L’UE annonce un soutien aux investissements verts en Tunisie

Publié le Lundi 11 Janvier 2016 à 13:34
vue de la conférence de clôtureLe Programme Environnement-Energie, financé par l’Union Européenne à hauteur de 33 millions d'euros,  et qui s’est étalé sur la période 2010-2016, a été cloturé aujourd’hui, par la chef de la délégation européenne à Tunis, Laura Baeza. Lors d’une journée consacrée à l’évènement, Laura Baeza a appelé à ce que les efforts soient maintenus pour continuer sur la même lancée. Elle a qualifié le programme d’approche «novatrice», et «révolutionnaire» pour le pays. Cette coopération autour de l’énergie avait commencé en 2007, dans le but d’appuyer la politique nationale de protection de l’environnement.  
 
Le programme a permis le partage d’informations, le travail en partenariat, et la communication ouverte, a énuméré Laura Baeza, dans son intervention. "A la demande des autorités, nous avons dépêché des missions d’assistance technique, pour la réalisation d’études stratégiques, et pour la fourniture d’équipements de laboratoires sophistiqués, des appuis budgétaires et des subventions", a-t-elle dit.
 
Le programme Environnement-Energie a permis de développer le partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), par la mise à disposition d’une subvention de 3 millions d’euros sous forme de bonification d’intérêt et d’une ligne de crédit de l’AFD de 40 millions d’euros pour l’environnement et l’Energie. 
 
Baeza, qui  a salué  la réussite du programme  a ajouté que cette expérience sera employée dans le cadre d’un nouveau projet qui va bientôt être lancé, "porté par l’AFD et cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 13.5 millions d’euros. Ce nouveau projet, appelé SUNREF, vise à soutenir les investissements verts, initiés par les PME en Tunisie", annonce la chef de la délégation européenne.  
 
Au moyen d’une coopération allemande, le programme Environnement-Energie a permis la mise à disposition de ressources financières au profit des opérateurs du secteur de l'agro-industrie souhaitant réaliser des projets de dépollution, comme les abattoirs publics, les exploitations avicoles et les unités de trituration d’huile d’olive, qui sont très polluantes. 
 
Au niveau de la maîtrise de l'énergie, Baeza a parlé de la réalisation d'études, en particulier celle portant sur la restructuration du Fonds national de maîtrise de l’énergie qui a ouvert la voie à la création du nouveau Fonds de transition énergétique, à l'étude sur la régionalisation de la politique de maîtrise de l’énergie, et l'étude ayant tracé les lignes directrices pour la nouvelle stratégie nationale de développement des énergies renouvelables.
 
Mehdi Zeribi, responsable de système de management dans une entreprise sise à Zaghouan, ayant profité du programme, et qui est spécialisée dans l’emballage alimentaire destiné essentiellement à l’export, s’est exprimé au sujet de cette expérience.
 
«On a obtenu le 3ème prix de qualité à deux reprises. Nous avons ressenti le besoin d’être certifié 14001 et de mettre en place un système de management environnemental. On a profité du programme, pour contracter deux actions », a-t-il témoigné.
 
La première action concerne la réglementation environnementale et la deuxième porte sur la réglementation du système. « On a été accompagné par un expert, pour les formations, sur comment exploiter les textes. Nous avons eu une assistance sur site et la mise en conformité avec les textes applicables. Nous avons bénéficié de 5 sessions de formation…nous avons fini par mettre en place un système de tri des déchets, et réalisé des analyses hydriques, et des analyses d’ambiance, et atmosphériques, ainsi qu’un programme de sensibilisation du personnel", a-t-il relaté.
 
Selon lui, cet accompagnement a permis «une métamorphose totale» de l’environnement de l’entreprise. Il explique  que  son entreprise essaie désormais de tout revaloriser. «Nous avons signé des conventions avec des collecteurs agréés. On essaie de tout valoriser, comme la ferraille, le bois, le carton, et nous cédons le papier à des entreprises de recyclage. On collecte les déchets de verre et on les valorise. Ça nous permet de faire une économie d’énergie de 2.5%», a-t-il confié.

Chiraz Kefi