Les zones franches, un véritable levier de croissance économique

Publié le Jeudi 04 Octobre 2018 à 15:32
Le Parc d’Activités Economique de Bizerte ne connait pas la crise : 15% de croissance lors des trois dernières années. Le total des investissements a atteint les 600 millions de dinars à la fin de l’année 2017. Elle génère aujourd’hui 4250 emplois, preuve que le développement des zones franche peut constituer un réel vecteur de croissance économique.

Fatma Thabet-Chiboub est à la tête du PAEB: " L'évolution est constante depuis toujours mais particulièrement depuis 2015 où nous avons une nette croissance au niveau des investissements, des emplois et des exportations (+15% sur les 3 dernières années). Il y a aussi une meilleure qualité des investissements », a-t-elle confié à Gnet.

Fatma Thabet-Chiboub
 
Les zones franches sont soumises à un partenariat public/privé. Leur concept repose sur la notion de décentralisation par rapport à la prise de décision. En effet, l’investisseur dispose sur place d’un guichet unique et d’une administration douanière. Ainsi, toutes les décisions et toutes les procédures sont réalisées sur place, ce qui facilite les importations et surtout les exportations, levier essentiel d’une bonne croissance économique.

Les zones franches permettent une attractivité importante, notamment pour les promoteurs étrangers intervenant dans des secteurs très variés. Fatma Thabet-Chiboub souligne : « Les investisseurs viennent de plusieurs secteurs. C’est un échantillon de toutes les activités disponibles sur le territoire tunisien. Vous trouverez les services, l’industrie pharmaceutique, le textile, l’aéronautique, l’automobile ou encore l’agroalimentaire. La Tunisie est un pays où il y a des avantages comparables aux aux pays voisins et surtout à l’Europe qui nous permettent d’être performants dans plusieurs secteurs et branches d’activités ».
 
De son côté le gouvernement s’investit pleinement dans le développement de ses Parcs d’Activités. Slim Feriani, Ministre de l’Industrie et des PME était l’invité d’honneur de cette conférence. L’occasion pour lui de présenter les nombreux atouts de la Tunisie aux investisseurs étrangers présents. Il a également rappelé l’existence des accords de libre-échange qui lient le pays aux autres régions du monde. En effet, la Tunisie entretient un accord avec l’Europe et a rejoint récemment le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA).

Interrogé par Gnet, Slim Feriani a répondu : « Pour l’instant nous avons deux zones franches en Tunisie, à Bizerte et  à Zarzis. Il y a des discussions en cours pour implanter une zone franche à Ben Guerdane vue la proximité de la Libye. Les zones franches sont des partenariats public/privé au vrai sens du terme. C’est quelque chose que nous encourageons de plus en plus. D’ailleurs, il y a eu un forum sur les PPP récemment à Tunis. Nous y avons présenté 33 projets d’une valeur de 14 milliards de dinars. Ce sont de gros montants qui nécessitent le partenariat avec des entreprises privées nationales mais aussi et surtout internationales ».



La loi sur les zones franches prévoit de nombreuses incitations financières comme l’exonération de la TVA, de l’impôt sur les bénéfices et sur les plus-values. Tous ces avantages devraient profiter à la croissance économique du pays afin de créer des emplois, de redresser une balance commerciale en berne grâce notamment à l’apport de devises et à une augmentation des exportations. Les zones franches pourraient également contribuer à freiner la fuite des cerveaux d’un côté et l’immigration clandestine de l’autre.

Wissal Ayadi