Tunisie : L’UGTT s’apprête à annoncer une initiative de sortie de crise

Publié le Mardi 16 Mai 2017 à 16:29
Noureddine TaboubiLa situation économique affiche des signes de détente, avec l’amélioration des indicateurs économiques, notamment le taux de croissance qui a enregistré un bond non-négligeable avec 2,1 % au premier trimestre 2017, alors qu’il était sous la barre de 1 % au dernier trimestre de 2016 (0,9%). Cette progression fait esquisser des sourires dans le camp gouvernemental, sans décrisper les autres intervenants de la vie publique, qui réclament des solutions plus énergiques pour mettre un terme à la détérioration de la situation socio-économique, et répondre aux attentes des démunis et laissés-pour-compte. La centrale syndicale estime détenir la clef pour surmonter les difficultés, selon une approche pragmatique et réalisable.

L’UGTT s’apprête à annoncer une initiative de sortie de crise et de l’entourer de toutes les conditions de succès, pour surmonter les difficultés socio-économiques que traverse le pays. 
L’initiative syndicale va poser des solutions et alternatives pragmatiques et réalisables, tenant compte des moyens du pays et des spécificités régionales, a déclaré le Secrétaire Général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, dans un entretien avec le journal arabophone al-Arab Al-Aoum.

"L’initiative de l’UGTT sera présentée sous une nouvelle forme, comporte des documents de travail concernant la situation économique et sociale, et préconise des solutions réalistes".

La Tunisie a besoin aujourd’hui de grandes réformes dans tous les secteurs, le statu quo n’est dans l’intérêt de personne, a-t-il ajouté.

Il est nécessaire de trouver des solutions pour les régions marginalisées et défavorisées, qui n’ont reçu après la révolution que les promesses qui n’ont pas été tenues, a-t-il regretté.

Taboubi a réitéré l’appui de l’UGTT à toutes les revendications légitimes et les contestations pacifiques, signalant qu’al-Itihad exerce son rôle national en toute responsabilité, comme il l'a joué à l’étape du mouvement de lutte nationale, celle de construction de l’Etat national et pendant la révolution. L’UGTT poursuivra son rôle, sera garante de la concrétisation des objectifs de la révolution, des revendications des Tunisiens et de leur droit au développement et au travail.

Noureddine Taboubi a encore déclaré que l’UGTT ne demande pas la chute du gouvernement, estimant que de nombreux gouvernements se son succédé, sans que cela ne donne lieu à des solutions à cette situation déplorable. "La centrale syndicale demande des réformes sérieuses, et n’accepte pas que la Tunisie demeure un laboratoire d’expérimentation des gouvernements successifs".

Plusieurs parties attestent de l’échec du gouvernement, et appellent à le faire tomber. D’aucuns vont encore plus loin et réclament des élections anticipées, en vue d’un changement de majorité, affirmant avoir l'alternative à même de sortir le pays de l’ornière.  

"Nous demandons de corriger les dysfonctionnements, et non de faire tomber les gouvernements, comme nous appelons les partis à assumer leur totale responsabilité face à cette situation que le peuple ne pourra plus accepter", a martelé le chef de l’influente organisation syndicale. 

Taboubi a affirmé son intention d’appeler les organisations nationales, principalement le patronat et l’organisation agricole, à proposer des solutions, et à assumer leur responsabilité historique en matière de sauvetage du pays, signalant que "la Tunisie n’a pas besoin à ce jour de slogans, mais de travail et de solutions".

Gnet