Les grévistes de l’IPEST ne lâchent pas du lest

Publié le Vendredi 16 Janvier 2009 à 11:57

Les étudiants de l'IPEST sont déterminés à faire valoir leur droit aux concours français.La grogne des étudiants de l'Institut Préparatoire des Etudes Scientifiques et Techniques (IPEST) se poursuit. Depuis lundi dernier, ils sont en sit-in devant le ministère de l’Enseignement supérieur pour protester contre sa décision de ne pas prendre en charge les frais de concours aux écoles françaises pour les 157 étudiants de la 2ème année, comme il a été d’usage depuis la création de l’Institut, au début des années 90.

En décembre dernier, le conseil des classes de l’Institut a fixé la liste des étudiants habilités à participer au concours commun de Polytechnique (CCP), en donnant la possibilité aux plus brillants de passer d’autres concours d’admission aux prestigieuses écoles françaises. La liste qui comportait initialement l’ensemble des étudiants de la 2ème année s’est réduite, à la surprise des étudiants, à une soixantaine d’entre eux. Renseignement pris auprès de l’administration de leur école, on leur apprend que ladite liste a été modifiée par le ministère.

Sollicitée, la direction des affaires estudiantines du ministère a laissé entendre que la liste a été remaniée an sein de l’IPEST. Une manière d’esquiver le problème, semble-t-il.

Mais étant persuadés que la modification a été introduite par le ministère, sans même avoir consulté les professeurs, les six classes de la 2ème année de l’IPEST ont décidé de débrayer. Ils ont entamé leur action depuis lundi dernier, en se rassemblant devant le siège du ministère à l’avenue Ouled Hafouz.

Interrogé l’un des mécontents de l'IPEST nous dit "toute la détermination des grévistes de poursuivre leur action" jusqu’à ce que le ministère revienne sur sa décision pour prendre en charge les frais de concours au profit de l’ensemble des étudiants, comme le stipule la liste initiale. « La liste a été totalement chamboulée. Elle ne contient plus qu’une soixantaine d’étudiants. Par ailleurs, ceux qui étaient destinés à participer à plusieurs concours dans la liste initiale, ne pourront plus le faire selon la nouvelle liste".

Et de poursuivre : «Lors de notre deuxième jour de grève, on nous a promis une réponse suite à une supposée réunion qui devrait rassembler le ministre, le recteur et le directeur des affaires estudiantines. Mais, il n’en était rien. Le jour même on nous a fermé la porte au nez et un responsable de la direction des Affaires estudiantines nous signifie : le ministère ne reviendra pas sur sa décision et on n’est pas là pour payer les médiocres".

Mais ceci est loin de dissuader les grévistes qui sont résolus à poursuivre leur action jusqu’à ce que « la décision du conseil des classes soit respectée et la liste initiale rétablie".

Avec l’expiration hier de la date butoir du 15 janvier, fixée par la trésorerie générale de l’ambassade de France pour la présentation des candidatures libres sur Internet, les étudiants ont jusqu’à le 23 janvier pour se rattraper et s’inscrire aux concours. La tension va-t-elle se poursuivre une semaine encore ?

Si c’était le cas, le ministère aurait une responsabilité lourde à assumer dans ce cafouillage, du fait de son unilatéralisme et son refus du dialogue. Au lieu de cette politique de porte close, il aurait mieux valu consulter les professeurs et les étudiants en amont, ou du moins expliquer aux étudiants les motifs de cette décision en aval. Même si les grévistes disent ne vouloir rien entendre : « Le ministère n’a pas à invoquer des contraintes budgétaires, car la prise en charge de ces concours ne coûte que 40 mille dinars, ce qui est insignifiant pour le ministère de l’Enseignement supérieur », nous dit l’un des porte-voix des contestataires.

Gnet


 

Commentaires 

 
#26 Enfin!!!
Ecrit par AS     20-01-2009 18:26
@ Tanios et Freedom: Merci, vraiment merci!!! Au bout d'un moment, on a cru qu'il n'y a plus personne qui soutiennent les ipestiens à part les ipestiens et les ex-ipestiens!!! Merci pour votre compréhension, c'est tout ce qu'ils cherchaient. Il suffit de croire en eux et ils seront à la hauteur.
 
