Marzouk entame des concertations pour son parti centriste

Publié le Jeudi 11 Février 2016 à 17:09
Mohsen Marzouk
«Nous ne voulons pas d'un parti qui soit un simple chiffre, mais bâtir un parti autour d’un projet, qui doit refléter la volonté des gens. Aujourd’hui il existe une rupture entre les partis politiques et les citoyens. Et notre but est de continuer notre consultation jusqu’à notre premier congrès constitutif » a déclaré aujourd’hui Mohsen Marzouk lors d’une conférence de presse dédiée au sujet de sa consultation nationale en cours, précédant la création de son nouveau parti politique. 

Le parti de Mohsen Marzouk comptera 22 des députés ayant quitté Nidaa Tounes, promettant qu’il y en aura 24 dans un avenir très proche. Interrogé sur les financements du parti, Mohsen Marzouk a répondu que ses activités actuelles étaient « très modestes, et ne nécessitent pas beaucoup de moyens », ajoutant que les députés qui se sont alliés à son projet, contribuaient aux dépenses. 
 
Au sujet du nom du parti, Marzouk a déclaré que deux mots revenaient souvent lors de la consultation et qui sont « projet » et « la libre », et qu’à la fin de la consultation, soit le 14 février, le nom se précisera davantage. 
 
Mohsen Marzouk a dit s’être entretenu avec Sadok Chaabane, Mondher Znaïdi et d’autres «personnalités nationales», au sujet de son  projets. Il ajouté que son parti sera situé au centre sur l’échiquier politique. Un parti basé "sur la liberté, la participation et l’inclusion… ", a-t-il dit.

« Nous parions sur la victoire aux municipales »
Sans s'approfondir, Mohsen Marzouk a évoqué quelques unes de ses aspirations, dont l'intention de bannir la présidence à vie au sein d’un même parti : « On doit se tenir à 2 ou trois mandats, et travailler conformément à des objectifs », a-t-il dit. Il a parlé de la nécessité de créer, une commission  « d’évaluation des objectifs ». Une sorte de commission d’audit qui évalue et élabore un rapport sur les objectifs réalisés ou pas, par le parti. Il a par ailleurs, critiqué certains leaders de partis « qui sont en place depuis 40 ans, et prient Dieu pour qu’ils soient encore là, 40 ans de plus », a-t-il ironisé. 
 
Il a également parlé de la décentralisation au sein de son parti, qui consisterait à inciter les citoyens dans les régions à décider de leurs priorités et de la voie à prendre. « Mais aussi, tout individu qui occupera un poste au sein du parti, devra être élu. Nous veillerons à ce que la parité soit appliquée », a-t-il dit. 
Mohsen Marzouk a déclaré que son parti aspirait à remporter les prochaines élections municipales.  « Ces élections sont importantes pour nous », a-t-il confié, ajoutant que le congrès constitutif devra avoir lieu au plus tard l’été prochain. 
 
Enfin, Marzouk a résumé les objectifs de son parti, en quatre points, qui sont la lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme, la lutte contre la corruption, l’application des grandes réformes, et une politique étrangère basée sur le principe de liberté. 
 
La consultation organisée par l'équipe de Marzouk, est présentée sous la forme d'un sondage d’opinion dont la première phase a été réalisée le 6 et 7 février et la deuxième phase aura lieu le 13 et 14 février. Près de 125000 personnes ont été interrogées par 1500 jeunes bénévoles sur tout le territoire. A coté de ce sondage, des députés organisent des réunions dans les régions, avec les habitants qui leurs exposent leurs attentes.  Les résultats de cette consultation seront révélés le 2 mars prochain. 
 
Interrogé sur son opinion au sujet de la situation dans la région et notamment en Libye, Marzouk a dit  accorder la priorité à la situation interne, et dit laisser les affaires extérieure aux autorités. « Nous faisons confiance à la prestation des responsables tunisiens en affaires étrangères, et en la présidence de la République », a-t-il dit, ajoutant qu’il appuyait la position officielle tunisienne, qui, selon lui, cherche à protéger les intérêts du pays.
 
D’après Marzouk, si la communauté internationale décide d’entrer en Libye, « elle doit prendre en considération la situation de la Tunisie », a-t-il dit.
Chiraz Kefi