Le monde de la nuit, entre divertissement et m’as-tu-vu

Publié le Jeudi 25 Juin 2009 à 18:58
La Tunisie, l'une des destinations phares des plus grands DJs La saison estivale du clubbing vient de démarrer pour le grand plaisir des adeptes des nuits blanches et de la musique électronique. Cette année, comme celles qui ont précédé, les jeunes des grandes villes côtières vont se bousculer aux portes des discothèques réputées et autres bars antres des soirées branchées. Il y a, à peine une quinzaine d’années, seule une frange triée sur le volet de la société fréquentait ce genre d’endroits, aujourd’hui, le clubbing s’est vulgarisé. Des endroits qui ne ressemblent en rien à ceux que l’on côtoyait autrefois. D’abord en quantité, mais aussi en qualité.

La Tunisie compte aujourd’hui beaucoup plus d’endroits où sortir la nuit, qu’il y a une décennie, et le choix se fait de plus en plus vaste. Au point de faire de quelques boites de nuit locales, un point de transit incontournable par les plus grands DJs internationaux. Il faut dire que tout y est, du nec plus ultra de la technologie du son et de la lumière, à la plus moderne des architectures et de la décoration, en passant par des programmes variés et aguicheurs. Parce qu’hormis la musique, les boites de nuit ont fait place au show. Il s’agit de ramener des danseurs étrangers pour assurer le spectacle. Ses adeptes en font un mode de vie décalé par rapport au modèle de société qu’est censé représenter le pays.

Pour comprendre, il faudrait aller à l’une des soirées dont ne cessent de faire la réclame les radios et autres réseaux sociaux. D’abord, le constat est édifiant, les jeunes qui fréquentent ces endroits sont comme ramenés des plus grandes villes européennes, à l’instar d’Ibiza et autre Saint Tropez. A commencer par la manière de s’habiller jusqu’à celle de consommer, tout est surdimensionné. Du très court-vêtu au bizarrement apprêté. La pudeur, si elle donne l’impression d’être quelquefois respectée dans la rue, elle prend un sacré coup à l’intérieur des clubs nocturnes. Une fois les murs des discothèques franchis, l’habit s’affranchit. C’est peu dire. Même en plein hiver et par 5 degrés de température à l’extérieur, les jeunes sont très peu vêtus, ou d’une manière fantasque. Les jeunes hommes vacillent entre le look techtonik et celui de dandy, sans en avoir forcément les mêmes atouts. Comme si, le mot d’ordre était de faire de la concurrence aux plus occidentaux des clubs nocturnes. Mini-jupe, robes hyper décolletés et très moulantes, hauts à peine couvrants, jeans ultra serrés et tailles basses à profusion, coiffures en pétard ou blondeur attitude sont de mise. Autant dire que toute la panoplie de la Jet-Set attitude comme l’entend la communauté d’outre mer, est bien empruntée.

Le clubbing synonyme de consommation et de frimeA coté de ces apparences de grand salon de la mode, l’on ressent également cette obligation, qui dépasse le plaisir, de consommer et de dépenser. Les moins démunis auront payé leur droit d’entrée et se tiendront à l’écart des carrés réservés à la clientèle « fidèle » qui, pour passer une soirée digne de ce nom, réserve une table bien à l’avance. Qui dit table dit forcément la nécessité de consommer en laissant la modération au placard. En effet chaque table doit avoir sa provision en boissons, implicitement exigée par les tenanciers des lieux, pour y être bien reçu. «Pas de table sans alcool», vous les entendrez dire.

Et la clientèle s’y soumet à cœur joie. C’est alors que commence le spectacle ahurissant des hommes s’adonnant aux plaisirs de la bouteille alors que les jeunes femmes se déhanchent à qui mieux mieux, pour faire étaler sa culture « clubbesque » sur une musique qui, reconnaissons-le, n’est pas la plus ringarde qui soit. On parle toujours de grands DJs ramenés à plusieurs milliers de dinars pour divertir la jeunesse dorée de la Tunisie. Une soirée qui couterait par table, une moyenne de 400 dinars. Certains habitués en dépensent même le double, et pour s’amuser, et pour en mettre plein la vue à l’assistance. Le m’as-tu-vu est sans équivoque, on est ici surtout pour épater la galerie et l’on ne perd pas son but de vue, quitte à y mettre toute sa paye.

D’ailleurs l’on se demande, à la vue du jeune âge de la clientèle si ce n’est l’argent des parents qui y passe. Belles et jeunes filles autour, de plus en plus jeunes d’ailleurs, accèdent à ces soirées et garnissent les tables des jeunes fêtards. D’un autre côté, les danseuses ramenées pour l’occasion font leur show qui n’a rien à envier à ceux que l’on voit sur les iles réputées, fiefs du clubbing. Une ambiance en somme très aguicheuse. Une fois que l’on rentre ici, on rompt avec tout ce que l’on aurait vu jusque-là. La nuit est un monde à part, surtout celui que l’on redécouvrira encore cette année. Même ceux qui n’y sont pas accros, sauront tout, à la vue des défilés de voitures et des clubbeurs quittant les lieux de la fête à des heures improbables de la nuit.
Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#14 Copie, copie....
Ecrit par behloul     09-03-2011 11:21
Quel désastre! Le jeune tunisien avec argent (le plus souvent volé par son papa!) manque de culture! Ce n'est pas en copiant les excès des pays développés qu'on est "in". D'abord il faut devenir comparable en termes de production, culture, économie, droits humains. Une fois tout ça garanti - pour hommes et femmes - aller danser autant que vous voudrez! Mais ne devenez pas à ce point vulgaire!!!
 
 
#13 @Tounsi2
Ecrit par Normal     01-07-2009 12:37
Achoura plutôt que prévention

Avez vous jamais vu un flic posté au carrefour pour surveiller le feu et dissuader les chauffards, Eh non ils préfèrent se planquer au tournant, comme ça ils ne verront pas la casse au cas où et puis ça rapporte !!
 
 
#12 Question d\'organisation
Ecrit par Tounsi2     01-07-2009 08:07
Quelle plume y a Chiraz! Bravo pour ton article.
Je suis pour la liberté totale de la vie des gens. Mais ce qui me fait mal au coeur, c'est le "gosse" qui trinque avec une bouteille à 250Dinars, alors que son père risque de renvoyer des salariés "à cause de la crise" .
Je propose aussi aux autorités de faire des alcootests à la sortie des boites à titre préventif, AVANT que le "gosse" ne démarre sa voiture, ainsi il n'yaura ni Procès verbeaux, ni Accidents.
 
 
#11 budget
Ecrit par M.     30-06-2009 12:29
j'aime bien l'affirmation de SEHLI
"Pourquoi le budgets moyen d'un clubber tunisien dépasse largent celui d'un clubber Européén alors que ces derniers ont un SMIC 10 fois plus que les Tunisiens?"
c'est une information que vous avez eu par un cabinet specialisé qui a fait une enquête? le budget moyen d'un clubber européen comparé à celui d'un Tunisien?????
c'est vrai que les prix dans les Clubs en Tunisie ont explosé, mais crois moi on est loin du compte, heureusement d'ailleurs. Il faut toujours comparer ce qui est comparable, club in à l'étranger avec club in en Tunisie
 
 
#10
Ecrit par ravinmavin     30-06-2009 02:54
je vis dans un pays laique de l'amerique du nord, je dois dire que mm s'il y a des clubs after-hours ouverts jusq'au matin, tout est calme la ou les gens habitenet apres minuit, meme si dans les etablissements prevu pour, c l'enfer sonore...il suffit de bien organiser...
 
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