Libye, Syrie : Les renseignements disent le mot de la fin !

Publié le Mercredi 28 Octobre 2015 à 17:43
Le Moyen-Orient ne sera plus jamais comme avant. Les chefs des renseignements français et américain ont dit tout haut, ce qu’ils ont l’habitude de dire tout bas. Le patron de la DGSE (renseignements extérieurs français) a affirmé, lors d’une conférence sur le renseignement à Washington,  que le Moyen-Orient est à jamais transformé, et qu’il ne va plus retrouver son ancienne physionomie.

Un constat que partage le patron de la CIA présent à la même rencontre. Il  estime que la dévastation en Irak, en Syrie, en Libye et au Yémen est telle qu'il est difficile d'imaginer qu'un gouvernement central puisse exercer un contrôle ou même une simple autorité sur les territoires.

La dégénérescence de la région est claire pour tous, et n’a pas besoin de boite noire pour la décrire. La réalité dépasse les pronostics les plus sombres qui présageaient depuis des années de son devenir, fait d’embrasement et de partition.

De coutume, les renseignements sont muets, s’ils parlent aujourd’hui ouvertement, c’est que le travail est quasiment achevé et l’anarchie créatrice a bien produit ses effets, en attisant les conflits confessionnels et tribaux, en affaiblissant les pouvoirs centraux, et en divisant des nations jadis souveraines et unies en cantons dirigés par des forces rivales, qui essaient d’étendre leur zone d’influence.

Les dirigeants occidentaux et arabes ne s’attardent pas trop sur les avatars géopolitiques et géostratégiques survenus dans la région. Ils ne cessent, néanmoins, de faire miroiter une stabilisation de ces pays, avec la même rhétorique de vouloir aboutir à une solution politique à ces conflits, à même de les pacifier et de les démocratiser, pour le bien des peuples. Pure chimère.

Deux exemples édifiants : La Syrie et la Libye, livrées à des guerres civiles destructrices, à multiples rebondissements, depuis 2011. Dans un pays, comme dans l’autre, la communauté internationale s’active dans tous les sens, par le biais des coalitions militaires et sur le plan diplomatique.

En Libye, la situation se dégrade de jour en jour, le pouvoir est morcelé entre deux gouvernements, des tribus et des groupuscules armés. L’Occident et ses alliés arabes évoquent de temps à autre, l’option militaire pour lutter contre le terrorisme et Daech, chose à laquelle les pays limitrophes de la Libye, la Tunisie et l’Algérie notamment, opposent un niet catégorique. Entretemps, le plan annoncé dernièrement par l’émissaire onusien, Bernardino Léon, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, et la réconciliation inter-libyenne, semble tomber dans l’oreille d’un sourd chez notre voisin du sud.

En Syrie, la situation est encore plus compliquée. Théâtre de l’affrontement des titans : Russie, Etats-Unis, Europe, Iran, Turquie... et des combattants issus de tous les pays du monde ou presque, le sort de ce pays semble scellé, et son unité à jamais perdue. Que les acteurs du conflit soit en accord ou en désaccord, sur le fait que la solution politique se fasse sans ou avec Bachar al-Assad, cela ne changera rien à l’état du pays, mais déterminera l’influence que chaque puissance cherche à avoir pour imposer tel dénouement ou tel autre, ce qui en renforcera le leadership dans l'ensemble du Moyen-Orient, et en assurera une mainmise sur les richesses pétrolières et gazières dont il regorge.

La descente aux enfers dans la région a commencé depuis la guerre d’Irak, dont le casus belli était la détention par Saddam Hussein des prétendues Armes de destruction massive (ADM). Un conflit dévastateur qui a généré et générera d’autres à travers la région, désormais gérée par procuration.

H.J. 

 

Commentaires 

 
+1 #1 RE: Libye, Syrie : Les renseignements disent le mot de la fin !
Ecrit par Montygolikely     29-10-2015 12:40
Désolé de dire ça, mais la Libye aurait tout intérêt à s'en remettre à une gouvernance collégiale provisoire ou une certaine forme de "protectorat" politique et militaire assuré seulement par des représentants des pays limitrophes, à savoir l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie, le Soudan du Nord, le Tchad et le Niger, pour régler progressivement les rivalités d'origines tribales, ce avant que les autres "vautours" (U.S.A., Union Européenne, Russie, etc.) ne leur tombent dessus et les règlent à leur "manière", c'est à dire en les "bombardant de façon soi-disant "ciblée" ou en les "montant" les uns contre les autres jusqu'à extinction...(à l'instar de ce qui se passe en Syrie)
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.