 
#25 Reponse au journal d\'un gréviste
Ecrit par Tanios     19-01-2009 21:36
Bonjour 7souna,
Je ne pouvais pas lire ton journal de la semaine dernière sans faire un commentaire.
Je ne peu que respecter la démarche civilisée des ipestiens qui n'ont pas trahi leur reputation et qui ont été toujours un exemple a suivre pour les jeunes tunisiens sur tous les plans. Je ne pouvais rester en meme temps insensible aux commentaires de ces ames malades et jalouses qui ne font qu'essayer de vous démoraliser pour satisfaire leurs complexe d'infériorité, mais je sais que celà ne vous ajouterai que persistance et persévérence. Vous etes l'élite de la tunisie qu'ils le veuillent ou non et ne cessez pas de reclamer vos droits et ne vous en faites pas des ripostes des policiers, ce ne sont que des b... qui exécutent sans rien comprendre aux enjeux de votre reaction, a vos qualités et au role que jouent les anciens ipestiens en Tunisie aujourd'hui et que vous jouerez demain.
Je parle en connaissance de cause.
Bon courage et bonne continuation
 
 
#24 Droit à l\'enseignement
Ecrit par Freedom     19-01-2009 17:50
arrêtez de débiliser des gens qui n'ont demandé rien que de partir pour étudier dans des écoles prestégieuse et qui sont les élites de ce pays. je crois que c'est mieux de dépenser cet argent dans .....ET VOUS LE SAVEZ
alors si vous êtes courageux dites ce que vous devez dire vis à vis un système défaillant et non crédible qui se moque tous les jous de nos cervelles et de nos rêves légitimes.
le moindre droit de ces étudiants et de discuter avec eux cette décision et de donner des arguments convaincants, et bien oui, avant de prendre une décision qui les concernent.
et même si cette décision a été discuté et mise en place elle ne doit pas concerner cette promotion et qui la suit, légalement, juridiquement elle est non rétroactive, c'est à dire elle ne s'applique pas à ceux impliqués avant la prise de décision.
 
 
#23 réponse à kawarji
Ecrit par strike     18-01-2009 03:27
si tu parles de mellouli on peut vous entendre! mais parler de la participation à la coupe du monde de l'équiipe de foot là on ne peut te rappeler qu'on a pas passé le premier tours, on a meme pas gagné un match, alors qu\'on 78 avec les moyens de bords à l\'époque on a honoré tous les pays africains et arabes.
et puis pour les ingénieurs cher petit kawareji, je te rappel le nom de Dr AYARI en astronomie qui travail pour le compte de la naza et qui à mis un système de suivi de la naissance du croissant. une autre information qui pourrait t\'interesser si jamais t\'as les \"briques\", le designer de la nouvelle serie 7 de BMW est un tunisien qui à fait ses études en allemagne ;-).et la liste est longue si tu veux les connaitre tu n\'as qu\'à visiter l\'Office des tunisiens à l\'étranger. brabi ekbal menkamel, tawwa ebjadek tu compares des intellos à des joueurs comme sellami wala ouarteni walla dhaouadi walla arbi jaber wala ltifi wala walid yaken wala ben frej wala jaziri wala haythem mrabet.... aheweka men kol jamiiya chowaya essami. en fait à part kasraoui et fellhi el baki medhebik ettkoulelehom yele3ebou wou yossektou, rahom yaamlou el 3are !
 
 
#22 Journal d\'un gréviste (pour que le mond
Ecrit par 7souna     17-01-2009 20:57
*/Un petit flash de ce qui s'est passé avant les récents évènements : nous sommes le 12 juin 2008 et tout le monde prépare son mini-concours que l'on s'apprête à passer le lendemain ; mais une circulaire vient tout chambouler en limitant le nombre de bourses des oraux des concours français et en limitant encore plus les bourses des études ensuite dans les grandes écoles françaises, une limitation faite indépendamment de la qualité des écoles intégrées, il s'agit d'une limitation sourde et aveugle en pourcentage (30%). Nous avons alors décidé d'entrer en grève car il était évident que ce n'était absolument pas les bases sur lesquelles nous nous étions fondés pour intégrer l'IPEST, cette circulaire ne devait pas nous concerner. Après trois jours de grève, le directeur nous amène un papier signé par lui-même où il est écrit "de la part du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie" et où il est clairement indiqué que la circulaire ne concernait pas notre génération, on croyait que tout était rentré dans l'ordre..


