Les secteurs les plus touchés par la corruption, selon les Tunisiens

Publié le Jeudi 25 Février 2016 à 17:15
Vue de la conférence
Les Tunisiens estiment que la corruption est parmi les préoccupations immédiates sur lesquelles les autorités doivent plancher. Selon une récente étude effectuée par le bureau recherches, « One To One » et commandée par le réseau non gouvernemental Afro baromètre, 71% des Tunisiens de plus de 40 ans estiment que la corruption a augmenté en 2015. Lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi, les instigateurs du projet ont révélé les résultats du sondage mené au mois de mai 2015, auprès de 1200 adultes tunisiens, au sujet de la corruption. Tout d’abord, 28% des interrogés estiment que les principaux problèmes auxquels la Tunisie doit faire face est le chômage, ensuite vient le crime et l’insécurité (20%), l’économie (14%) et la corruption (7%).
  
64% des Tunisiens, tous âges confondus, estiment que la corruption a augmenté au cours de l'année précédant la réalisation de cette enquête  (2014), et 19% disent qu’elle a diminué, tandis que 13% disent qu’elle est restée la même. Selon 47% des interrogés, tous ou la plupart des hommes d’affaires seraient impliqués dans des affaires de corruption, 34% disent que certains hommes d’affaires seraient impliqués. Un intervenant a relevé lors de la conférence, que les hommes d’affaires, ne voient probablement pas la corruption comme étant un phénomène négatif, « puisqu’elle leur permet de faire marcher leurs affaires »,  a-t-il dit.
 
Viennent ensuite les conseillers communaux, en deuxième position sur le podium des métiers les plus corrompus.  32% de l’échantillon pense que la plupart des conseillers communaux sont corrompus, contre 45% qui disent que certains d’entre eux le sont. Selon 31% des Tunisiens, tous ou la plupart des membres du gouvernement  seraient corrompus et 49% pensent que certains d’entre eux le seraient. 
 
La police, en revanche, serait moins corrompue, que les conseillers communaux et les membres du gouvernement, selon les interrogés. 26% estiment que la plupart des policiers sont corrompus, contre 47% qui disent que certains le sont. Certains députés seraient corrompus, selon 46% des interrogés. 
 
La corruption est très peu dénoncée (au moment du sondage), si l’on sait que 59% des interrogés disent craindre les conséquences de la dénonciation, et d’éventuelles représailles. Un participant à la conférence, a évoqué l’exemple d’un élève, victime d’un directeur d’école corrompu, et qui s’abstient de dénoncer, par crainte de voir ses notes en pâtir, ou d’être pris à partie. Il est utile de rappeler que depuis le lancement du portail gouvernemental de dénonciation des affaires de corruption (www.anticorruption-idara.gov.tn), 80 000 cas ont été rapportés par les citoyens. 
 
Les gens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte anti-corruption
Face à cette tendance alarmante, 43% des personnes sont en accord avec le fait que les gens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte contre la corruption. 28% sont tout à fait d’accord avec cette affirmation. Seulement 16% sont en désaccord. Parmi les solutions proposées pour lutter contre le phénomène, se trouve le signalement quand on en est témoin, à hauteur de 40% de l’échantillon. 29% des personnes estiment qu’il faut refuser de payer des pots de vin, tandis que 18% disent qu’il n’y a rien à faire. 
 
Ceux qui sont tout à fait d’accord que les médias doivent constamment enquêter et publier sur la corruption et les erreurs du gouvernement, représentent 50% de l’échantillon, contre 13% qui disent que ce genre d’investigations et de publications seraient nuisibles pour le pays. 
 
Par ailleurs, 48% de la population interrogée estime que les médias sont assez efficaces dans la dénonciation des erreurs du gouvernement et des cas de corruption, et 58% pensent que les partis au pouvoir sont les mieux placés pour combattre la corruption, contre 37% qui disent que c’est du rôle de l’opposition. 
 
Sur la même lancée, 36% de l’échantillon pense que la prestation du gouvernement est très mauvaise dans la lutte contre la corruption, tandis que 26% pensent que le rendement est « plutôt mal » et 28% pensent qu’il est « plutôt bien ». L’échantillon interrogé est issu de 24 gouvernorats et 141 délégations. 67% des personnes sont originaires des villes, et 33% de milieu rural. 

Chiraz Kefi
 
 

Commentaires 

 
#1 RE: Les secteurs les plus touchés par la corruption, selon les Tunisiens
Ecrit par Royaliste     25-02-2016 19:53
demander au gouvernement Essid de lutter contre la corruption , c'est comme demander a nahdha de lutter contre le terrorisme...
 
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