Libye : La Tunisie & les pays voisins réclament le désarmement des milices

Publié le Mardi 26 Août 2014 à 13:50
Réunion des pays limitrophes de la Libye le 25 août au Caire. Les ministres des Affaires étrangères des pays limitrophes de la Libye se sont réunis hier, lundi 25 août au Caire, dans le cadre des concertations autour de la situation sur la scène libyenne, et du suivi de la troisième réunion ministérielle, tenue les 13 et 14 juillet, à Hammamet, en Tunisie.

Le ministère des Affaires étrangères égyptien a rendu public hier sur sa page officielle, la déclaration finale de la réunion, dont voici le texte intégral traduit par Gnet.

A la lumière du rapport présenté par le ministre des Affaires étrangères tunisien, Mongi Hamdi, autour des réunions des deux groupes de travail, politique et sécuritaire, du suivi de la situation en Libye, des interventions et des échanges des chefs de diplomatie des pays limitrophes de la Libye ;

De par leur foi dans l’importance de réaliser la paix, de réinstaurer la sécurité sur la scène libyenne et de mobiliser l’appui aux institutions légitimes libyennes, à leur tête le conseil national élu (parlement), dans la mesure où il incarne l’expression de la volonté populaire libyenne, et le comité constitutif pour la rédaction de la constitution, en vue d’aider les frères libyens à parachever le processus de transition démocratique dans le cadre de la sécurité et de la stabilité, à travers la formation d’un gouvernement national dans les plus brefs délais, et dans le but d’arrêter les opérations militaires menant à la déstabilisation :

Les pays limitrophes prônent une action urgente en concertation avec le gouvernement libyen pour faire face aux évolutions de la situation en Libye, comme base de l’effort international et régional à ce sujet, de manière à assurer la complémentarité entre les efforts internationaux et régionaux, à travers une initiative commune des pays limitrophes fondée sur les principes suivants :  

- Le respect de l’unité et de la souveraineté de la Libye, et de l’invulnérabilité de
son territoire ;
- La non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye, et le maintien de son indépendance politique ;
- L’engagement en faveur du dialogue global, le rejet de la violence et l’appui du processus politique.

Les objectifs poursuivis sont de mettre un terme aux actes de violence et de terrorisme en Libye, de permettre à l’Etat libyen de restituer son autorité et d’assurer son emprise sur l’ensemble du territoire libyen, y compris le droit de porter des armes, de manière à arrêter les activités des groupes armés et de faire face au terrorisme et à la violence, outre l’appui des institutions légitimes et du pouvoir central de l’Etat.

Compte tenu de cela, les pays participant à la réunion du Caire appellent à :
1 - L’arrêt immédiat de toutes les opérations armées en vue d’appuyer le processus politique, renforcer le dialogue avec les protagonistes politiques qui rejettent la violence, afin de parvenir au consensus national et à la réconciliation et d’élaborer une nouvelle constitution pour le pays. Ils affirment le rôle fondamental et central du mécanisme des pays limitrophes et la nécessité de les impliquer dans les différentes initiatives régionales et internationales visant à parvenir à un règlement consensuel de la crise libyenne ;

2 – Le renoncement de l’ensemble des milices et éléments armés, d’une manière progressive et concomitante, à l’armement et à l’option militaire dans le cadre d’un accord politique entre les protagonistes qui bannissent la violence, et conformément à un dispositif indépendant sous un parrainage régional des pays limitrophes et avec un appui international ;

3 - Affirmer l’engagement des parties étrangères à se garder d’importer ou de ravitailler les parties illégitimes en armes, tous types confondus, et renforcer le contrôle au niveau de l’ensemble des issues maritimes,  aériennes, et terrestres libyennes pour atteindre cet objectif. L’exportation de tout type d’arme n’est pas autorisée, sauf à la demande de l’Etat libyen et après accord de la commission des sanctions relevant du Conseil de Sécurité ;

4 – Lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, en assécher les sources de financement, lutter contre le crime organisé transfrontalier, et autres activités illégitimes ;

5 – Soutenir le rôle des institutions légitimes de l’Etat à leur tête la chambre des députés, reconstruire et réhabiliter les institutions de l’Etat, dont l’armée et la police, à travers des programmes définis visant la construction de la paix, de manière à consacrer la stabilité et la sécurité et à appuyer les efforts visant le développement ;

6 –Venir en aide au gouvernement libyen dans ses efforts de contrôler les frontières avec les pays limitrophes conformément à un programme complet, et arrêter les activités illégitimes de contrebande, tous types confondus :

7-Instituer un mécanisme prévoyant des dispositions punitives, auquel on a recours dans le cas de non-respect des décisions prises, y compris le fait d’imposer des sanctions contre les individus et les collectivités dont la responsabilité est avérée en matière d’entrave du processus politique et de concrétisation de la stabilité ;

8 – Créer un mécanisme sous l’égide des MAE des pays limitrophes, en vue du suivi de la mise en application des mesures arrêtées, en collaboration avec les émissaires arabe et africain, et dans le cadre des recommandations présentées par les groupes de travail politique et sécuritaire, dont une visite des hauts responsables des pays limitrophes de la Libye au conseil national libyen et aux parties politiques, en prélude à une visite des ministres des Affaires étrangères des pays limitrophes ;

9 – Charger la présidence égyptienne de cette quatrième réunion des pays limitrophes à faire parvenir ce communiqué d’une manière officielle, à la présidence du Conseil de sécurité, au Secrétariat Général des Nations-Unies, au Secrétariat Général de la Ligue arabe, au commissariat de l’Union africaine, et au gouvernement espagnol, afin qu’il soit évoqué lors de la conférence de Madrid du 17 septembre 2014 ;

10 – Organiser la cinquième réunion des pays limitrophes de la Libye à Khartoum à une date qui sera convenue ultérieurement ;

11 – Les pays limitrophes se disent favorables à un appui international s’agissant d’aider à la reconstruction et à la réhabilitation des institutions de l’Etat libyen, en collaboration avec les pays limitrophes, y compris l’entraînement en vue de la surveillance des frontières, et la mise à disposition des équipements modernes pour le contrôle et l’interception, outre l’appui aux éventuelles sanctions prises à l’encontre des personnes ou entités qui refusent d’interagir avec l’opération politique, et qui tendent à la torpiller à traves la violence, y compris le recours au Conseil de Sécurité pour imposer des sanctions ciblées.

Traduit par Gnet