*/Nous sommes le 15 et le 16 décembre 2008 : les conseils de classe se tiennent et les professeurs débatent avec l'administration de l'IPEST sur le nombre de dossiers de concours français accordés à chaque élève; conclusion de ces conseils-->tous les élèves ont au moins un dossier de concours répartis comme suit : tous les élèves (157) ont le dossier CCP, 89 ont le dossier INT, 56 ont le dossier Mines, 17 ont le dossier X (X-ENS pour la filière PSI et X-ESPCI pour les PC), 14 ont le dossier Centrale et 6 ont le dossier ENS. C'est alors que la dernière ligne droite se trace pour chacun d'entre nous, un chemin où seule l'excellence nous mènera au bout puisque le ministère a fixé une liste des plus prestigieuses des grandes écoles françaises qui, elles seules selon le ministère, ouvriraient droit à une bourse d'état. Tout le monde s'est alors remis au travail, un travail entamé depuis déjà 1 ans et 4 mois, voire depuis 13 ans, pour aspirer à réaliser ses rêves..


*/Lundi 12 janvier 2009 :
- Coup de théâtre, le directeur de l'IPEST nous informe que le ministère a changé la liste des dossiers des concours, que désormais il y avait 6 personnes ayant les dossiers ENS et X et Centrale-Mines-INT, 6 autres ayant les dossiers X et Centrale-Mines-INT, 2 ayant Centrale-Mines-INT, 23 ayant Mines-INT, 51 ayant CCP, se qui laisse plus de 65 personnes sans aucun concours français, des personnes ayant reçu une formation axée sur le programme français condamnés à jeter dans la poubelle deux années de purs sacrifices (à noter les 3 personnes faisant partie de la classe PSI qui est une filière purement française inexistante dans le système tunisien et qui n'ont que le concours tunisien à passer comme étant des MP, et les professeurs français de l'IPEST ont dit que cette histoire constituait la blague du jour dans l'ambassade française, ce qui nous amène à bien remercier le ministère pour cette décision!!)..

- Le directeur nous fait aussi savoir que même si un candidat achète un dossier de concours et le passe comme candidat libre, il ne pourra pas avoir de bourse pour les écoles obtenues avec ce concours, même si ces écoles se trouvaient dans la liste ministérielle déjà très sélective..

- Nous nous déplaçons alors sous la pluie pour arriver au siège du ministère et nous restons dans le hall d'entrée pour avoir des explications, malgré la volonté des policiers de nous laisser dehors sous la pluie, des délégués rencontrent Mr Majjati, directeur du bureau des affaires estudiantines, il leur dit que cette nouvelle liste de dossiers a été faite par l'IPEST, administration et professeurs, et qu'on devait apporter ce qui prouverait l'inexactitude de ses dires pour pouvoir en reparler..Chacun renvoie la balle dans le camp de l'autre..


*/Mardi 13 janvier 2009 :
- Le matin, tous les professeurs de l'IPEST sont aussi choqués que leurs élèves, ils n'avaient rien modifié. Ils écrivent une pétition signée par chacun d'entre eux confirmant le résultat de l'unique conseil de classe donnant comme résultat la premières liste des dossiers de concours, ils l'envoient au ministère par voie administrative et nous donnent une copie pour la délivrer directement en main propre au ministère.

- L'après-midi, encore des averses, mais nous nous déplaçons tous ensemble encore via les transports publics pour nous réunir devant le ministère où ils ne nous ont pas laissé entrer cette fois-ci. Nos délégués entrent encore une fois et Mr Majjati leur répond qu'il étaient dorénavant confrontés à deux listes, qu'il allait se réunir avec le ministre et le recteur le lendemain, et qu'il nous donnerait alors leur dernier mot.

- Fin de l'après-midi, et encore sous la pluie, nous allons au rectorat pour essayer de comprendre où résidait le problème. Ce sont deux parents qui entrent cette fois-ci et qui en ressortent avec rien de nouveau qu'un sentiment d'arnaque dans toute l'histoire, le recteur leur a en effet dit qu'il ne pouvait rien faire..


