L’Islam : Quatre axes et une philosophie de vie

Publié le Mercredi 31 Mai 2017 à 09:19
L’Islam prône la globalité de l’adorationL’Islam prône la globalité de l’adoration, dans la mesure où il confère à la quasi-totalité des actions entreprises par l’homme sur terre, une vocation cultuelle, à condition qu’elles procèdent d’une intention sincère et de la bonne foi. 

Après avoir inscrit l’Islam dans la chronologie de la révélation des religions abrahamiques, développé les piliers de l’Islam, de la foi, dans leur rapport avec al-Ihsen la bienfaisance (Voir notre série d’articles du Ramadan 1437 de l’hégire, 2016), on continue à explorer la troisième religion monothéiste sous d’autres aspects, notamment dans le devoir qu’a le musulman de concilier entre ses pratiques cultuelles عبادات (prière, jeune, Zakat, etc. ) et ses comportements et conduite en société معاملات.

Selon le théologien Rateb Nabulsi, l’Islam revêt quatre aspects la croyance ou la foi العقيدة, les pratiques cultuelles et d’adoration  عبادات , les comportements et pratiques معاملات et l’éthique آداب.

Ces quatre axes forment un tout indissociable et convergent vers une seule finalité : forger des Etres équilibrés, sains, prêchant et répandant le bien, au bénéfice d’eux-mêmes, de leurs semblables et de leur communauté. Des Etres qui concourent pour la construction et le progrès.

La croyance reste l’élément fondamental ; si elle est sincère et véridique, tout le reste le sera, affirme-t-il.  Le musulman s’acquittera, ainsi, en toute loyauté à Dieu, de ses pratiques cultuelles, et tâchera à ce que ses comportements soient conformes à ses convictions, et sa foi profonde, c'est-à-dire  régis par la probité et la droiture. La foi se traduirait, le cas échéant, dans ses comportements et pratiques quotidiennes, et dans ses rapports avec les autres.

Ce verset de la sourate Fussilat établit le lien entre croyance et droiture, foi et bonnes actions dans leur acception la plus large. 

إِنَّ الَّذِينَ قَالُوا رَبُّنَا اللَّهُ ثُمَّ اسْتَقَامُوا تَتَنَزَّلُ عَلَيْهِمُ الْمَلَائِكَةُ أَلَّا تَخَافُوا وَلَا تَحْزَنُوا وَأَبْشِرُوا بِالْجَنَّةِ الَّتِي كُنتُمْ تُوعَدُونَ
فصلت:
31

Dieu promet une récompense et un grand bien pour ceux qui lui obéissent et se soumettent à ses prescriptions :
َِ وَأَنْ لَوِ اسْتَقَامُوا عَلَى الطَّرِيقَةِ لأَسْقَيْنَاهُمْ مَاءً غَدَقًا
[ سورة الجن :16]

Le culte dépasse ainsi la pratique des actes spirituels et rituels pour englober toutes les actions intérieures et extérieures accomplies par l’individu à condition qu’elles soient conformes aux ordres divins.

C’est ce qui fait de l’Islam une philosophie de vie, et du Coran et de la Sunna des références et une source d’inspiration, pour le musulman afin qu’il trace son chemin et décide de sa ligne de conduite. Pour le croyant, il n’y a nullement de rupture entre les prières cultuelles, et les comportements. Qu’il soit dans ses prières, ou bien en vaquant à ses occupations quotidiennes, et dans ses rapports avec les autres, tout ce qu’il entreprend, doit le rapprocher de Dieu. Cela nous renvoie à la notion d’el-Ihsen (voir notre article : El-Ihsen/ Bienfaisance et perfection : Le summum de la croyance), que le prophète définit par le fait d’adorer Dieu, comme si tu le voyais, si tu ne le voyais pas, c’est lui qui te voit.
أن تعبد الله كأنك تراه فإن لم تكن تراه فإنه يراك

Les pratiques cultuelles ne sont agréées, que si les comportements le sont aussi. D’où l’obligation pour le croyant d’être en quête permanente d’harmonie, avec un effort incessant d’atteindre la plénitude dans son rapport avec Allah. A suivre.
Gnet