L’INC- Est-ce le vrai consumérisme à la tunisienne ? |
| Publié le Lundi 07 Juillet 2008 à 11:31 |
.jpg) La nature a horreur du vide. Faute d’une ODC énergique et entreprenante, un nouvel organisme public est sur le point de voir le jour : l’Institut National de Consommation, INC.Les organismes, ce n’est pas ce qui manque le plus en Tunisie. Ne serait-ce que dans le domaine de la consommation : il y en a une belle brochette qui existe physiquement et juridiquement, mais qui est tellement discrète que le Tunisien lambda en ignore l’existence. La plus médiatisée, avec ses slogans un tantinet lénifiants, est l’Organisation de défense des consommateurs. Les autres : l’Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits, le laboratoire national des analyses et essais, les observatoires et autres centres d’études évoluent dans l’anonymat, affichant délibérément l’attitude de motus et bouche cousue. Et voilà qu’on nous annonce l’avènement imminent d’un Institut national de consommation, à l’instar de l’INC français. Ses prérogatives, telles que détaillées dans un document officiel dont Gnet a obtenu une copie, sont manifestement ambitieuses. L’INC tunisien aura pour rôle primordial d’étudier l’évolution du comportement de consommation du Tunisien. Ses études porteront sur le développement de ses modes et des ses financements, et sur les phénomènes qui l’influencent. L’INC aura également pour mission d’effectuer des analyses et des essais comparatifs sur différents produits, équipements et services, de mener des études sur les diverses filières de consommation et sur la qualité et la sécurité des produits, et d’éduquer des relais pour la sensibilisation du grand public : ODC, société civile, enseignants etc. A en croire le document, l’INC fera de l’information du public l’une de ses priorités. Et pour ne pas empiéter su les platebandes des organismes déjà existants, l’INC y aura recours pour sous-traiter ses analyses et ses essais comparatifs. Il se limitera, le cas échéant, à prélever les échantillons, à comparer les analyses et à en diffuser les résultats. Il sera appelé à collaborer avec les institutions analogues intra et extra-muros et à organiser des manifestations relatives à la consommation et à la qualité des produits. Le prochain établissement public à caractère administratif sera amené à fournir un soutien technique et juridique aux consommateurs et à appuyer les organisations et les structures exerçant dans le domaine de la consommation et de la qualité des produits. L’INC aura également à contrôler les produits et leur conformité avec les normes en vigueur, et d’arbitrer les divergences relatives à l’application des normes, et à la définition des critères et des méthodes et résultats des analyses. Tout cela est bien beau. Encore faut-il que ce nouvel organisme parvienne à traduire les objectifs affichés dans les faits et à aller jusqu’au bout de sa mission, a fortiori dans l’information du public. Actuellement, les consommateurs sont livrés à eux-mêmes et dieu seul sait combien ils se font avoir sur la qualité et les prix des produits, du fait d’une libéralisation, que si elle favorise la concurrence et donc la liberté de choix pour le consommateur, entraîne des distorsions que seul un organisme d’arbitrage impartial et indépendant est à même de contrôler et de prévenir. Sauf que dans le cas d’espèce, l’INC n’est pas indépendant. Il sera sous la tutelle du ministère du Commerce. Espérons qu’il sera autonome et qu’il aura la marge de manœuvre requise pour agir dans la transparence et avoir le franc-parler nécessaire. C’est seulement ainsi qu’il acquerra la confiance des consommateurs. |
Commentaires
Ecrit par Espoir 12-07-2008 10:39
Si l'INC respecte l'une de ses priorités à savoir: l'information du public...alors les consommateurs tunisiens (qui se rendent bien compte des abus dont ils sont victimes...mais qui sont impuissant) pourrons avoir de l'espoir!