordre général, peu de cas.

D’où l’acharnement d’Israël depuis des lustres, soutenu par les forces occidentales, pour le désarmement du Hezbollah, un sujet qui revenait au devant de la scène à chaque fois que le parti de Hassan Nasrallah sortait vainqueur d’une guerre libano-israélienne. Peine perdue, le mouvement de résistance a jalousement préservé ses armes, et en a usé pour contrer la machine de guerre israélienne, jusqu’à ce qu’intervienne le bourbier syrien, ayant fait accélérer l’histoire au Moyen-Orient en particulier, et dans le monde arabe en général.

Rupture entre sunnisme et chiisme

Prise à l’aune de la guerre qui fait rage dans les villes syriennes, et de l’affrontement qui s’y déroule entre différentes forces régionales et internationales, la décision arabe hostile au Hezbollah serait plutôt prévisible. Elle scelle la rupture entre le sunnisme et le chiisme, et attise le feu de la guerre confessionnelle qui est à l’origine de tous les démons qui s’emparent de la région et la plonge dans un long affrontement dont personne n’est en mesure d’en prédire l’issue. La seule certitude est que cette région, meurtrie et ruinée,  portera pour longtemps les ingrédients de la division et de l’instabilité.  

La stratégie était planifiée d’avance, et procédait de la méthode d’anarchie créatrice, au nom de la défense des valeurs de démocratie, de liberté et des droits de l’homme. Ça a commencé par la guerre de Bush fils en Irak ayant fait voler en éclats une civilisation plusieurs fois millénaire, et réduit en miettes l’héritage de l’ancienne Mésopotamie, berceau de la littérature, de la philosophie et des sciences. Le boulot a été poursuivi par l’imbroglio syrien, où l’étendue de la destruction dépasse tout entendement, et ce n’est pas encore fini. C’est une guerre par procuration qui est en train de s’y dérouler, avec l’entrée en scène de forces internationales et régionales dont les produits sont ces organisations terroristes à l’instar de Daesh et du Front Nosra qu’on prétend combattre, et l’avènement de nouvelles alliances pour qui la victoire ou la défaite sur le front syrien détermine le positionnement et l’influence sur l’échiquier régional et  mondial.

Et maintenant, l’heure du pays du cèdre semble sonner, même si celui-ci n’a jamais connu de stabilité durable. Il serait question de précipiter le Liban dans le même scénario belliqueux et de semer le chaos à tout vent…jusqu’au Maghreb à travers la Libye. Et la Tunisie, ce petit pays qui avance cahin-caha au milieu de cette tempête régionale,  et qui peine à gérer ses multiples difficultés internes, se laisse guider dans des batailles qui ne sont point les siennes, et dont elle ignore où elles vont la mener. En approuvant la décision du conseil des ministres de l’Intérieur arabes, qui plus est, prise sur ses terres, Tunis se défait de principes supposés être constants dans sa diplomatie, la neutralité et la non-ingérence dans les affaires des autres pays.
H.J.

 

Commentaires 

 
+3 #5 Georges Habache
Ecrit par Royaliste     03-03-2016 23:47
à l’issue de sa réunion à Tunis, est signe de la décadence de la nation arabo-musulmane, au profit du triomphe du sionisme

vous excluez la résistance des arabes chretiens qui ont joues un role important dans les mouvements de liberation de la Palestine

certes ce n est pas le sujet mais il faut respecter l Histoire
 
 
+4 #4 L’Algérie réaffirme sa politique de « non-ingérence »
Ecrit par Nasser     03-03-2016 22:49
Hezbollah : L’Algérie réaffirme sa politique de « non-ingérence »
___

Par Mourad Arbani | 03/03/2016

Le Conseil de coopération du Golfe formé de l’Arabie saoudite, du Qatar, de Bahreïn, du Koweït, des Emirats arabes unis et d’Oman, a classé mercredi comme « terroriste » le Hezbollah, poids lourd du gouvernement libanais et soutien du gouvernement syrien.
Ces monarchies moyenâgeuses accusent le Hezbollah de « servir de tête de pont à l’Iran pour s’ingérer dans les affaires des pays arabes ». Elles l’accusent de « recruter les jeunes (du Golfe) pour perpétrer des actes terroristes » et de « tenter de déstabiliser » leurs pays.
Leur décision est intervenue au lendemain d’un discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a accusé l’Arabie saoudite d’oeuvrer pour une « sédition entre musulmans sunnites et chiites ».
Par ailleurs, lors de la réunion à Tunis du Conseil des ministres de l’Intérieur Arabes dans la journée du mercredi 2 mars 2016, les ministres présents ont décidé de classifier le Hezbollah comme organisation terroriste.
Seul le ministre de l’Intérieur libanais a préféré enregistrer sa réserve sur cette décision.
Aujourd’hui, le ministère algérien des affaires étrangères souligne la politique de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, et réaffirme la position de l’ Algérie vis-àvis de l’affaire du Hezbollah libanais, classé mercredi « organisation terroriste » par les pays membre du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
En effet, le porte-parole du MAE, M. Abdelaziz Benali Cherif a tenu à « rappeler que le Hezbollah est un mouvement politico-militaire qui fait partie du paysage social et politique du Liban et qui participe aux équilibres fragiles patiemment et laborieusement négociés dans ce pays notamment en vertu des Accords de Taëf, auquel il a été partie prenante ».
« Toute décision concernant ce mouvement doit donc émaner des Libanais eux-mêmes. L’Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l’un des principes directeurs de sa politique étrangère, s’interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s’exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d’une manière exclusive ».
algerie1.com/.../...
 
 
+1 #3 لاللفتنة
Ecrit par sportif     03-03-2016 22:11
لاللفتنة
 
 
+1 #2 فتنة
Ecrit par sportif     03-03-2016 19:03
لا للفتنة لا للفتنة
 
 
+4 #1 RE: Monde arabe : Le sionisme triomphant, l’arabisme décadent !
Ecrit par Montygolikely     03-03-2016 18:47
On ne va pas céder à chaque fois au "wahhabisme" pour lui faire plaisir où parce qu'il a du pognon, ça devient insupportable...

Il n'y a qu'a faire le bilan de ce que cette théorie rigoriste et étriquée a apporté au monde et notamment au monde musulman pour se rendre compte que le résultat et non seulement nul mais porte en lui les germes dangereux de l'intolérance, du mépris voire de la haine de l'autre sous couvert d'une interprétation limitée d'une religion musulmane, ce en totale opposition aux valeurs universelles qu'elle porte.

Maintenant, cerise sur le gâteau, si j'ose dire, les Saoudiens et autres monarchies de pacotille du Golfe, en demandant au monde arabe de bannir le Hezbollah, se font les plus grands supporters d’Israël, autre état à la doctrine raciste, sectaire et méprisante vis à vis des autres races, doctrine qui porte un nom : le sionisme...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.