L’USAID rouvre ses portes, 22 ans après avoir quitté la Tunisie

Publié le Jeudi 20 Novembre 2014 à 17:00
L’administratrice-adjointe de l’USAID, Alina Romanowski.L'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a rouvert son bureau en Tunisie 22 ans après sa fermeture. A cette occasion, une conférence de presse a été tenue ce jeudi en présence de l'ambassadeur américain Jacob Walles, de l’administratrice-adjointe de l’USAID, Alina Romanowski, du ministre de l'Équipement, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Durable, Hedi Larbi, et du Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, Faycal Gouia. "Nous sommes contents d'inaugurer le bureau de l'agence. C'est un engagement qui vise à renforcer le processus démocratique en Tunisie" a déclaré Jacob Walles.
 
Alina Romanowski a souligné que l'USAID a octroyé à la Tunisie environ 288 millions de dollars afin de soutenir la croissance économique et la transition démocratique en fournissant 100 millions de dollars, deux garanties souveraines de prêt ayant permis à la Tunisie de lever près d'un milliard de dollars en financement, fonds de l'entreprise et des programmes d'aide de transition visant à soutenir la société civile. "C'est un jour très important pour nous. Je tiens à féliciter les Tunisiens suite au succès des élections. Depuis 2011, les efforts de notre agence ont permis à 4000 personnes de se trouver un travail. Nous sommes là pour aider une Tunisie qui passe par une période délicate sur le plan économique" a-t-elle ajouté.

Vue de l'inauguration du bureau de l'USAID au siège de l'ambassade US aux berges du Lac.

 
L'USAID axera son programme sur six principaux projets : Le projet de réforme fiscale et douanière, le projet de réforme et de compétitivité des entreprises nommé BRCP et visant les entreprises à améliorer l'esprit d'entreprise dans les zones critiques et à créer 2000 emplois, le Fond Tuniso-Américain de l'Entreprise qui soutiendra la croissance du secteur privé, le Centre de Développement Entrepreneurial et de Direction (CEED) qui favorise la croissance économique, le projet HP/ONUDI, établi grâce à un partenariat entre les gouvernements tunisien et italien, HP et l'ONU, qui vise le développement industriel et le programme T-DIEM qui vise à renforcer la participation citoyenne et l'observation internationale du cycle électoral.
 
Le Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, Faycal Gouia, s'est montré satisfait lors de son intervention : "Nous fêtons le retour de l'USAID en Tunisie après plus de 20 ans d'absence. Nous savons tous ce qu'a apporté cette agence à notre pays. J'étais parmi ceux qui étaient contre la fermeture de l'agence et j'ai essayé d'intervenir, on m'a fait savoir que notre pays avait avancé et n'avait plus besoin du bureau. L'agence a un nouveau rôle aujourd'hui dans un pays qui passe par une période délicate. Je tiens à remercier John Kerry qui a fait le nécessaire pour que l'USAID retourne ici. Je remercie également Jacob Walles qui ne cesse d'apporter son aide depuis son arrivée et Alina Romanowski qui a toujours cherché à renforcer la relation entre nos deux pays".
 
De son côté, ministre de l'Équipement, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Durable, Hedi Larbi, a déclaré que la Tunisie a besoin de consolider ses acquis : "Seulement 40% des pays réussissent à consolider la démocratie. Avec les problèmes géopolitiques, une révolution économique s'impose aujourd'hui en Tunisie.

Plusieurs secteurs tels que l'exportation ont régressé depuis 2011. Il est donc temps de se réveiller et de se rendre compte que dans certains pays, la situation est devenue vraiment difficile avec une augmentation du taux de chômage estimée à 40%. Il est vrai que ce gouvernement cédera sa place très prochainement mais je promets que la passation aura lieu dans les meilleures conditions avec l'USAID. Tout est prêt, il ne reste que l'exécution des projets".
  Anis Ben Othman
 

Commentaires 

 
+1 #1 mauvaise nouvelle pour la tunisie
Ecrit par zarglayoun     20-11-2014 22:13
Selon l’ONG Les Amis de la Terre, les autorités américaines utiliseraient « la faim à des fins commerciales et politiques, au bénéfice des grosses industries agroalimentaires », notamment par le biais de l’USAID pour livrer du « maïs transgénique dans les pays d’Afrique australe »4. Elle a fait l'objet de sanction du Government Accountability Office, bureau d'audit du gouvernement fédéral américain, concernant des scandales de fraude.

Cette agence est régulièrement accusée d’espionnage ainsi que de troubler la politique intérieure en Russie, ce qui a mené à son interdiction dans ce pays en septembre 20125.

C'est au tour d'Evo Morales, président de Bolivie depuis 2006 et figure de la gauche radicale latino-américaine, d'expulser l'USAID de son pays en date du 1er mai 2013. Présente depuis 49 ans sur le territoire, l'USAID agit « pour des objectifs politiques et non pour des objectifs sociaux », a affirmé M. Morales. D'autres institutions liées à l'ambassade des États-Unis à La Paz « conspirent contre le peuple, et particulièrement contre le gouvernement national », a accusé M. Morales. Il y a 5 ans, pour des raisons semblables, l'ambassadeur des États-Unis et l'agence anti-drogue américaine DEA avaient été expulsé. « Plus jamais l'USAID, qui manipule, qui utilise nos frères dirigeants, qui utilise des camarades de la base en leur donnant des aumônes ! », Morales a-t-il encore déclaré6.

Le 4 août 2014, Associated Press a révélé l’existence d’un plan de l'USAID visant à renverser le régime cubain7. Cette opération clandestine aurait consisté, de 2009 à 2012, à envoyer des jeunes en provenance du Venezuela, du Pérou et du Costa Rica sur des campus universitaires de l’île sous couvert d’y organiser des ateliers sanitaires de prévention du VIH et identifier des leaders potentiels d’une alternative au régime communiste.
 
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