Le made in Tunisia n’attire que 29.5 % de consommateurs (INC)

Publié le Jeudi 12 Avril 2018 à 16:25
Une campagne pour inciter à la consommation du produit national en vue. Les Tunisiens sont-ils soucieux de la traçabilité et de l’origine des produits de consommation, avant de les glisser dans leur panier. La réponse est par l’affirmative pour la majorité d’entre eux, comme le montre une étude menée par l’Institut national de Consommation (INC), autour du "consommateur tunisien et l’imitation", sur un échantillon de 2016 consommateurs de 20 ans et plus.

Une proportion de 85.5 % de Tunisiens a coutume de s’assurer de la provenance  du produit avant de l’acheter, dont 50 % procèdent, en permanence, à une telle vérification.

Plus des deux tiers des Tunisiens (69.3 %) font la distinction entre le produit tunisien, et celui importé, à travers la mention fabriqué en Tunisie, alors qu’une minorité seulement (9,4 %) savent comment commence le code à barres du produit tunisien. Plus de 90 % des personnes interrogées ignorent que le code à barres débute par 619.

Quelque 29.5 % de Tunisiens optent souvent pour le produit tunisien, au cas où il est sur les étals aux côtés du produit venu d’ailleurs. La moitié d’entre eux (50.6 %) fait ce choix, étant persuadée de la qualité du produit national, 16.1 % pour encourager les entreprises locales, et en préserver la pérennité, 14.2 % pour l’amour de la patrie, et 10.3 %, pour son prix raisonnable.

L’analyse de cette proportion d’inconditionnels du made in Tunisia (29.5 %) montre par ailleurs que les hommes sont plus nombreux (33.1 %) à préférer le produit local, que les femmes (26%).
Les plus de 60 ans font ce choix dans une proportion de 43 %.

Pour ceux qui sont attirés par le produit étranger, ils le sont dans une proportion de 31.8 % pour être persuadés qu’il est meilleur, et dans un taux de 27.7 pour manque de confiance dans la qualité du produit tunisien.

Un peu moins de la moitié des Tunisiens (45.9 %) ne sont pas disposés à payer plus pour acheter le produit importé, et 30.7 % consentent à débourser plus pour un produit local, pour la simple raison qu’il est tunisien.

50 % des Tunisiens placent les denrées alimentaires en première position, en termes de disponibilité et de distinction sur les marchés, à un degré moindre l’artisanat, puis les médicaments et les produits de construction. Au bas du classement, on trouve les fournitures scolaires, les produits électroniques et électroménagers, les chaussures, et enfin les cosmétiques. 

Au sujet de la qualité, 69 % des Tunisiens considèrent que l’artisanat se distingue par une  qualité supérieure, puis les matériaux de construction (46 %), les médicaments (45 %). Pour les produits de qualité médiocre, on trouve les chaussures, les produits électroniques et électroménagers, et puis les cosmétiques.

Un quart de Tunisiens considère qu’il faut lutter contre les produits imités, organiser les circuits de distribution, et mettre un terme au commerce parallèle pour renforcer la consommation du produit tunisien, alors que 14.6 % considèrent nécessaire d’améliorer les méthodes d’offre et d’emballage, et 13.2 % relèvent l’importance d’améliorer la qualité.

L’Institut national de consommation (INC) recommande de focaliser sur la relation entre la consommation du produit tunisien, la consolidation de l’économie, et la préservation du tissu des entreprises tunisiennes et des postes d’emploi, tout en annonçant son intention de mener une campagne pour inciter à la consommation du produit national, notamment face au creusement du déficit commercial en 2017 ayant atteint 15.6 milliards de dinars, et la hausse des importations des produits de consommation de 15.2 %.
Gnet


 

Commentaires 

 
-2 #1 D'imitation à singerie, il n'y a qu'un pas..
Ecrit par Agatacriztiz     12-04-2018 19:38
Tout simplement parce que le marché n'est pas assez concurrentiel, que les produits proposés ne font appel qu'à la boulimie et la goinfrerie qui caractérise la plupart des consommateurs obèse pour la plupart, que le marketing (copié collé de ce qui se fait à l'extérieur) est aussi insipide que dépassé et que, surtout, l'innovation et la prise de risque dans la création de produits originaux, recettes et concepts locaux attirants fait peur aux dirigeants d'entreprise aux mentalités d'assistés.

Quand aux vètements, il n'a qu'à évaluer les tenues négligées, uniformes ou ternes pour comprendre que la fripe ou les télévisions satellitaires moyen orientales ont envahi autant les esprits qu'enveloppé les corps et là aussi ni la créativité, ni le goût, ni l'amour de notre patrimoine vestimentaire ne caractérise le tunisien d'aujourd'hui.

Mais le sommum de la catastrophe concerne le non respect des enseignements des joyaux architecturaux que nous ont légués nos ancètres et du travail et emploi que ce même respect représenterait en matière de sculpture, ferroneries, boiseries, éclairage public et j'en passe.

Ne parlons pas du triste manque d'ingéniosité qui caractérise les incitations et encouragements pour la promotion du produit tunisien pour conquérir des marchés extérieurs, ce qui ouvrirait, ne serait-ce dans un premier temps, à un formidable échange entre nos produits et ceux africains, mais ça, c'est un autre discours...
 
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