*/Mercredi 14 janvier 2009 :
- Nous allons au ministère dès le petit matin pour nous réunir encore une fois au même endroit curieusement rempli de policiers ce jour-là. Deux délégués et deux parents entrent cette fois-ci pour rencontrer de nouveau Mr Majjati qui leur transmet que la discussion était terminée, qu'il n'y avait plus aucune négociation à faire, que la 2ème liste était réglementaire et officielle, et :"nous ne sommes pas là pour payer une génération de médiocres"..A peine le message transmis par les parents à la foule d'élèves fatigués et attendant une nouvelle qui pourrait les laisser terminer leur année en toute quiétude, j'ai aussitôt assisté au spectacle le plus désolant et le plus effroyable qu'il m'était donné de voir : des élèves étouffant de pleurs et de cris, des visages sans expressions et sans vie, toute une génération qui se voit déshonorée, trahie, dégoutée par son propre ministère, des jeunes pleins d'espoirs et de rêves qui n'arrivaient plus à croire que leurs rêves était désormais brisés, qu'on leur avait menti, qu'on les traitait maintenant de médiocres alors que ce même ministère les avait acclamé il y a un peu moins de deux années pour avoir très bien réussi leur baccalauréat..Je lève ma tête au ciel pour m'empêcher de verser quelques larmes, et c'est alors que je croise les regards de certaines personnes travaillant au ministère qui contemplaient le spectacle d'en haut à travers leurs fenêtres en riant..Le ministère nous méprisait, et je ne puis dire pourquoi car je ne le sais pas, que leur avons nous fait, avons nous choisi à tort le chemin de l'excellence et sacrifié vainement tant de choses pour aspirer à réaliser nos rêves?!

- Il n'y avait alors qu'un seul moyen à utiliser, et c'était d'essayer de contacter le Président de la République en personne. Une première pétition est alors emmenée au bureau d'odre de la présidence.

- Entre temps, plusieurs journaux et sites internet à caractère informatif parlent de nous et présentent notre problème..

*/Jeudi 15 janvier 2009 :
- Encore dès le petit matin, et pour le 4ème jour consécutif, nous prenons les transports publics pour nous réunir devant le ministère, mais cette fois-ci, nous nous sommes présenté devant la porte officielle du ministère, donnant sur la rue principale, nous avons amené des pancartes et des banderoles, nous voulions que tout le monde sache notre histoire, l'histoire d'une génération que l'on veut enterrer dans les oubliettes..Nous nous sommes assis sur le trottoir et nous avons aussitôt sorti nos affaires pour étudier sous les yeux ébahis des passants, des conducteurs, et surtout de la trentaine de policiers mobilisés pour nous éloigner de gré ou de force..Ils croyaient qu'ils auraient affaire à des manifestants violents et non civilisés, ils n'ont trouvé que des étudiants levant des banderoles sur lesquelles ils avaient écrit leur volonté de vouloir leur droit légitime, celui d'étudier en paix et sans leur mettre tout le temps des bâtons dans les roues alors qu'ils avaient devant eux un concours à préparer..Les policiers ont même engagé la conversation avec nous, et il y en a même eu un qui a versé des larmes en entendant un étudiant lui raconter son parcours scolaire et les conséquences cette décision ministérielle sur sa vie et sa vision de l'avenir..A partir d'un moment, nous avons commencé à répéter des slogans qui disaient notre volonté de faire parvenir nos voix et notre indignation devant ce refus ministériel de dialoguer avec les jeunes alors que l'année 2009 avait été proclamée année de dialogue avec les jeunes par le Président de la République..Nous avons ensuite chanté l'hymne national tunisien, avec une ferveur que même les stades tunisiens ne voient pas, une hymne qui a fait frissonner tout l'espace qui nous entourait, une hymne qui disait tout notre patriotisme et notre attachement à notre pays, un attachement sans cesse remis en cause et démenti, mais un attachement inébranlable et présent à jamais dans nos cœurs..

- Au bout d'un moment, le ministère a voulu recevoir deux délégués et un parent qui sont aussitôt entrés, et c'est alors que les policiers, juste avant les heures de pointe de la circulation, ont commencé à essayer de nous éloigner, allant de simples prières à de vraies menaces d'agressions, ce qui s'est terminé lorsque les délégués ont réapparus n'apportant rien de neuf : encore un refus de dialogue et de toute explication, l'assurance que le directeur de l'IPEST a lui même confirmé la 2ème liste des dossiers de concours, un mécontentement ministériel de ne pas nous voir dans nos classes à attendre sagement une nouvelle décision accablante, mais un rendez-vous pour le lendemain à 9h pour nous donner le nième dernier mot..Nous avons alors pris le chemin du retour en disant aux agents de police qui nous lançaient des regards et pitié et de compréhension :"à demain!"..

