L’OCDE salue la transition en Tunisie, et analyse les défis du printemps arabe ! |
Publié le Mardi 04 Octobre 2016 à 15:58 |
Les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord devraient poursuivre le processus de réforme économique et structurelle afin de relancer des échanges et des investissements en perte de vitesse, regagner la confiance des citoyens et créer des emplois pour la jeune population de la région, considère ce mardi 04 octobre l’organisation de la Coopération et du Développement économique (OCDE), à l’occasion de la tenue à Tunis de la conférence ministérielle MENA – OCDE 2016. Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a rendu hommage à la Tunisie pour la transition démocratique qu’elle a engagée en 2011. «Le message que la Tunisie nous adresse aujourd’hui est clair : tous les pays, indépendamment de leur niveau socio-économique, peuvent aspirer à la prospérité, à l’état de droit et à une démocratie avancée basée sur le dialogue et l’engagement collectif ! Et ils peuvent compter sur le soutien de l’OCDE ». Ce qu’il est convenu d’appeler « le printemps arabe », a-t-il dit, rend plus que jamais primordial, pour les pays MENA, de trouver une réponse à l’inégalité de développement, l’envolée du chômage des jeunes, la faible participation des femmes à l’emploi, et les niveaux élevés d’inégalités qui pourraient empêcher une partie de la population de profiter des gains économiques futurs. « Les pays MENA ont progressé dans leurs réformes en faveur de l’ouverture, de la diversification et de la gouvernance publique de l’économie, mais les soulèvements populaires de 2011 ont montré que ces efforts n’avaient pas encore créé la prospérité pour tous. En effet, les inégalités et la médiocrité des perspectives d’emploi dans les régions désavantagées demeurent d’importantes causes de détresse sociale », a observé M. Gurría. « C’est seulement par des efforts concertés de réforme visant à instaurer une économie plus ouverte et plus inclusive, et à améliorer la gouvernance que nous parviendrons à la stabilité, prospérité et à l’égalité des chances, surtout pour les jeunes. » Obstacles réglementaires et administratifs La croissance économique dans la région MENA s’établissait à 2,3 % en 2015, contre 4 % en moyenne dans les pays émergents et en développement. L’investissement direct étranger (IDE) dans la région MENA a chuté de 50 % depuis 2008, atteignant son plus bas niveau historique – 1 % du PIB -- en 2015. Les obstacles réglementaires et administratifs constituent un important facteur de dissuasion. L’instabilité et l’insécurité qui règnent dans la région pèsent également sur l’IDE, de même que sur le tourisme, qui accuse une forte baisse en Tunisie et en Égypte. Les échanges intra-régionaux sont rares et ne représentent que 10 % du commerce total de la région. L’OCDE s’est engagée à soutenir les pays MENA dans leurs efforts visant notamment à : *améliorer les normes et la transparence dans les administrations publiques. Mettre en place des mécanismes tels que des codes de conduite pour renforcer l’intégrité et lutter contre la corruption dans le secteur public, en particulier dans les marchés publics. Améliorer l’accès à la justice pour tous ; *élaborer des politiques en faveur du développement du secteur privé afin de stimuler la compétitivité et d’encourager la diversification de l’économie *améliorer le recouvrement de l’impôt afin de répartir plus largement la charge fiscale, reposant aujourd’hui sur les rares particuliers et entreprises qui paient des impôts, et ainsi augmenter les recettes fiscales. Il faudrait envisager à cet égard d’introduire, dans les pays où ils n’existent pas encore, la TVA et l’impôt sur le revenu, et réduire les exonérations fiscales; *relever le taux de scolarisation dans le secondaire et améliorer la qualité de l’enseignement, afin de faire reculer la proportion relativement élevée d’élèves faibles. Remédier à l’inadéquation des compétences chez les adultes et mieux intégrer les femmes et les jeunes dans l’économie. Feuille de route à l’initiative MENA- OCDE Le nouveau rapport de l’OCDE « De meilleures politiques pour la croissance inclusive et l’intégration économique de la région MENA » fournit une feuille de route à l’initiative MENA-OCDE, en identifiant les réformes structurelles prioritaires dont la région a besoin pour que la croissance durable et inclusive devienne une réalité. La région MENA a enregistré dans les dix premières années du siècle des taux de croissance économique et d’investissement relativement élevés, même pendant la crise économique et financière mondiale. Ce dynamisme résulte en partie des importantes réformes mises en place par de nombreux gouvernements en faveur de l’ouverture économique, de la diversification, du développement du secteur privé et de la réforme des institutions. La participation de la Tunisie et de la Jordanie au Partenariat pour un gouvernement transparent, les investissements massifs effectués par le Maroc et l’Égypte dans les infrastructures pour améliorer la connectivité et la participation aux échanges mondiaux et les efforts de diversification économique des Émirats arabes unis témoignent de l’importance des possibilités de progrès de la région. Cependant, l’instabilité politique récente et les menaces qui pèsent sur la sécurité altèrent considérablement les perspectives de croissance économique. Les réformes ne sont pas parvenues à remédier aux problèmes structurels les plus profonds, comme la corruption, le chômage, les disparités de développement et l’inégalité des chances qui touche particulièrement les régions défavorisées, les femmes et les jeunes. Il faut trouver des solutions adaptées pour rétablir la stabilité et jeter les bases d’une économie plus ouverte et d’un modèle de développement plus inclusif. Malgré sa grande hétérogénéité, la région MENA présente sur le plan des évolutions économiques et institutionnelles d’importants points communs, qui confirment qu’il faut une action plus concertée pour exploiter l’immense potentiel de la région et assurer le succès de son intégration dans l’économie mondiale. Synthèse (D'après données et rapport de l'OCDE)
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Commentaires
Ecrit par Montygolikely 04-10-2016 19:16
Vous savez quoi, la sous-traitance ou plutôt l'esclavagisme moderne, coûtant de plus en plus cher dans les pays de l'extrème orient (Chine, Inde, Bangladesh, Vietnam, etc.).
Je les soupçonne de vouloir les remplacer par des pays plus proches (comme le nôtre) mais beaucoup plus docile (comme le Maroc) et où ils pourraient, à la limite et sans trop de résistance, installer des robots dans les chaines de certaines production, au cas où ils rencontreraient quelques "têtes brûlées" adhérentes à des idées dangereuses telles que la "défense des droits des travailleurs"...
Disons nous que nous ne sommes pas plus bêtes que ces "donneurs d'ordres" ou de "leçons" mal intentionnés, seulement et malheureusement souvent désorganisés.
Ils s'agit de mettre un peu d'ordre dans nos idées et surtout dans notre façon de se comporter et nous pouvons faire des miracles, j'en suis persuadé !
Le monde soporifique du style "Emirats Arabes Unis" qu'ils veulent insinueusement nous imposer sous leur propos lénifiants et leurs homages déguisés à la "démocratie naissante" tunisienne est profondément incompatible avec notre caractère de bon vivants, c'est donc à nous de trouver la juste mesure de notre expansion économique en fonction de notre caractère et notre identité.