Le Groupe 3S : "Un champion national", selon le ministre

Publié le Mercredi 01 Février 2017 à 13:43
"Dans quelques années, tous les objets ou presque seront connectés. De la porte du garage, jusqu’au bétail dans une ferme", a pronostiqué ce mercredi Nasr Ali Chakroun, Directeur Général du Groupe 3S, lors du 3S Technology City, ouvert ce 1er février dans un cadre totalement digitalisé. "Nous avons la technologie, le savoir-faire et tout ce qu’il faut pour la transition numérique", a renchéri le ministre des Technologies de la Communication et de l’Economique Numérique, Anouar Maârouf.

Créé il y a trois décennies, 3 S avait à l'époque pour objectif de construire un écosystème standard afin de remplacer la mini-informatique lourde. Une vraie solution pour réduire la consommation d’espace et d’énergie.  Le secret de la longévité ? Avec beaucoup d’émotion et de fierté, le Directeur Général, Nasr Ali Chakroun, affirme : «Ce sont nos hommes. Nous avons les meilleures compétences du marché».

"La transition digitale, nous sommes en plein dedans"
Avec les innovations technologiques, le monde se transforme. Et la Tunisie ne peut pas se contenter de regarder. «La transition digitale, nous sommes en plein dedans. Et,  dans un avenir proche, ce sera le tour de la transformation d’énergie», souligne Nasr Ali Chakroun. Rappelant, dans la foulée, que le réchauffement climatique est à prendre très au sérieux, faute de quoi, «Tout peut s’effondrer », prévient-il. «C’est cette crainte, qui a donné naissance à CleanTECH ».

Ce pôle est basé sur trois axes : Economie d’énergie. Production d’énergies renouvelables et captation de CO2 dans des puits. Le groupe est très avancé avec la production de lampes LED (marque Candy Led) et Africa Solar (Energie solaire). L’investissement pour ces deux projets ? 40 millions de dinars. Le futur proche ? C’est la production de plantes «in vitro », qui seront adaptées au climat tunisien.

Le DG du groupe indique : «Nous utiliserons tout notre savoir-faire pour alléger l’impact sur l’environnement. Le 8 août 2016, la planète a consommé tout ce qu’elle devait consommer pour toute l’année. Si on ne fait rien, c’est le crash assuré ». La Tunisie est actuellement en stress hydrique et ne possède que 70% de ses besoins. Pour ajuster la production et la consommation, le pays a besoin d’un Smart Grid, c’est-à-dire un réseau de distribution «intelligent» pour réduire les pertes immenses que le pays accuse chaque année.

Une des solutions majeures, c’est l’IoT (Internet of things ou internet des objets): « Nous allons vers la digitalisation de la société. Dans quelques années, tous les objets ou presque seront connectés. De la porte du garage, jusqu’au bétail dans une ferme». Pourquoi ? : « Cette digitalisation crée un flux de données immense qui va permettre d’effectuer un suivi permanent de tous les objets, et qu’il faut, de surcroît, traiter. C’est donc un très grand business pour le futur». Cette digitalisation permettra aussi de passer aux modes de paiements mobiles. Un exemple à suivre ? «Indiscutablement la Chine, où on utilise son smartphone pour tout payer. Cette tendance nous indique ce que nous devons faire», a-t-il prôné.

"Je vous promets de porter vos voix au gouvernement" (Maârouf)
Intervenu à l'ouverture, le Ministre des Technologies de la Communication et de l’Economique Numérique, Anouar Maârouf, a rendu un hommage appuyé à 3S : « Je suis franchement impressionné et stupéfait. Je ne m’attendais pas à voir autant de compétences, d’organisation et d’envie de progrès. Nous avons la technologie, le savoir-faire et tout ce qu’il faut pour la transition numérique. Je salue 3S, qui est un champion national. Maintenant, comment transformer ce potentiel en réalité pour vraiment vivre l’ère du digital ? C’est une tâche difficile mais comme je suis rassuré par les professionnels du métier, nous allons accélérer les procédures ».

Le Ministre a évoqué la réalité des choses et a dit clairement que la tâche ne sera pas facile. Il rappelle : « Il ne faut pas avoir honte de le dire, aujourd’hui, l’Etat ne joue pas son rôle pour que le marché du numérique fleurisse et pour qu’on puisse espérer aller vers l’international. Principal obstacle ? Nous n’avons pas de leader défini et qui a l’autorité dans le domaine du numérique. Le financement ? Il est disponible, mais il faut avoir la capacité de bien l’exploiter ».

Pour Anouar Maârouf, il y a deux alternatives : «Continuer sur ce rythme ou choisir la solution de rupture ». Son choix est toutefois clair et il promet de le communiquer le plus rapidement possible aux autorités : « Je pense que la clé du succès est là : il faut prendre le chemin de la rupture pour réussir. Je vous promets de porter vos voix au gouvernement, afin de pouvoir exécuter les projets dans les temps définis et avec l’efficacité voulue pour que la Tunisie soit à jour en matière de développement numérique ».

Selim Slimi