- De retour à l'IPEST, nous allons directement voir le directeur qui ne nous donne pas d'explications claires, il nous sort un visage triste et compréhensif de notre problème sans donner de solutions au problème en lui-même, et de toutes les façons, la situation le dépassait de loin..


*/Vendredi 16 janvier 2009 :
- C'est la 5ème journée consécutive de la grève, encore les transports publics et on commence à ressentir la fatigue des 4 journées qui ont précédé..Juste pour information, moi-même et mes amis avons passé les quatre derniers jours à ne dormir que 4 heures le soir pour nous réveiller assez tôt afin d'étudier un peu ; nous demandons nos droits certes, mais sans oublier nos devoirs..Nous restons presque toute la journée debout ou bien nous nous asseyons par terre ou sur des marches presque toujours mouillés, la plupart d'entre nous ont vu leurs pieds infectés et leur mains cisaillées par le froid..Nous n'avons également pas déjeuné pendant les 5 jours de la grève, j'ai moi même oublié de dîner le premier jour et je me suis endormi avec un grand creux dans l'estomac et une grosse boule dans la gorge..Si vous pensez que je dis tout cela pour vous impressionner ou vous amadouer, c'est en effet le cas, nous sommes en train de vivre une véritable situation de crise et nous n'avons rencontré que l'indifférence et le rejet devant une requête bien simple pourtant :"S'il vous plaît, tenez vos promesses"..

- Nous sommes allés aujourd'hui au ministère au petit matin pour écouter la décision qu'ils nous ont promis de dire hier-même ; on était tous disposés à rester tranquilles devant les policiers, mais malheureusement, les agents nous ont bousculé, poussé violemment, agressé verbalement en insultant Dieu devant nous, et ils ont emmené quelques uns d'entre nous pour les relâcher ensuite..Pendant ce temps, un délégué est entré, il a rencontré Mr Majjati qui lui a carrément claqué la porte au nez, il l'a même fait sortir de force à l'aide d'agents de sécurité..

- Une anecdote qui s'est passé ce jour-là : lorsqu'ils nous poussaient devant tout le monde pour nous emmener à la station de métro "Bab el Khadhra", l'un des policiers a arrêté une collégienne qui passait par là, elle lui a dit :"laisse moi aller étudier!", il lui a lancé :"étudier?t'es avec eux?!", elle lui a répondu :"non, j'étudie dans ce collège" en lui montrant du doigt le collège qui était devant ses yeux, il lui a alors dit :"et pourquoi tu étudie?! regarde ceux-là, ça fait trente ans qu'ils étudient et ils n'ont rien pu faire avec ça!!"..

- Nous sommes rentrés à l'IPEST encore sous le choc des propos tenus par les policiers à notre égard, et nous avons appris en cours de route que des télégrammes ont été envoyés à nos parents les informant que nous avons été illégalement absents depuis lundi 12 janvier..Les professeurs et les parents qui nous ont rejoints à l'IPEST nous ont remonté le moral ; en effet, il n'y avait que son excellence le Président de la République qui pouvait en finir avec cette mascarade, d'autant plus que tout le monde était fatigué et que nous voulions tous mettre un terme final à cette histoire qui consumait nos nerfs et toute notre énergie, et en effet, plusieurs efforts se sont déployés pour faire parvenir à la présidence notre problème, mais surtout, la gravité et le besoin vital de le résoudre le plus vite possible..Il ne s'agit plus d'une simple requête, il s'agit d'un problème majeur concernant non seulement les ipestiens, mais aussi toute une générations de jeunes hommes qui seront dans les quelques années à venir les hommes de la Tunisie, une génération à laquelle on ne tient plus ses promesses, qui se sent trahie, qui sent que l'on veut pas qu'elle aille loin, qui sent que l'on complote derrière son dos pour l'empêcher de réaliser ses rêves, ce problème est celui du manque de crédibilité et de communication entre les générations, de décisions prises à l'égard d'êtres humains mais qui n'ont rien d'humain, et j'en passe..


- La plupart des ipestiens sont rentrés chez eux pour le week-end, pour pouvoir s'exprimer comme je suis en train de faire au moment même où j'écris ces lignes, et pour souffler un peu et étudier un peu..
 
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