L’Europe n’a pas les moyens de sa politique envers la Tunisie !

Publié le Mercredi 12 Avril 2017 à 17:35
Béji Caïd Essebsi au sommet du G8 à Deauville, en 2011 (Archives).La Tunisie figure parmi les pays sur lesquels compte la Grande-Bretagne pour combler son manque à gagner occasionné par le Brexit. Aussitôt les étapes de sortie de l’Union européennes parachevées, Londres, en quête d’ores et déjà de nouveaux marchés, se tournera entre autres vers Tunis, avec qui elle envisage de faire des affaires. C’est le Lord Maire de la Cité de Londres, Andrew Parmley, qui l’a affirmé lors de sa présente visite de deux jours en Tunisie, où il a promis une plus grande coopération financière et économique entre la cité londonienne  et Tunis, ainsi qu’un soutien britannique aux projets financiers et aux énergies renouvelables dans notre pays. 

Ce même enthousiasme pour un plus grand rapprochement de la Tunisie a été exprimé par l’Espagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alfonso Dastis. En visite officielle hier à Tunis, il a dit la détermination de son pays de conférer une nouvelle dynamique à ses relations avec la Tunisie, après le repli qu’elles ont connu du fait des retombées de la crise politique et économique en Espagne.

Dastis s’est voulu rassurant faisant état d’une amélioration constante de la situation dans son pays, ce qui préfigure d’un climat plus propice pour une consolidation de la coopération bilatérale dans tous les domaines, une relance du partenariat et de l’investissement, en incitant les entreprises espagnoles à s’installer et à lancer des projets dans nos contrées.

Il y a quelques jours, c’était au tour de la France de témoigner de son amitié et de son soutien à la Tunisie, dont la transition démocratique inspire "une grande confiance" à Paris.

Dans nos murs la semaine dernière, le locataire de Matignon, Bernard Cazeneuve, a assuré les autorités tunisiennes du soutien français, signant au passage des conventions avec son homologue tunisien portant sur la coopération économique, sécuritaire et de lutte contre le terrorisme.

Le mois dernier, plus précisément le 03 mars 2017, la Tunisie a reçu un poids lourd de la scène européenne, en l’occurrence, la chancelière allemande, Angela Merkel. "L’Allemagne est à vos côtés, et voudrait  vous accompagner sur le chemin du progrès". (…). "La Tunisie pourrait compter sur notre soutien", a-t-elle assuré, estimant que son pays se prévaut "d’une longue expérience en matière de régime fédéral et de décentralisation, des points sur lesquels la Tunisie et l’Allemagne peuvent échanger et  coopérer".

Théâtre d’un interminable ballet diplomatique ces six dernières années, la Tunisie n’a jamais été aussi gratifiée par les louanges des grands de ce monde sous le charme de sa transition pacifique, sa démocratie naissante et l’exception de son expérience dans une région enlisée dans les guerres et les conflits armés.

Mais derrière les larges sourires et les promesses mirobolantes, les dirigeants occidentaux viennent faire la pression sur notre pays pour endiguer les flux migratoires, et surtout s’enquérir de la situation en Libye, dans un souci affiché d’y accélérer une sortie de crise, mais avec un intérêt tout aussi manifeste pour les richesses que recèle son sol, centre de toutes les convoitises.

Notre histoire avec l’Occident, sa rhétorique dithyrambique, et ses promesses mirifiques connaitra tout prochainement d’autres épisodes, le premier en Italie, à l’occasion du Sommet du G7 en Mai, et le second en Allemagne, à l’occasion du G20 en Juin, où le président de la république est convié. Comme il l’a été en 2011, en tant que Premier ministre, au G8 de Deauville. Là aussi, il a été chaleureusement accueilli, et auréolé, comme on l’a assuré d’un soutien financier conséquent, en appui à l’économie nationale.

Mais, il n’en était rien, comme il n’en sortira pas grand-chose de ce nouvel empressement européen, d’autant plus que le vieux continent peine à mettre un terme à une crise économique et financière structurelle qui y sévit, se traduisant par la montée du chômage, de la pauvreté, et de la précarité au rang de ses populations, comme elle est confrontée au risque d’implosion de l’Union européenne, et de la disparition de la monnaie unique, que les résultats des toutes prochaines élections, notamment en France, pourront précipiter.  

Gnet

 

Commentaires 

 
#2 Dénigrant !
Ecrit par Azur     14-04-2017 09:18
Article étonnant de la part de Gnet ! Les propos tenus ressemblent à ceux d'un taleb rkik. On demande l'aumône et on dénigre ceux qui ne sont pas assez généreux à nos yeux.
L'auteur(e) de l'article aurait pu, au moins, appelé les Tunisiens à retrousser leurs manches et à se mettre au travail.
Professionnellement, contrairement à son habitude, Gnet fait preuve de manque d'objectivité. Les chiffres prouvent que certains pays ont fait des gestes importants. La contribution des institutions de l'Union européenne n'a pas non plus été mentionnée. La visite de BCE à Bruxelles assortie d'actes concrets (1500 bourses Erasmus+ aux étudiants et chercheurs tunisiens et augmentation importante des aides...). Gnet, voulez-vous qu'on demande aux pays que vous avez cités de ne plus venir en Tunisie ? Alors débrouillez-vous pour remettre les Tunisiens aux travail !
 
 
#1 RE: L’Europe n’a pas les moyens de sa politique envers la Tunisie !
Ecrit par ali     13-04-2017 18:21
Si l'Europe,le continent le plus riche,malgré ce que décrit l'article,ne peut pas aider l'Afrique du Nord,qui le peut?De plus,que vient elle convoiter l'Europe en Afrique du Nord,des pays où les ressources naturelles sont loins de pouvoir être suffisants et au contraire des pays confrontés à un manque d'eau criard et donc ne suffisant pas à nourrir sa population?!!!
 
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