Corruption : Essid a empêché l’ingérence du pouvoir exécutif dans le travail de l’instance

Publié le Vendredi 19 Août 2016 à 13:43
Lutte contre la corruption : Une priorité absolue. Le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed, place la lutte contre la corruption parmi ses cinq priorités. Dans sa première allocution après sa désignation, le 03 août, il a promis de déclarer la guerre à la corruption et aux corrompus. Son homologue sortant a fait de ce sujet un cheval de bataille, lui dédiant un ministère, et ne lésinant pas sur les moyens pour appuyer la mission de l’instance nationale de lutte contre la corruption : INLUCC. Son président, Chawki Tabib, lui en a rendu grâce,  lors d’une cérémonie d’hommage organisée hier, jeudi 18 août, au siège de l’instance.

L’instance a vu son budget passer de 312 mille dinars à 700 mille dinars, sur instruction d’Habib Essid, a dit Chawki Tabib, selon une note de l'INLUCC dont une copie est parvenue à Gnet. Il l’a soutenue sur le plan législatif à travers une série de textes :  loi sur l'accès à l’information, loi de protection des dénonciateurs, projet de loi organique de cette instance constitutionnelle, outre le soutien moral en dotant cet organisme d’une autonomie totale en matière d’accomplissement de ses missions, en empêchant toute intervention, à ce sujet, de la part du pouvoir exécutif, tant pour ce qui est des programmes, que des dossiers objet d’investigation.

Ce soutien a permis à l’INLUCC d’augmenter le nombre de ses employés et collaborateurs de 11 personnes, en janvier 2016 à 78 aujourd’hui, et de trier plus de 10 mille dossiers adressés depuis 2011 à l’instance, et dont certains n’ont pas eu de réponse depuis cette date, a souligné Tabib. 

Il a ajouté que des investigations ont été ouvertes dans des centaines de motions et dossiers, qui se sont révélés contenir des preuves et soupçons sérieux de corruption, en transférant certains à la justice et aux parties administratives, comme le stipule la loi.

La mise en place de bureaux régionaux de l’instance à Sfax, Sousse, le Kef, Kasserine, et Sidi Bouzid a commencé, ainsi que la réalisation d’une banque de données spécifique au fléau de la corruption, pour la mettre à disposition des chercheurs et différentes composantes de la société civile, de manière à lancer des campagnes de sensibilisation citoyenne dans le cadre des politiques de lutte contre la corruption. 

Un numéro d’appel gratuit a été créé pour ceux qui souhaitent dénoncer des cas de corruption, et/ ou demander différents services à l’instance. L’instance a lancé des programmes de partenariat avec les universités tunisiennes et la société civile, notamment dans les régions, en rapport avec la lutte contre la corruption, et a organisé une dizaine de conférences et d’ateliers de formation pour les activistes de la société civile et les journalistes.  

L’INLUCC a renforcé la coopération extérieure avec le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), l’agence coréenne de coopération extérieure, le conseil européen et l’agence allemande de coopération extérieure, ainsi qu’avec la partie gouvernementale et administrative nationale.

L’instance anti-corruption a adressé des principes d’orientation à nombre de ministères et établissements publics, en vue de les inciter à adopter des politiques de bonne gouvernance, notamment pour ce qui est des dossiers de recrutement, de promotion, des acquisitions et marchés publics et de la publicité autour des contrats d’énergie.

Ces efforts méritent d’être encouragés afin de ramener le niveau de corruption à des limites raisonnables, a dit le président de l’instance, qualifiant la situation actuelle de "catastrophique".

Habib Essid a affirmé que la lutte contre la corruption figurait parmi les plus importants dossiers, que l’actuel gouvernement va mettre en exergue lors de la passation des pouvoirs au nouveau gouvernement, étant parmi les fondamentaux de consécration de la transparence et de construction de l’avenir.
Gnet

 

Commentaires 

 
#1 RE: Corruption : Essid a empêché l’ingérence du pouvoir exécutif dans le travail de l’instance
Ecrit par Agatacriztiz     20-08-2016 13:11
Le poisson, dit-on "ne sent mauvais que par la tête", tête qui n'est pas Habib Essid dans la hiérarchie actuelle...
 
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